Critique : Je suis à vous tout de suite
Pas de panique, Je suis à vous tout de suite ne répète pas les erreurs fatales de Il reste du jambon ? de Anne Depetrini, l’une des dernières comédies françaises à se pencher sur le processus d’intégration de familles issues de l’immigration en France. Le premier film de Baya Kasmi se montre beaucoup trop nuancé et malicieux dans son portrait au féminin d’une vie sous le signe d’une gentillesse traîtresse pour se laisser tenter par des stéréotypes racistes comme le faisait il y a cinq ans le film précité.
Berlinale 2023 : Music (Angela Schanelec)
Qui aurait cru qu'au cours de notre couverture de la 73ème édition du Festival de Berlin, nous allions découvrir le film le plus envoûtant et ouvert à l'interprétation du côté de la compétition ?! En effet, Music est tellement abstrait que nous n'en avons pas du tout déduit ce que le synopsis officiel a voulu transmettre.
LOL Made In USA
LOL Made In USA
Pays de production : 2012
Titre original : LOL
Réalisateur : Lisa Azuelos
Scénario : Lisa Azuelos
Acteurs : Demi Moore, Miley Cyrus, Thomas Jane
Distribution...
Critique : Shanghai Belleville
Si le flux actuel de réfugiés syriens a déjà quitté le centre de préoccupations journalistiques suite aux attentats terroristes, celui plus diffus et durable d’autres migrants clandestins risque à plus forte raison de tomber dans l’oubli. D’où l’importance et partiellement l’intérêt d’un film comme Shanghai Belleville, qui dresse un beau petit monument cinématographique en honneur de ces laissés-pour-compte d’une société française en panne de mythes et de pouvoir de séduction.
Albi 2016 : La Fine équipe
Alors que la bande-annonce de La Fine équipe voudrait nous vendre une comédie aux sous-entendus raciaux un peu grossiers, il s’agit en fait d’un film bien de son temps, à savoir le portrait d’une femme qui se dérobe à toutes les cases dans lesquelles la société française voudrait bien l’enfermer pour mieux en créer une à sa mesure.
Critique : Les Garçons sauvages
A mi-chemin entre l'orgie de fantasmes homo-érotiques et le cauchemar fiévreux, où toutes ces références phalliques sont démasquées en tant que leurre, le premier film du réalisateur de courts-métrages expérimentaux Bertrand Mandico s'emploie avec malice à frustrer la jouissance sans entrave chez les spectateurs éventuellement enclins à apprécier ce type de bizarrerie cinématographique.
Critique : Annie
Les meilleures comédies musicales sont celles qui débordent de vie et d’énergie, en mesure de nous faire fredonner un peu honteusement devant l’écran et de nous faire ressentir cette existence hautement artificielle comme si elle était réelle. Hélas, à de très rares exceptions près, la grande époque du genre est derrière nous. Il faudra donc se contenter des quelques survivants, aussi perfectibles soient-ils. Ceci dit, nous n’apporterions pas énormément de modifications à cette adaptation filmique de Annie. Elle respire certes la facture synthétique et sirupeuse à chaque sourire désarmant de la héroïne. Mais en même temps, elle fait preuve d’un tel optimisme naïf qu’elle ne tarde pas à devenir pour nous un délicieux plaisir coupable.
Critique : Legend (Brian Helgeland)
L’iconographie des films de gangster précède de trente à quarante ans l’époque pendant laquelle les frères Kray régnaient en maîtres sur la pègre londonienne. Des héros ténébreux comme Edward G. Robinson, James Cagney, George Raft ou plus tard Humphrey Bogart avaient donné ses lettres de noblesse au genre dans les années 1930, dans des épopées du crime le plus souvent produites par la Warner.
Critique : Le Pont des espions
Sacré Steven Spielberg, de nous avoir caché ses véritables intentions depuis si longtemps ! Il ne s’agit certes que du deuxième film de suite, après Lincoln, sur une époque révolue et d’une facture en apparence tout aussi antique. Mais si on nous avait dit, il y a dix ou vingt ans, que Spielberg, le père du blockbuster et le réalisateur le plus populaire de sa génération, allait finir sa carrière avec des films de vieux, nous aurions eu du mal à y croire.
Critique : Love Simon
Peu importe l'époque, faire son coming out n'a jamais été une mince affaire. Même de nos jours, alors que la perception publique de l'homosexualité a déjà parcouru un chemin considérable vers la normalité – en tout cas dans la plupart des pays occidentaux –, il persiste toujours quelque chose de pénible, voire de brutal à révéler cet aspect de son intimité qui créera une différence parfois insurmontable ou inacceptable.
Critique : Holy Lands
Est-ce qu'un film à lui seul peut englober toutes les facettes de la vie, les joies et les peines, les sujets à la mode et les grandes questions existentielles qui turlupinent l'humanité depuis la nuit des temps ? Si de tels films existent, ils y sont parvenus au prix de nombreux détours et de subtilités, presque par accident au fil d'un processus créatif qui ne visait sans doute pas si haut.
Albi 2019 : La Dernière vie de Simon
En règle générale, nous ne faisons pas trop la distinction entre la mise en scène et le scénario dans notre appréciation d'un film, puisque nous considérons qu'ils sont censés se nourrir mutuellement. Dans le cas de La Dernière vie de Simon, présenté en ouverture du Festival d'Albi, il existe pourtant une assez grande disparité entre l'histoire et sa mise en images pour que la machine cinématographique risque parfois de s'enrayer.