Berlinale 2020 : le bilan de Tobias

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© Daniel Seiffert / Berlinale Tous droits réservés

Et de cinq pour mes couvertures du Festival de Berlin, le rendez-vous incontournable des professionnels et des amateurs du cinéma international, qui a fait plutôt preuve d’un timing chanceux cette année, au vu des nombreuses manifestations de taille comparable, qui ont été annulées peu de jours après, à cause de la crainte collective d’une propagation de l’épidémie du coronavirus en Europe. Est-ce que la tenue de la 70ème Berlinale à la fin du mois de février, contrairement aux années précédentes où le festival a eu lieu une, voire deux semaines plus tôt, a été une décision tout aussi concluante ? Il nous sera permis d’en douter.

En tout cas, sans prétendre que la météo fort mitigée de l’Allemagne du nord ait eu un air de printemps précoce, ce petit décalage avait au moins l’avantage de nous voir sortir de notre pied-à-terre habituel dans la banlieue sud-ouest alors qu’il faisait déjà jour le matin et avant que la nuit ne tombe le soir. Car mon emploi du temps est désormais si bien rodé à Berlin, que seule la qualité assez diverse des films vus cette année y apporte encore un peu de nouveauté. Ce qui ne veut pas dire que mes repères berlinois, tels que la compagnie toujours aussi plaisante et d’une cinéphilie pointue de mon rédacteur en chef Pascal et – d’une durée plus brève cette année – des collègues Marie-Pauline et Valentin, le maintien du lien familial avec nos formidables hôtes et les retrouvailles avec une topographie citadine désormais bien connue, me déplaisent, bien au contraire !

© Brigitte Dummer / Berlinale Tous droits réservés

Du côté des films vus, j’avais un peu envie d’inventer cette fois-ci. Improviser serait peut-être le terme plus juste pour mon programme, qui se goupillait au fil des jours et des envies, à l’inverse de celui de Pascal, soigneusement préparé sur des dizaines de pages avant même notre arrivée et appliqué avec une discipline et un dévouement admirables. Je suis donc resté à mon niveau habituel d’une petite quinzaine de films vus et critiqués, avec comme mot d’ordre adopté à mi-festival de varier les plaisirs et les sections. Par conséquent, je ne pense jamais avoir vu aussi peu de films de la compétition à Berlin, tout en ayant su englober des échantillons d’un nombre assez élevé de sélections parallèles. Forcément avec quelques loupés face à un programme, auquel appartenaient également d’autres sources de découvertes potentiellement majeures telles que Generation, Perspektive Deutsches Kino et la Semaine de la Critique. Et puis, je ne pense pas non plus avoir dû me battre autant contre le sommeil lors des séjours précédents au moment de mes séances matinales, notamment pendant celles des films asiatiques, avec lesquels j’ai une curieuse malchance récurrente à Berlin. (Alors que je dois admettre en passant que mon seul véritable coup de cœur de cette Berlinale était un film venu de Hong Kong, Suk Suk de Ray Yeung au Panorama.)

Enfin, la fermeture du Cinéstar du Sony Center à côté de la Potsdamer Platz, l’un de mes points de chute favoris auparavant, m’a obligé d’explorer un peu plus le quartier de l’Est berlinois autour de la Alexanderplatz et le cinéma Cubix, finalement aussi confortable que l’ancien lieu de projection des séances presse du Panorama. Que celles de Lola at Berlinale y aient eu lieu de même n’a fait que contribuer un peu plus à l’attrait de ce nouveau périmètre de consommation filmique accrue !

© Deutsche Filmakademie Produktion GmbH Tous droits réservés

Quel bilan à tirer donc de ma cinquième visite dans le cadre si joliment intense de la Berlinale ? Toujours le même regret rétrospectif de ne pas y avoir vu davantage de films. Toujours cette même excitation à l’arrivée et cette profonde fatigue physique et intellectuelle au départ. Toujours ce même empressement de renouveler l’expérience enivrante l’année suivante, tout en sachant que Berlin, comme Cannes, sont des événements si gigantesques que l’on en viendra jamais à bout. Enfin, toujours cette gratitude incommensurable à l’égard de l’hospitalité hors pair de mon oncle et de ma tante, qui rend possible, année après année, le privilège d’une couverture de première main de ce bouillon de cinéma, parfois délicieux, parfois plus discutable, mais sans exception acquis à la découverte de films que l’on ne verra pas forcément en France !


Mes critiques des films vus pendant la 70ème Berlinale

Als Hitler das rosa Kaninchen stahl de Caroline Link – Lola at Berlinale (critique)

En avant de Dan Scanlon – Berlinale Special (critique)

Es gilt das gesprochene Wort de Ilker Çatak – Lola at Berlinale (critique)

Free Country de Christian Alvart – Lola at Berlinale (critique)

Medium de Edgardo Cozarinsky – Forum (critique)

My Salinger Year de Philippe Falardeau – Berlinale Special (critique)

Nackte Tiere de Melanie Waelde – Encounters (critique)

Pelikanblut de Katrin Gebbe – Lola at Berlinale (critique)

Surge de Aneil Karia – Panorama (critique)

Suk Suk de Ray Yeung – Panorama (critique)

Swimming Out Till The Sea Turns Blue de Jia Zhang Ke – Berlinale Special (critique)

The Woman who ran de Hong Sang-soo – Compétition (critique)

Zero de Kazuhiro Soda – Forum (critique)

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