Les sorties du 10 octobre 2018

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On ne sait pas vraiment où donner de la tête cette semaine, tellement l’offre cinématographique est foisonnante ce mercredi ! Difficile en effet de se limiter à trois recommandations principales, face à ces multiples propositions de cinéma. Choisissons donc la facilité pour notre coup de cœur : Voyez comme on danse de Michel Blanc, une comédie des plus intelligentes, ce qui tranche sensiblement avec le reste des sorties commerciales, assez consternantes dans l’ensemble. Sinon, nous suivons volontairement l’avis favorable de notre confrère Jean-Jacques, qui a su déguster Tazzeka de Jean-Philippe Gaud, un film de bon goût en somme, alliant l’éternel et épineux sujet de l’immigration au plaisir des papilles. Enfin, l’une des plus belles révélations du dernier Festival de Cannes est également à l’affiche cette semaine, la Caméra d’or belge Girl de Lukas Dhont.


Si l’on regroupait la vingtaine de films de sortie ce jour en catégories préconçues – films commerciaux, d’art et essai, ressorties, etc. –, on arriverait au constat atypique que la plupart d’entre eux sont des documentaires. Il y en a carrément six qui vont se disputer les faveurs d’un public toujours restreint en France pour ces reflets plus ou moins fidèles de sujets réels. Et, cerise sur le gâteau, nous avons droit à un échantillon assez vaste de thématiques traitées et de formes adoptées dans ces documentaires venues du Brésil, d’Espagne, des États-Unis et de France. Ils ont par contre presque tous un point en commun : la condition des femmes face à des obstacles en apparence infranchissables. Tandis que d’un côté la juge de la Cour suprême américaine Ruth Bader Ginsberg n’a plus rien à prouver, à tel point qu’elle est devenue l’idole de la gauche politique de son pays, tout comme la danseuse de flamenco passionnée et passionnante Rocio Molina, de l’autre, la jurée traumatisée par sa participation à la condamnation à la peine capitale, la jeune Sénégalaise expulsée dans son pays d’origine où elle n’avait jusque là jamais mis les pieds, ainsi que les femmes des quartiers précaires de Rio, laissées-pour-compte des jeux olympiques, ont chacune une bataille importante à mener. Seul le documentaire sur un vivre-ensemble alternatif à Grande-Synthe s’écarte tant soit peu de ce militantisme féministe, au profit d’une douce utopie pas si difficile à atteindre.


Enfin, puisqu’il n’y a pas à tergiverser sur la qualité des trois films en reprise, qui valent tous la peine d’être (re)vus, tout comme l’exposition Sergio Leone qui s’ouvre dès ce jour et jusqu’au 27 janvier 2019 à la Cinémathèque Française, profitons de ce troisième paragraphe pour promouvoir des films qui risquent d’être des déceptions amères, mais qui pourraient aussi bien être d’excellentes surprises. A commencer par le lugubre conte futuriste La Particule humaine de Semih Kaplanoglu auquel même son distributeur ne semble plus trop croire, vu le nombre réduit d’écrans sur lequel il est projeté. Quant à la nouvelle merveille potentielle de l’animation selon Michel Ocelot, Dilili à Paris nous laisse justement dubitatifs par son style visuel. Tout comme les concepts respectifs de Domingo de Clara Linhart et Fellipe Barbosa, qui sort de manière fort opportuniste entre les deux tours de l’élection présidentielle au Brésil, et de L’Amour flou de Romane Bohringer et Philippe Rebbot, où réalité intime et fiction ont l’air de s’entrechoquer pour un résultat peu clair.


L’Amour flou de Romane Bohringer et Philippe Rebbot (France, Comédie dramatique, 1h37, distribué sur 108 copies) avec Romane Bohringer, Philippe Rebbot et Reda Kateb

L’Autre Rio de Emilie B. Guerette (Canada, Documentaire, 1h28, distribué sur 10 copies)

Dilili à Paris de Michel Ocelot (France, Animation, 1h35)

Domingo de Clara Linhart et Fellipe Barbosa (Brésil, Drame historique, 1h28, distribué sur 80 copies) avec Ittala Nandi, Ismael Caneppele et Camila Morgado

Galveston de Mélanie Laurent (États-Unis, Policier, 1h33) avec Ben Foster, Elle Fanning et Lili Reinhart

Girl de Lukas Dhont (Belgique, Drame, 1h27, distribué sur 185 copies) avec Victor Polster, Nele Hardiman et Arieh Worthalter

Grande-Synthe La Ville où tout se joue de Béatrice Camurat Jaud (France, Documentaire, 1h30)

Impulso de Emilio Belmonte (Espagne, Documentaire, 1h25, distribué sur 9 copies)

Johnny English contre-attaque de David Kerr (Royaume-Uni, Comédie, 1h28) avec Rowan Atkinson, Olga Kurylenko et Emma Thompson

Lindy Lou jurée Numéro 2 de Florent Vassault (France, Documentaire, 1h24, distribué sur 19 copies)

La Mort du dieu serpent de Damien Froidevaux (France, Documentaire, 1h26)

La Particule humaine de Semih Kaplanoglu (Turquie, Science-fiction, 2h08, distribué sur 9 copies) avec Jean-Marc Barr, Ermin Bravo et Grigoriy Dobrygin

RBG de Julie Cohen et Betsy West (États-Unis, Documentaire, 1h38, distribué sur 21 copies) (critique)

Tazzeka de Jean-Philippe Gaud (France, Comédie dramatique, 1h35) avec Mahdi Belemlih, Ouidad Elma et Abbes Zahmani (critique)

Venom de Ruben Fleischer (États-Unis, Fantastique, 1h52) avec Tom Hardy, Michelle Williams et Jenny Slate (critique)

Voyez comme on danse de Michel Blanc (France, Comédie, 1h28, distribué sur 348 copies) avec Karin Viard, Carole Bouquet et Charlotte Rampling (critique)

Reprises

Borsalino (1969) de Jacques Deray (France, Policier, 2h05) avec Jean-Paul Belmondo, Alain Delon et Michel Bouquet

Le Flic de Beverly Hills (1984) de Martin Brest (États-Unis, Comédie policière, 1h45) avec Eddie Murphy, Judge Reinhold et Lisa Eilbacher

Il était une fois dans l’Ouest (1968) de Sergio Leone (Italie, Western, 2h45) avec Claudia Cardinale, Henry Fonda et Jason Robards

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