Les sorties du 25 septembre 2019

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Les Petits maîtres du Grand Hôtel © Jour2Fête Distribution Tous droits réservés

Après une sorte de pré-rentrée encore quelque peu timide la semaine dernière, le documentaire prend d’assaut les écrans français dès ce mercredi. D’accord, admettons que le nombre de salles qui projettent amplement ce genre de films est toujours assez réduit. D’un point de vue économique, les cinq nouveaux documentaires ne feront ainsi nullement le poids ne serait-ce qu’en comparaison avec une seule des productions grand public, hollywoodiennes ou françaises, à l’affiche depuis ce jour. Il n’empêche que vous aurez largement de quoi faire, voir et réfléchir, grâce à cette manne documentaire. Alors qu’ils valent tous le détour, même si certains traitements auraient pu être plus poignants, nos trois recommandations principales sont le film au titre le plus poétique de la saison, voire de l’année, Ne croyez surtout pas que je hurle de Frank Beauvais ou comment s’indigner intelligemment et de surcroît en s’inspirant de l’Histoire des images et du cinéma, une comédie professionnelle atypique sous forme de documentaire en partie chanté avec Les Petits maîtres du Grand Hôtel de Jacques Deschamps et enfin la chronique économique des Mureaux dans le beau De cendres et de braises de Manon Ott.

Ceux qui travaillent © Condor Distribution Tous droits réservés

Bien que les films de fiction grand public de sortie cette semaine ne soient pas forcément honteux, à l’exception du pépé Stallone qui s’accroche dans son cinquième Rambo, nous leur préférons clairement trois films au profil un peu plus confidentiel. Le coup de cœur enthousiaste de notre cher confrère Jean-Jacques, Ceux qui travaillent de Antoine Russbach, nous paraît ainsi tout à fait indispensable, à la fois grâce au jeu magistral de Olivier Gourmet et au regard sans fard sur le monde du travail si cruel de nos jours. L’un des lauréats du dernier Festival de Cannes cherche également à trouver son public, le Prix du jury Bacurau de Kleber Mendonça Filho et Juliano Dornelles démontrant avec force et ingéniosité la bonne santé du cinéma latino-américain en ce moment. Enfin, le cinéma américain indépendant est joliment représenté, à travers Port Authority de Danielle Lessovitz sur la douce confusion des genres dans les quartiers défavorisés de New York. Lui aussi avait commencé son parcours à Cannes, dans la section parallèle Un certain regard.

La Maison de la mort © 1932 Universal Pictures Corp. / Renouvelé 1960 Universal Pictures Company Inc. / Carlotta Films Tous droits réservés

Parmi les ressorties de la semaine, ce sont surtout le conte gothique des années 1930 La Maison de la mort de James Whale et la trilogie de Hal Hartley qui nous intriguent. Dans le premier, le réalisateur de Frankenstein et de L’Homme invisible est au sommet de son art et a su réunir en plus une distribution exceptionnelle, composée de l’effrayant Boris Karloff, ainsi que des futures vedettes Gloria Stuart, Melvyn Douglas, Charles Laughton et Raymond Massey. Pour le deuxième, revoir des films qui nous avaient fait forte impression au moment de leur sortie, il y a près de trente ans, pourrait devenir une entreprise nostalgique plutôt périlleuse, la suite de la filmographie de Hartley ne réussissant jamais entièrement à égaler ce triple coup d’éclat initial.


Au nom de la terre de Édouard Bergeon (France, Drame social, 1h43) avec Guillaume Canet, Veerle Baetens et Anthony Bajon

Bacurau de Kleber Mendonça Filho et Juliano Dornelles (Brésil, Horreur, 2h12) avec Udo Kier, Sonia Braga et Jonny Mars

Ceux qui travaillent de Antoine Russbach (Suisse, Drame, 1h42, distribué sur 150 copies) avec Olivier Gourmet, Adèle Bochatay et Elidan Arzoni (critique)

De cendres et de braises de Manon Ott (France, Documentaire, 1h13)

Demain est à nous de Gilles De Maistre (France, Documentaire, 1h24, distribué sur 180 copies)

Le Dindon de Jalil Lespert (France, Comédie, 1h25, distribué sur 619 copies) avec Dany Boon, Guillaume Gallienne et Alice Pol

Downton Abbey de Michael Engler (États-Unis, Comédie dramatique, 2h03) avec Michelle Dockery, Maggie Smith et Elizabeth McGovern

Hayati de Osman Mebarek André (France, Drame, 1h09) avec Vincent Perez, Emilia Dérou-Bernal et Matthieu Longatte

Ne croyez surtout pas que je hurle de Frank Beauvais (France, Documentaire, 1h15)

Les Petits maîtres du Grand Hôtel de Jacques Deschamps (France, Documentaire, 1h20, distribué sur 11 copies)

Port Authority de Danielle Lessovitz (États-Unis, Drame, 1h41) avec Fionn Whitehead, Leyna Bloom et McCaul Lombardi

Rambo Last Blood de Adrian Grunberg (États-Unis, Action, 1h41, distribué sur 498 copies) avec Sylvester Stallone, Paz Vega et Oscar Jaenada

Steve Bannon Le Grand manipulateur de Alison Klayman (États-Unis, Documentaire, 1h31) (critique)

Reprises

The Long Island Trilogy (1989-1992) de Hal Hartley (États-Unis) : The Unbelievable Truth, Trust Me & Simple Men

La Maison de la mort (1932) de James Whale (États-Unis, Horreur, 1h12, distribué sur 5 copies) avec Boris Karloff, Melvyn Douglas et Gloria Stuart

La Reine Soleil (2005) de Philippe Leclerc (France, Animation, 1h17)

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