Critique : Chocolat
Chocolat retrace la vie de Rafael Padilla, le premier clown noir français, de son ascension à sa mort en 1917. Sa célébrité va lui apporter gloire et richesse mais il connaîtra une fin tragique car à force de jouer le personnage de Chocolat au cirque, il finira par «être Chocolat» lui-même, triste expression dont il est à l'origine. Ce film biographique ne brille pas par sa mise en scène ou ses partis pris artistiques mais se rattrape par une certaine sobriété.
Berlinale 2016 : Miles ahead
Il n’existe pas de genre plus usé et ennuyeusement prévisible que la biographie filmique. Le personnage central est né, a accompli des choses exceptionnelles dans le domaine pour lequel il est plus ou moins connu, puis est mort, au choix de façon tragique, ignorée par ses contemporains ou honorable, à la hauteur de la réputation qui lui a valu qu’une production d’envergure lui soit consacrée.
Critique : Steve Jobs
Trois ans après Jobs, le premier biopic sur le gourou d'Apple (décédé en 2011) interprété par Ashton Kutcher, le film Steve Jobs sort le 3 février 2016. Une chose est certaine, Steve Jobs dispose de sérieux atouts avec un réalisateur talentueux, Danny Boyle (Trainspotting, Slumdog Millionaire), un scénario écrit par le génie Aaron Sorkin (Le Stratège, The Social Network) et disposant d'un casting bien supérieur à son concurrent (Michael Fassbender, Kate Winslet, Seth Rogen).
Critique : Leopardi Il giovane favoloso
Pour paraphraser l’écrivain Emmanuel Carrère dans « Limonov », le roman que nous lisons en ce moment, nous sommes complètement bouchés à la poésie. Heureusement pour nous, le cinéma l’est aussi d’une certaine façon, mélangeant la plupart du temps l’art et le divertissement à taux variables et n’ayant trait à ce genre littéraire en particulier que par le biais d’un vocabulaire visuel plus accessible que les vers des poètes les plus exigeants. Cette biographie d’un grand auteur italien méconnu n’est certes pas un film facile d’accès. Elle sait toutefois garder les envolées purement poétiques au strict minimum, pour mieux explorer les démons personnels de Giacomo Leopardi. Le réalisateur Mario Martone façonne ainsi un poème filmique d’une beauté renversante sur les tourments de la création, vécus avec une peine immense par celui qui n’a jamais su en tirer un quelconque bénéfice au niveau le plus intime.
Critique : Anton Tchekhov 1890
Avec Anton Tchekhov 1890, René Féret s'attelle au portrait de l'un des écrivains russes les plus célèbres, auteur des pièces de théâtre La Mouette, La Cerisaie et Oncle Vania, ainsi que de nombreuses nouvelles. Alors que le sujet aurait pu conduire à un biopic historique à la gloire du grand écrivain, il semble plutôt que tout, dans le film, soit ramené aux dimensions de l'humilité de l'homme qui, avant d'être écrivain, demeura avant tout et toute sa vie un médecin, un fils, un frère. Nicolas Giraud, que l'on a vu récemment dans Loin des hommes, incarne l'écrivain-médecin aux côtés de Lolita Chammah et Robinson Stévenin.
Critique : Main basse sur la ville
Au pied du Vésuve trônent les châteaux de la grande époque, la Galleria Umberto I, les offrandes au dieu Maradona sans oublier les ruines figées de l'antique cité de Pompéi... Une carte postale altérée par la misère, spectaculaire, qui ronge la cité phare du Mezzogiorno. Lion d'Or à la Mostra en 1963, le film de Francesco Rosi est une chronique de cette misère. Il nous en montre les causes, les exposent et les dénoncent. Un long-métrage coup de poing, de seulement 1h30, qui fait figure de monument sur l'Italie démocrate-chrétienne.
Critique : Charlie’s Country (2ème avis)
Un plan fixe sur le visage de David Gulpilil. Des traits sévères de son ami, Rolf de Heer tire un film lent et malicieux, perdu dans l'immensité du Bush. Ce qui aurait pu être un banal conte mi-rédemption mi-tolérance se révèle au contraire bien plus pugnace dans sa description de l'intervention incessante du gouvernement australien dans les affaires aborigènes. Décryptage de ce film systémique.
Critique : Selma
Étrange écho (vu d'ici) à la marche républicaine qui a rassemblé un million et demi de Français en janvier 2015, Selma, le film d'Ava DuVernay sur les marches menées par Martin Luther King en 1965, sort dans les salles françaises le 11 mars 2015. En mars 2015, soit exactement cinquante ans après la marche historique qui conduisit, de Selma à Montgomery, vingt-cinq mille manifestants en faveur de l'application des droits civils, et qui aboutit (non sans effusion de sang) à la signature de la Loi sur le Droit de Vote.
Critique : American Sniper
Alors qu'on pensait finie la vague de films post 11 septembre, Clint Eastwood s'attaque à nouveau au sujet à travers le parcours du «plus grand sniper de l'histoire (américaine)». Entendez par-là, le plus efficace.
Critique : La French
Librement inspiré de faits réels qui ont marqué les années 70, ce film noir à l'ancienne rend efficacement hommage à une figure sortie d'un western qui a mis à mal le crime organisé sur le territoire phocéen avant de finir assassiné le 21 octobre 1981 à l'âge de 38 ans.
Critique : Paradise Lost
En passant du Che à Escobar, Benicio del Toro endosse la personnalité d'une autre figure marquante du 20ème siècle mais bien moins noble
Critique : Marie Heurtin
Jean-Pierre Améris fait partie de ces réalisateurs dont on parle peu mais qui, film après film, sont arrivés à créer une œuvre. Marie Heurtin est son 9ème long métrage de cinéma. Comme c'est toujours le cas chez lui, ce film a fait l'objet d'une importante recherche documentaire.