Test Blu-ray : Comment claquer un million de dollars par jour

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Comment claquer un million de dollars par jour

 
États-Unis : 1985
Titre original : Brewster’s millions
Réalisateur : Walter Hill
Scénario : Herschel Weingrod, Timothy Harris
Acteurs : Richard Pryor, John Candy, Lonette McKee
Éditeur : Elephant Films
Durée : 1h42
Genre : Comédie
Date de sortie cinéma : 14 août 1985
Date de sortie Blu-ray : 14 décembre 2016

 

 

Brewster, un joueur de base-ball de troisième zone, se voit hériter d’une immense fortune : 300 millions de dollars. Mais il y a une condition : pour pouvoir toucher l’héritage, il doit d’abord dépenser 30 millions de dollars en 30 jours, sans rien acquérir, et sans rien dire à qui que ce soit. Il se lance alors dans des dépenses effrénées, le faisant passer pour un fou…

 

 

Le film

[3/5]

Parmi la profusion de cinéastes américains ayant fait leurs armes ou officiant déjà derrière la caméra durant les années 70, seulement une poignée a réussi à aborder le grand tournant des années 80 (l’après-Star Wars) sans y laisser des plumes ou carrément leur âme. Quelques maestros ont certes su confirmer tout le bien que l’on pouvait penser d’eux, mais dans de nombreux cas (De Palma, Coppola…), le meilleur n’était déjà plus « à venir » mais se situait avant la décennie 80. Certains cinéastes cependant sont parvenus à évoluer, à avancer avec leur temps, et même à bonifier leur cinéma, nous livrant avec une étonnante régularité une série de chefs d’œuvres étalés sur les deux décennies. On pense à Steven Spielberg, qui a toujours bénéficié de l’œil bienveillant de la critique et du public depuis ses débuts, à John Carpenter, dont le cinéma a été réhabilité assez tardivement par le Saint des Saints de la critique française Les Cahiers du Cinéma, et enfin à Walter Hill, toujours largement méprisé de l’intelligentsia cinéphile, mais dont le « gros œuvre »contient une série de films absolument formidables, qui obtiendront probablement un jour fort logiquement leur place au panthéon du septième Art comme autant de perles intemporelles. Le bagarreur (1975), Les guerriers de la nuit (1979), Sans retour (1981), Les rues de feu (1984) et enfin Extreme prejudice (1987) – Cela fait déjà cinq chefs d’œuvres sur une période de douze ans. Plutôt pas mal pour cet élève et admirateur de Sam Peckinpah, surtout quand on considère en comparaison que le cinéma de « Savage » Sam s’est quant à lui effondré au tournant de la décennie 80.

Récréation dans la carrière de Walter Hill (il s’agit d’ailleurs de sa seule comédie), Comment claquer un million de dollars par jour est un coup de pied en bonne et due forme au cul de l’American Dream, qui aurait certainement pu, depuis 1985, perdre une bonne partie de sa charge satirique. Cependant, quand on revoit le film aujourd’hui, soit quelques mois après la victoire de Donal Trump aux élections américaines, il est quasi-impossible de ne pas dresser de passerelles mentales entre Brewster, incarné par un Richard Pryor haut en couleurs, et Trump… Surtout quand ce vieil anar’ de Walter Hill sous-entend, dans la dernière partie de son film, qu’étant donné la « marchandisation » de la politique, la solution la plus sage est sans doute de ne voter pour aucun des candidats qui se présentent !

D’un point de vue formel et narratif en revanche, Comment claquer un million de dollars par jour reste un pur produit de son époque – les glorieuses années 80. Que cela soit dans les gags (on pense forcément à Un fauteuil pour deux), dans la bande originale (Ry Cooder en mode « je découvre le synthétiseur en buvant des coups avec Harold Faltermeyer ») ou même d’un point de vue strictement visuel, tout respire les eighties, au point que l’on en ait presque envie de ressortir les bandanas et le spandex fluo. En l’état, et grâce notamment à la nostalgie et au gros capital sympathie dont bénéficient toujours les acteurs de cette époque, qu’ils soient disparus (John Candy, Richard Pryor, Jerry Orbach) ou juste un peu tombés dans l’oubli (Rick Moranis, Stephen « 7 à la maison » Collins…), Comment claquer un million de dollars par jour fait toujours son petit effet trente ans après.

 

 

Le Blu-ray

[4/5]

Grâce aux efforts conjoints de plusieurs éditeurs, la filmographie de Walter Hill disponible en Blu-ray en France s’étoffe un peu plus chaque année. Bien sûr, on pourra trouver très curieux que certains de ses films les plus connus et les plus réputés manquent encore à l’appel (Les guerriers de la nuit, 48 heures, Sans retour, Extreme prejudice…) quand d’autres plus mineurs s’offrent en revanche les joies d’éditions Haute Définition, mais les voies de l’édition sont impénétrables, et surtout, Walter Hill mérite clairement et définitivement de voir un jour arriver TOUS ses films en HD. 2015 a donc été l’occasion de redécouvrir Les rues de feu (lire notre test) et Driver (lire notre test), et 2016 aura vu débarquer sur support Blu-ray Geronimo (lire notre test) et Comment claquer un million de dollars par jour, qui sort le 17 décembre sous les couleurs de Elephant Films.

Disponible chez l’éditeur au sein d’une petite vague de sorties sur le thème de la « comédie » (qui seront disponibles chez votre dealer habituel de culture dès le 14 décembre), Comment claquer un million de dollars par jour s’offre donc un lifting HD sur galette Blu-ray auquel personne ne s’attendait réellement.

Aussi bien côté image que côté son, le master proposé par Elephant Films enterre littéralement le DVD Pan & Scanné édité par Universal en 2002, qui pourra vous servir d’épouvantail à oiseaux si vous avez un jardin. Le film est proposé au format 1.85:1 respecté et encodé en 1080p. Le piqué est d’une belle précision, le grain cinéma est globalement préservé (on note cependant un rendu un poil trop « numérique » sur de nombreux plans), et couleurs et contrastes semblent avoir été tout particulièrement soignés. L’ensemble est donc tout à fait recommandable, surtout étant donné l’âge du film. Rien à redire non plus sur le mixage audio, proposé en DTS-HD Master Audio 2.0 mono d’origine, à la fois en VF et en VO, clair, punchy et sans souffle.

Côté suppléments, Elephant Films nous propose une poignée de bandes-annonces, incluant notamment la sélection de comédies sortant 14 décembre (Cheeseburger film sandwich / Mon beau légionnaire / La bible ne fait pas le moine / Comment claquer un million de dollars par jour).

 

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