La Roche-sur-Yon 2016 : Brødre Markus et Lukas

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Boyhood a visiblement fait des émules. Pour être honnête, cette introduction est aussi facile qu’approximative. Chaque critique sur ce documentaire norvégien risque en effet de faire référence au drame familial de Richard Linklater, qui racontait en 2014 l’enfance et l’adolescence de deux personnages fictifs, frère et sœur, au fil de douze ans de tournage.

La Roche-sur-Yon 2016 : Tower

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L’Histoire se répète à l’infini. Les attaques terroristes qui ponctuent l’actualité s’inscrivent en fait dans un très long cycle de l’horreur, causée par des fanatiques ou des individus déséquilibrés. La menace a beau paraître concrète, voire suffocante, avec ces souvenirs douloureux du dernier attentat qui viennent tout juste s’estomper, lorsque le prochain rouvre des blessures psychologiques à peine cicatrisées, il n’y a hélas rien de très nouveau dans cette vie au quotidien avec la peur.

La Roche-sur-Yon 2016 : Brothers of the Night

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La précarité, à la fois matérielle et affective, devient-elle plus soutenable lorsqu’on l’emballe dans une esthétique sublime ? Et le documentaire ne bascule-t-il pas du côté de la fiction, dès que les moindres faits et gestes sont soumis à une mise en scène méticuleusement travaillée ? La première incursion de Patric Chiha dans le registre du documentaire suscite chez nous ce type d’interrogation ou, autrement dit, un dilemme entre la forme et le fond, qui relèvent pourtant tous les deux d’une approche visiblement viscérale de la part du réalisateur.

La Roche-sur-Yon 2016 : De Palma

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Commencer un documentaire sur l’œuvre de Brian De Palma avec l’extrait d’un film de Alfred Hitchcock, Sueurs froides en l’occurrence, cela coule de source. Aucun autre réalisateur ne s’est en effet autant laissé inspirer sur la durée par le style du maître du suspense que l’homme derrière des hommages aussi manifestes que Obsession, Pulsions et Body double.

Critique : Close Encounters with Vilmos Zsigmond

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Il est considéré comme l’un des directeurs de la photographie les plus réputés du Nouvel Hollywood, cette période exaltante durant laquelle plusieurs artistes, sous l’influence du cinéma européen, surent réinventer et renouveler les archétypes narratifs et formels du classicisme hollywoodien. Durant les années 70, Vilmos Szsigmond aura façonné l’esthétique picturale de quelques-uns des réalisateurs les plus talentueux d’Hollywood : Jerry Schatzberg, Robert Altman, Michael Cimino, Steven Spielberg ou encore Brian de Palma… Depuis l’annonce de son décès, le 1er janvier 2016 à l’âge de 85 ans, divers hommages consacrés à son travail ont émaillé l’agenda cinéphilique. Par ailleurs, et sous l’égide de Pierre Filmon, Vilmos Szsigmond est également l’objet d’un documentaire visant à mettre en lumière aussi bien son parcours que sa sensibilité artistique.

Critique : Below Sea Level

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Alors que le dernier documentaire de Gianfranco Rosi, Fuecommare, par-delà Lampedusa, bénéficiait d’une sortie en salles tout récemment, le distributeur a profité de cette actualité autour du réalisateur transalpin pour ressortir ses anciens travaux et, ainsi, mettre en exergue l’approche documentariste profondément singulière de Rosi. Ses deux précédents films, Sacro Gra et donc, Fuecommare, ont suscité maintes critiques dithyrambiques au sein de la communauté de journalistes. En sus de cet adoubement médiatique, les deux documentaires précités ont glané de nombreuses récompenses de par le monde, notamment un Lion d’or à Venise pour Sacro Gra et un Ours d’or au festival de Berlin, dédié à sa dernière œuvre susmentionnée. Cette soudaine mise en lumière du travail de Rosi est l’occasion de (re)découvrir un de ses premiers documentaires, récipiendaire par ailleurs d’un grand prix au festival du cinéma du réel en 2008, et d’observer la démarche formelle, inchangée depuis, du réalisateur italien lors de ses débuts cinématographiques.

Critique : Ta’ang, un peuple en exil entre Chine et Birmanie

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Dès ses débuts, Wang Bing s’est constamment fait le porte-voix des opprimés et déclassés, de la société civile chinoise. Bravant constamment les autorités, et autres institutions étatiques, Wang Bing parvient à filmer au sein d’endroits peu évidents pour un cinéaste, fût-il talentueux et audacieux. Alors que la Chine bride davantage la liberté d’expression, pour des raisons d’images évidentes, d’aucuns, tels Wang Bing, osent montrer une Chine absente de l’imagerie officielle : celle ces marginaux et des oubliés de la croissance économique chinoise. Pendant qu’une partie des médias officiels ressasse à l’envie le « miracle chinois », Wang Bing ausculte l’envers de ce décor hagiographique dans un geste politique frondeur.

Critique : Dead slow ahead

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Permettez-nous de commencer ce texte par une petite digression, à l’image de ces gros navires qui font du surplace en attendant de connaître leur destination et d’arriver en fin de compte à bon port : et si Frederick Wiseman faisait un jour un documentaire sur un paquebot ? L’observateur en chef des microcosmes sociaux serait certainement dans son élément à bord de ces forteresses flottantes, qui reflètent pleinement notre culture contemporaine de vacances aseptisées, voire suspendues dans un pays de cocagne artificiellement idéalisé.

Etrange Festival 2016 : Être cheval

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L’un des mérites de L’Étrange Festival (et pas seulement lui…), en dépit d’une certaine lassitude ressentie auprès de quelques cinéphiles/habitués de ce raout cinéphilique à l’égard de la qualité des longs-métrages diffusés au Forum des Images, est son travail de déchiffreur, de mise en lumière de certains films que l’on n’eût l’habitude de voir ailleurs. Ainsi, il est fréquent de tomber sur quelques péloches qui, aléas de la distribution obligent, n’auront pas les honneurs d’une sortie en salle. L’Étrange Festival permet de sauver de l’oubli, pendant un temps, l’existence de certaines œuvres avant sa « disparition » dans le flux de l’offre et la demande du dvd/blu-ray. C’est le cas du documentaire réalisé par Jérôme Clément-Wilz, Être Cheval, qui, en dépit de son unique diffusion sur France 4 à une heure tardive, ne doit sa réputation qu’à l’existence de certains festivals, et donc l’étrange festival.

Test DVD : Triskell et Croix gammée

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Ce qui est important dans ce film, en cette période où, un peu partout en Europe, on n'entend parler que de nationalisme, de souverainisme, de fédéralisme, de séparatisme et d'indépendantisme, c'est d'être confronté à ce à quoi les idées qui se cachent derrière ces mots ont pu conduire dans certaines circonstances.

FID 2016 – Le cas Pinochet

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Depuis près de trente ans, Marseille abrite un festival en grande partie consacré au documentaire, mais qui se diversifie de plus en plus. Assez peu médiatisé, même dans des revues spécialisées, le FID emploie pourtant de grands moyens, et n’a pas à rougir devant d’autres festivals de la même ampleur. Ainsi, de nombreux lieux abritent les projections, dont le assez fameux Musée des civilisations de l’Europe et de la Mediterranée, le MuCEM. Si le FID comporte une compétition officielle, aujourd’hui nous allons évoquer un long-métrage présenté dans la sélection « Ecrans parallèles »

Critique : Peshmerga

Bernard-Henri Lévy à la rescousse, troisième. Tous les grands conflits militaires paraissent en effet bons aux yeux du philosophe français pour y mettre son grain de sel, aussi futile et fade soit-il. Après avoir documenté la bataille de Sarajevo et la guerre en Libye, le voici donc en train de parcourir du sud au nord la ligne de front entre les vaillants peshmergas kurdes et leurs adversaires fourbes et lâches de l’état islamique.

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Cannes 2024 : la sélection Cannes Classics

Incroyable mais vrai : le Festival de Cannes œuvre déjà depuis vingt ans en faveur du cinéma de patrimoine dans le cadre de son label Cannes Classics ! Ce qui signifie qu'il a eu quelques années d'avance sur la concurrence, à la fois à Berlin et Venise, mais également par rapport au Festival Lumière à Lyon qui n'avait vu le jour qu'il y a quinze ans, en 2009.

Critique : De son vivant

Y a-t-il un genre plus casse-gueule que celui du drame de maladie ? D'entrée de jeu, l'issue en est certaine, puisque peu importe la pathologie, elle s'avère toujours plus forte en fin de compte que toutes les bonnes volontés réunies. Dès lors, il ne s'agit que d'aménager la peine des proches qui voient leur bien-aimé périr à petit feu et de rendre la peur de mourir du principal intéressé à peu près soutenable.

Test Blu-ray : À l’intérieur

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Le premier long-métrage d'Alexandre Bustillo et Julien Maury, À l'intérieur, est sorti sur les écrans en 2007, et avec le recul, s'est probablement imposé comme l'un des films les plus réussis et les plus incontournables de la vague de « New French Extremism »

Décès du réalisateur Laurent Cantet

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Le réalisateur français Laurent Cantet est décédé ce matin des suites d'un cancer. Il était âgé de 63 ans. Palme d'or au Festival de Cannes en 2008 avec Entre les murs, Cantet avait marqué les esprits dès son premier long-métrage, le drame social Ressources humaines.

Critique : Civil War

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Pour l'instant, nous suivons d'un œil mi-amusé, mi-terrifié le cirque autour de l'élection présidentielle aux États-Unis en novembre prochain. Le retour de l'ancien président ignoble aux affaires paraît encore relever de l'utopie cauchemardesque. Mais nous avons bien appris notre leçon de 2016 et considérons désormais que le peuple américain est tout à fait capable d'opérer le pire des choix.