Critique : Iron Claw

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Iron Claw

Etats-Unis, 2024
Titre original : The Iron Claw
Réalisateur : Sean Durkin
Scénario : Sean Durkin
Acteurs : Zac Effron, Harris Dickinson, Jeremy Allen-White, Holt McCallany, Lilly James, Maura Tierney, Stanley Simons
Distributeur : Metropolitan Filmexport
Genre : Biopic, Drame
Durée : 2h13
Date de sortie : 24 janvier 2024

4/5

Le catch est souvent une histoire de famille. Des Anoa’i en passant par les Hart, de nombreux clans ont marqué l’histoire de la discipline. Mais aucuns n’est aussi tristement célèbre que les Von Erich. Nouveau-né du studio A24, Iron Claw suit la trajectoire tragique des catcheurs texans. Dans son cinquième long-métrage, Sean Durkin redonne leur humanité à ses figures mythiques et dramatiques du monde du catch grâce à un casting cinq étoiles, à commencer par Zac Efron, qui livre l’une des plus grandes performances de sa carrière.

Synopsis : Ancienne gloire du catch, Fritz Von Erich souhaite conjurer le sort qui pèse sur sa famille. Pour cela, il imposera une discipline de fer à ses fils Kevin, Kerry, Mike et David. Dans leur quête pour devenir la plus grande famille de l’histoire du catch, les frères inséparables tant sur le ring que dans la vie, vivront triomphe et tragédie à l’aune de l’ombre oppressante de leur père.

The Iron Claw (La Griffe de Fer), prise de catch popularisée par le patriarche de la famille Von Erich, Fritz Von Erich, consiste à enserrer le visage de son adversaire de toutes ses forces afin de le faire abandonner ou perdre connaissance. La prise fétiche de la famille Von Erich symbolise l’emprise du père sur ses fils. Cependant, le film ne s’enferme pas dans une représentation clichée du paternel tyrannique à la masculinité toxique et dépeint un homme plein de nuances au cœur d’une famille soudée. L’alchimie entre Zac Efron, Harris Dickinson, Jeremy Allen White et Stanley Simons est telle que le spectateur s’attache automatiquement à la fratrie.

L’ascension du clan Von Erich, entraînée par l’esprit revanchard de Fritz, emmène le récit des shows locaux de la World Class Championship Wrestling à Dallas jusqu’au Texas Stadium grâce à des images d’archive et des reconstitutions qui raviront les fans de catchs. Les gros plans durant les combats nous plongent au cœur du divertissement sportif où les frontières entre réalité et fiction s’évaporent. Mais, l’ascension précédant souvent la chute, le destin doré des Von Erich vole en éclat, brisé par la poigne de Fritz.

La mise en scène et le scénario de Sean Durkin dépeignent à merveille la malédiction qui frappe les Von Erich grâce à son travail remarquable sur le hors-champ et les ellipses. Le cinéaste canadien construit ses scènes en miroir les unes des autres. Ainsi, de simples images de familles jouant au football américain avec leurs enfants renferment une puissance évocatrice forte. Durkin sait aussi s’éloigner du réalisme historique à travers des séquences poétiques touchantes, notamment lors de la réunion des frères Von Erich.

Bien sûr, Iron Claw n’est pas exempt de tout défaut. On pourrait lui reprocher les libertés prisent quant à la véritable d’histoire des Von Erich, son édulcoration des problèmes de drogue de Kerry, ou d’avoir balayé sous le tapis l’instrumentalisation des malheurs de la famille par Fritz pour pérenniser sa compagnie de catch. On pourrait également lui reprocher le peu de temps à l’écran de Doris, la mère de la famille Von Erich.

Mais Iron Claw demeure le récit tragique de Kevin Von Erich, un homme sous l’emprise de son père, dont la résilience aux peines de la vie est une source d’inspiration et d’espoir. Dans l’un des rôles de sa vie, Zac Efron campe parfaitement l’ainée par défaut de la fratrie Von Erich, colosse timide et bombe à retardement émotionnelle, qui ne souhaitait qu’une chose : passer le plus de temps possible avec ses frères sur et en dehors des rings.

Conclusion

Fenêtre sur le monde du catch, pan historique du divertissement sportif, portrait noir du rêve américain, récit familial et tragédie, Iron Claw restera l’un des films majeurs de 2024. Le film porte la marque d’un réalisateur et d’un casting au diapason pour nous conter l’histoire touchante d’une des familles les plus célèbres du Texas. Des heures après le visionnage les paroles de Kevin Von Erich résonnent encore dans les esprits : « I used to be a brother, and now I’m not a brother anymore ».

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