Arras 2018 : L’Ordre des médecins
Que celui qui aime bien se rendre à l'hôpital lève la main … ! Il n'y a rien d'étonnant à ce que le commun des mortels ait horreur de ces lieux dédiés à la mauvaise santé, voire à l'agonie, où l'on rentre jamais volontairement et où même la simple présence en tant que visiteur fout le cafard. Tandis que la télévision aime s'y glisser par le biais de séries à succès, dont chaque décennie paraît avoir au moins une, le cinéma est beaucoup plus circonspect à l'idée d'imposer pendant une heure ou deux le quotidien déprimant des blouses blanches aux spectateurs.
Arras 2018 : Au bout des doigts
A Paris, les gares et les métros sont toujours bondés. On y trouve un peu de tout, par exemple des hommes et des femmes qui ont osé franchir le mur invisible du périphérique pour tenter leur chance dans la capitale. Et dans la plupart des gares, la SNCF a installé des pianos en libre accès, une sorte de service public à l'égard des mélomanes les plus doués qui souhaitent se dégourdir les doigts en attendant leur train.
Arras 2018 : The Bookshop
Le parcours professionnel de la réalisatrice espagnole Isabel Coixet n'aura jamais fini de nous stupéfier. Ses films ne déplacent certes pas les foules, mais elle a réussi à tourner à un rythme régulier depuis le début du siècle. Tant mieux pour elle, serait-on tenté de dire, alors que les métiers du cinéma sont toujours assez fermés aux femmes, notamment sur la péninsule ibérique.
Arras 2018 : Une intime conviction
Le système judiciaire en France fonctionne-t-il ? Il faut croire que oui, puisque on n'en entend que rarement parler dans les médias, lors des initiatives gouvernementales qui cherchent à trop bousculer le statu quo ou bien quand telle ou telle affaire ayant défrayé la chronique arrive enfin devant les juges.
Critique : Carmen & Lola
Un film très juste et d'une grande sensibilité, un film très tonique et très coloré, magnifiquement interprété par deux comédiennes non professionnelles.
Arras 2018 : Funan
Le réalisateur cambodgien Rithy Panh est un chroniqueur hors pair de l'Histoire de son pays. Il ne se lasse pas de revenir sous forme de fiction, de documentaire, voire de documentaire animé, sur cette parenthèse hautement violente qu'ont été les quatre années du régime Khmère rouge. Denis Do, le réalisateur de Funan, appartient à une génération ultérieure, bercée par les histoires sur le génocide et la fuite ou au contraire, peut-être, par un silence de plomb à ce sujet, puisqu'il est né en France dix ans après le début des hostilités du côté de Phnom Penh.
Arras 2018 : L’Interprète (Martin Sulik)
Combien de façons différentes existe-t-il pour tenir compte des atrocités commises pendant la Deuxième Guerre mondiale par les Allemands ? Autant ce sujet relève d'une importance historique et morale majeure, ne serait-ce que pour mettre en garde les générations futures et leur éviter ainsi de commettre les mêmes erreurs, autant le cinéma et la fiction au sens large l'ont traité sous toutes les facettes imaginables.
Critique : Heureux comme Lazzaro
C'est en transformant en conte un fait divers qui s'est déroulé en Italie dans les années 80 et impliquant réellement une marquise, que Alice Rohrwacher a choisi de traiter un sujet éminemment politique : la fin de la civilisation paysanne et la migration vers les villes de centaines de milliers de paysans pas vraiment préparés à la nouvelle civilisation dans laquelle ils plongeaient, la civilisation de la modernité.
Critique : Le Silence (Ingmar Bergman)
A bien des égards, Le Silence est un film bergmanien par excellence : formellement prodigieux, il véhicule une vision fermement pessimiste du monde, à travers son histoire où la décomposition touche encore plus les rapports entre les personnages que les corps. Tout y est poisseux, malsain et tortueux, puisque personne n'y apporte une touche infime de beauté innocente.
Critique : Les Camarades
Le cinéma italien des années 1960 n'était pas seulement l'âge d'or de la comédie savoureuse, aussi fraîche et populaire aujourd'hui qu'il y a un demi-siècle. Il œuvrait de même sans relâche à la création d'une conscience sociale, le reflet filmique d'une misère matérielle qui allait de pire en pire au fur et à mesure qu'on descendait des Alpes vers la Sicile.
Critique : First Man Le Premier homme sur la lune
Tendre vers les étoiles, quitter notre caillou de Terre pour mieux le voir de loin : tels ont été les rêves de l'humanité depuis la nuit des temps. Le cinéma a fait sienne cette utopie, jusqu'à ce que la science et la logique concurrentielle de la Guerre froide l'aient transformée en réalité dans les années 1960.
Critique : Fahrenheit 11/9
Comment en est-on arrivé à l'élection de Donald Trump ? C'est, avec beaucoup d'autres choses, ce que Fahrenheit 11/9 s'efforce de nous expliquer. De façon un peu brouillonne tout en étant passionnante.


















