Test Blu-ray : À armes égales

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À armes égales

États-Unis, Japon : 1982
Titre original : The challenge
Réalisation : John Frankenheimer
Scénario : Richard Maxwell, John Sayles
Acteurs : Scott Glenn, Toshirô Mifune, Donna Kei Benz
Éditeur : Carlotta Films
Durée : 1h53
Genre : Action, Thriller
Date de sortie cinéma : 1 septembre 1982
Date de sortie DVD/BR : 25 juillet 2018

Los Angeles, 1982. Rick, un boxeur en fin de carrière, est recruté par Toshio et Akiko Yoshida pour rapporter clandestinement au Japon un sabre appartenant à leur père, le maître Yoshida. À peine arrivé à l’aéroport d’Osaka, il est kidnappé par les sbires de Hideo, puissant homme d’affaires mais aussi le frère et ennemi juré de maître Yoshida, prêt à tout pour récupérer le sabre…

Le film

[4/5]

S’il est plus que probable qu’en 1982, la production d’À armes égales ait fortement profité de l’immense succès rencontré par L’implacable ninja l’année précédente, on serait bien mal avisé de ne voir dans le film de John Frankenheimer qu’un succédané de la franchise dégénérée créée par la Cannon. Bien entendu, les deux films ont en commun le fait d’avoir au centre de leur récit un américain initié aux Arts du combat japonais, mais on ne pourra que reconnaître que le film de Frankenheimer fait preuve d’une ambition plus grande, et de qualités cinématographiques bien supérieures au film de Menahem Golan.

Si les films de la trilogie Ninja s’apprécient surtout pour leur côté foutraque et bigger than life, le film de Frankenheimer n’est pas de ce bois-là : point de second degré à l’horizon ici, il ne sera pas question, presque quarante après, de se gausser du côté too much et suranné de l’ensemble : À armes égales conserve un cachet technique solide, lui permettant de rester sur les rails d’un premier degré imperturbable, et la réalisation énergique déployée par John Frankenheimer n’incitera en aucun cas à la moquerie. Développant un récit d’initiation très classique, les scénaristes Ivan Moffat et John Sayles prennent le temps de plonger leur personnage -ainsi que le spectateur- au cœur des us et coutumes d’une école d’arts martiaux japonais spécialisée dans le maniement du sabre, et guidée par le charismatique Yoshida (Toshiro Mifune, mâchoires et poings serrés – plus badass que jamais). De fait, le film prend son temps, ne sacrifiant pas son récit sur l’autel de l’action. L’immersion au cœur du film se fait d’autant plus facilement que le héros incarné par Scott Glenn est finalement proche du « Mr Tout le monde » : boxeur raté, probablement vétéran du Vietnam, il s’insurge notamment contre la montée en puissance de la violence pour de simples questions d’honneur. Durant tout le film, le personnage s’en prend d’ailleurs littéralement « plein la gueule », terminant sa trajectoire tel un mort vivant, brisé et ruisselant de sang.

Mais rassurez-vous : cet attachement à dessiner les contours de personnages crédibles et réalistes n’empêchera pas non plus le grand spectacle de reprendre ses droits à l’occasion d’un final absolument dantesque, au cœur duquel Glenn et Mifune nettoient littéralement un building à eux deux. Brutal, excessif, extrêmement violent et « gore », ce climax s’avère d’une force et d’une intensité qui permettent à À armes égales de gagner ses galons d’excellent film d’action 80’s du samedi soir, généreux et ne prenant jamais son public pour un con. Une belle découverte.

Le Blu-ray

[4/5]

Deux ans après une première salve très appréciée, la « Midnight collection » de Carlotta Films refait son apparition l’espace de la sortie en Blu-ray et DVD d’À armes égales, qui restait à ce jour inédit sur les deux supports en France. Pour ceux qui n’auraient pas suivi, l’idée forte de la « Midnight collection » est donc de faire redécouvrir une poignée de films cultes des années 80, le tout présenté dans des visuels des DVD / Blu-ray qui reprennent l’esprit des jaquettes VHS d’époque.

Carlotta nous propose donc de (re)découvrir À armes égales dans un Blu-ray proposé au format 1.85 respecté et encodé en 1080p. Côté image, le master comporte encore quelques petits défauts, telles que des griffes horizontales, et les plans « sous-titrés » accusent une nette baisse de définition. Pour le reste, le piqué est d’une belle précision, le grain argentique (très prononcé) a été scrupuleusement préservé, même s’il est naturellement un peu plus épais pendant les séquences nocturnes ou en basse lumière. Côté son, la VO et la VF d’origine sont proposées en DTS-HD Master Audio 1.0, toutes deux s’avérant parfaitement claires et relativement stables.

Dans la section suppléments, on ne trouvera que la bande-annonce du film (comme dans le cas des autres films de la « Midnight Collection »).

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