Critique : Les Nuits d’été
Si être homosexuel n’a jamais été facile, en dépit d’une récente poussée de tolérance dans certains pays occidentaux, obtenue au bout de longues années de lutte, être un travesti signifie de faire partie d’une minorité au sein d’une autre minorité, tout en étant la cible de railleries de tous bords. Cette envie de faire siens les attributs extérieurs féminins tout en restant un homme renvoie à une iconographie du mépris et de l’exclusion, dont la figure de proue cinématographique reste hélas jusqu’à ce jour La Cage aux folles. Le premier film de Mario Fanfani a le bon goût de ne pas du tout s’engager sur cette voie d’une discrimination plus ou moins larvée. Il va même plus loin en esquissant délicatement une sorte d’état des lieux et des mœurs dans la France profonde de la fin des années ’50, où la guerre d’Algérie préoccupait l’opinion publique au point de mal la préparer au choc moral de ’68.
La Roche-sur-Yon 2016 : Brothers of the Night
La précarité, à la fois matérielle et affective, devient-elle plus soutenable lorsqu’on l’emballe dans une esthétique sublime ? Et le documentaire ne bascule-t-il pas du côté de la fiction, dès que les moindres faits et gestes sont soumis à une mise en scène méticuleusement travaillée ? La première incursion de Patric Chiha dans le registre du documentaire suscite chez nous ce type d’interrogation ou, autrement dit, un dilemme entre la forme et le fond, qui relèvent pourtant tous les deux d’une approche visiblement viscérale de la part du réalisateur.
Possessions
Marilyne et Bruno Caron arrivent dans un village de montagne pour emménager dans un chalet qu'ils ont loué à Patrick Castang, promoteur et propriétaire de nombreuses habitations dans la région.
Contents de quitter le nord de la France pour démarrer une nouvelle vie, ils acceptent sans sourciller quand Castang leur annonce qu'il va les loger momentanément dans un autre chalet de grand standing car le leur n'est pas terminé.
Ai To Makoto
L'histoire d'amour entre Ai Saotome, une fille de bonne famille, et de Makoto Taiga, un jeune bagarreur.
Critique : Braqueurs
Depuis qu’ils existent, les films de gangster ont dû s’accommoder d’une prise de position plus ou moins trouble à l’égard du crime. Entre les extrêmes de l’apologie de ce dernier et d’une condamnation sans équivoque de toute activité illégale, chacun d’entre eux s’est positionné – qu’il le veuille ou non – sur le spectre des valeurs morales aux variations de gris illimitées.
Entrevues Belfort 2017 : La Liberté
Comme le montrent les retombées incessantes de l'affaire Weinstein, les affaires de mœurs touchent un nerf sensible dans la conscience collective. Alors qu'il est question, dans ces histoires sordides qui mettent ces derniers temps les médias en ébullition, de toutes sortes de harcèlements, la plupart du temps envers des personnes adultes, la pédophilie et l'inceste sont logés à une enseigne de l'indignation et du tabou encore moins acceptable.
Critique : La Lune de Jupiter
On n'ira pas jusqu'à affirmer que la frustration aiguë provoquée par le film précédent de Kornel Mundruczo nous inspirait une appréhension tenace face à son nouveau, présenté cette année en compétition au Festival de Cannes. Il faut en effet reconnaître que White God était une affaire de goût et que, de toute façon, chaque œuvre cinématographique tant soit peu ambitieuse produite dans le contexte culturel épineux de la Hongrie vaut la peine d'être découverte, voire soutenue.
Tess
Tess
Grande-Bretagne, France : 1979
Titre original : Tess
Réalisateur : Roman Polanski
Scénario : Roman Polanski
Acteurs : Nastassja Kinski, Peter Firth, Leigh Lawson
Distribution : Agence Méditerranéenne de...
Arras 2018 : La Dernière folie de Claire Darling
Julie Bertuccelli est décidément une réalisatrice à part. Dans chacun de ses films, elle conçoit des univers singuliers, des espaces cinématographiques dont elle établit les règles avec une autonomie téméraire. Présenté en avant-première à l'Arras Film Festival, La Dernière folie de Claire Darling se montre à la hauteur de ses ambitions artistiques, grâce à son intrigue assez farfelue, une fantaisie mi-légère, mi-grave dont la structure temporelle a de quoi étonner.
Critique : Plus jamais seul
Plus jamais seul n'est guère un film gay comme les autres. L'immense majorité des histoires homosexuelles sorties sur les écrans du monde entier depuis environ un quart de siècle a eu pour vocation de faire la promotion, doucement mais fermement, de cette orientation sexuelle très longtemps considérée comme infâme.
Critique : Kill your friends
Notre nostalgie des années 1990 ne s’étend pas jusqu’aux relents de l’arrivisme propre à la décennie précédente. La soif insatiable de succès professionnel, peu importe les moyens, y était pourtant encore bien présente. L’avidité était toujours gagnante parmi ces nouveaux riches, qui brassaient l’argent et la drogue.
Critique : Le Prix du succès
Elle n'est pas belle, la vie tout en haut de la pyramide sociale ?! Autrefois, le summum de la réussite en termes de célébrité était de remplir dignement le quart d'heure de gloire, qui est alloué à chacun d'entre nous, si l'on peut croire Andy Warhol. De nos jours, la donne a considérablement changé, puisque l'existence sur les réseaux sociaux et autres médias virtuels prévaut désormais sur un quotidien plus prosaïque.