Test Blu-ray : Charlie – Firestarter

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Charlie – Firestarter

États-Unis : 1984
Titre original : Firestarter
Réalisation : Mark L. Lester
Scénario : Stanley Mann
Acteurs : Drew Barrymore, David Keith, George C. Scott
Éditeur : ESC Éditions
Durée : 1h30
Genre : Fantastique, Horreur
Date de sortie cinéma : 7 janvier 1987
Date de sortie DVD/BR : 9 octobre 2018

Ses parents ayant servi de cobayes à des expériences scientifiques confidentielles, Charlene McGee nait avec l’extraordinaire don de pouvoir, à distance et par la pensée, de manipuler le feu. Petite fille, elle attise désormais la convoitise de l’agence gouvernementale secrète responsable de son état. Une organisation puissante et prête à tout…

Le film

[3,5/5]

Au sein de la longue liste de romans écrits par Stephen King durant les années 80, Charlie ne fait certainement pas partie de ceux ayant le plus marqué la culture populaire. Pourtant, ce roman s’est bel et bien vendu à des centaines de milliers d’exemplaires à travers le monde depuis sa parution en 1980 (1984 en France), comme la plupart des autres romans de King d’ailleurs. L’oubli (tout relatif) dans lequel cet ouvrage est retombé au fil des années est probablement lié au fait qu’il ne s’agisse pas ouvertement d’un récit d’horreur, contrairement à la plupart des classiques de l’écrivain sortis dans les années 80 (Simetierre, Ça, Christine, Misery…). Charlie se classe en effet d’avantage dans la catégorie du thriller surnaturel, permettant surtout au romancier de signer un grand roman paranoïaque, très critique à l’encontre des manipulations gouvernementales visant à prendre le contrôle de la vie des citoyens américains ; pouvoir, mensonges et trahisons sont donc au cœur du récit. Bien sûr, une poignée d’éléments fantastiques sont également présents : télékinésie, pyrokinésie et pouvoir mental puissant sont donc au menu. Il est d’ailleurs très probable que Charlie ait été une source d’inspiration pour David Cronenberg sur Scanners, qui sortirait environ un an après la publication du roman ; Cronenberg rendrait néanmoins à César ce qui lui appartient en signant en 1983 l’adaptation cinématographique de Dead Zone, autre roman de King se basant sur des idées similaires.

Quand Mark L. Lester débarque sur Charlie, il n’est pas encore le cinéaste-culte auréolé du succès de Commando (1985), mais le producteur Dino De Laurentiis a déjà su percevoir en lui un réalisateur de séries B sans chichi, travaillant vite et bien et œuvrant avec une certaine fierté dans un divertissement populaire décomplexé, comme le prouvaient ses premiers titres de gloire, Ça cogne et ça rigole chez les routiers (Truck stop women, 1974), Bobbie Jo and the outlaw (1976), avec Lynda « Wonder Woman » Carter, ou encore le très efficace et très fun Class 1984 (1982). Un début de carrière prometteur qui lui permet donc d’accéder à un projet ambitieux et très lourd d’un point de vue logistique. En effet, pyrokinésie oblige, le film comporte naturellement son lot de scènes comportant des incendies, ce qui, à l’époque du tournage, était réalisé à même le plateau, sans possibilité d’avoir recours à l’imagerie numérique comme on le ferait aujourd’hui. De plus, comme son titre l’indique, Charlie est centré autour du personnage d’une petite fille, incarnée par Drew Barrymore, enfant star révélée par E.T. l’extra-terrestre en 1982, et alors âgée de 8 ans. Et comme le veut une rumeur persistante dans le milieu du cinéma, il semble qu’il soit tout particulièrement difficile de tourner avec des enfants et avec des animaux – on peut donc en conclure que le tournage du film de Mark L. Lester n’a pas dû être de tout repos.

Néanmoins, le cinéaste s’en est sorti, et au final, Charlie a traversé les années avec une certaine aisance. Si le film comporte certes des longueurs et vaut surtout le coup d’œil pour son dernier quart d’heure, les amateurs du roman de Stephen King seront probablement relativement satisfaits dans le sens où le texte n’est pas trop malmené, et se voit même globalement plutôt respecté, à quelques détails près. Quatre ans après Shining, qui avait valu à Stephen King et aux amoureux de son roman de s’arracher les cheveux par poignées entières, Mark Lester et son scénariste Stanley Mann ont quant à eux fait le choix d’une fidélité un peu plus manifeste au matériau d’origine, ce qui, paradoxalement, a probablement un peu empêché le film, au final un poil trop lent et « littéraire », d’atteindre la postérité comme l’aurait probablement fait une adaptation « repensée » pour le médium cinéma.

Le Blu-ray

[4/5]

Après nous avoir proposé de redécouvrir quelques excellents films de genre durant toute l’année 2018, ESC Editions continue de nous gâter avec l’arrivée en Haute-Définition de Charlie, qui était jusqu’à ce jour inédit en DVD en France. Et on ne pourra que tirer notre chapeau à l’éditeur, qui nous livre ici un master assez superbe. La copie a visiblement été bien conservée, avec un grain cinéma respecté aux petits oignons, et des contrastes finement travaillés. Le master est stable, sans rayures ou griffes disgracieuses, et le piqué est assez précis : du très beau travail ! Côté son, l’éditeur nous propose la version française ainsi que la version originale, toutes deux encodées en DTS-HD Master Audio 2.0 mono, sans souffle ni bruits parasites. Les dialogues sont parfaitement clairs, l’ensemble parfaitement équilibré, et les sous-titres ne souffrent d’aucun problème particulier.

Côté suppléments, l’éditeur français nous propose, outre les traditionnelles bandes-annonces, une bonne petite présentation du film par Laurent Duroche, qui semble depuis quelques mois s’être spécialisé dans les suppléments DVD. Il remettra le film dans son contexte de tournage et le replacera au cœur de la longue liste des adaptations cinématographiques de Stephen King. Si on pourra relever quelques approximations ou quelques raccourcis dans ses propos, l’ensemble est suffisamment clair et synthétique pour remporter l’adhésion.

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