Test Blu-ray : Peau d’espion

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Peau d’espion

 
France, Allemagne, Italie : 1967
Titre original : –
Réalisateur : Édouard Molinaro
Scénario : Édouard Molinaro, Jacques Robert
Acteurs : Louis Jourdan, Senta Berger, Edmond O’Brien
Éditeur : Gaumont
Durée : 1h33
Genre : Espionnage
Date de sortie cinéma : 7 avril 1967
Date de sortie DVD/BR : 23 mars 2016

 

 

Charles Beaulieu, ancien officier d’Algérie, accepte de collaborer avec les services secrets pour surveiller un éditeur soupçonné d’être un agent de Pékin. Ce dernier doit en effet envoyer un scientifique français dans un laboratoire chinois. Charles reçoit l’ordre d’abattre le savant. Mais les jeux se compliquent lorsqu’il découvre qu’il a été manipulé par l’éditeur…

 

 

Le film

[3,5/5]

La glorieuse tradition du cinéma « bis » n’a jamais été très développée à l’intérieur des frontières françaises. Néanmoins, à la faveur de quelques productions internationales, le cinéma français s’est laissé aller, durant l’insouciance pop des années 60, à quelques titres flirtant volontiers avec le cinéma de genre tendance populaire. Outre les films de cape et d’épées et autres romances historiques qui faisaient la joie des cinémas de quartier, on a en effet vu naitre pendant cette décennie une poignée de films d’espionnage très orientés « action et petites pépées », que l’on pourra greffer à une vague d’œuvrettes tout à fait charmantes que le temps a affectueusement renommé « Euro spy ».

Sous l’influence couplée des premiers James Bond et des « fumetti » (bandes dessinées populaires italiennes) qui inondaient le marché du divertissement à l’époque, on a donc vu fleurir sur grand écran les aventures de Coplan, OSS 117 ou autres espions au charme Ultra Brite, qui sauvaient le monde dans des films dont les titres développaient volontiers un impact catchy et second degré : on pense par exemple à des titres pas piqués des hannetons tels que Coup de gong à Hong-Kong, Baroud à Beyrouth pour F.B.I. 505, Karaté à Tanger pour agent Z7 ou encore le célèbre Banco à Bangkok pour OSS 117.

Peau d’espion s’inscrit donc dans cette mouvance, tout en restant très « français » dans son déroulement et ses enjeux. Adapté d’un roman de Jacques Robert (l’écrivain européen le plus porté à l’écran), le film suit, malgré quelques digressions notables, une trame très premier degré, sans doute un poil trop sérieuse pour convaincre à 100% cinquante ans après son tournage. C’est d’ailleurs dommage, car tous les ingrédients étaient réunis pour nous livrer un opus délirant s’il se permettait de quitter d’avantage les rails du réalisme : outre un casting de luxe composé de Louis Jourdan, Bernard Blier et Santa Berger (une habituée de l’espionnage dans les années 60), on sent Edouard Molinaro très à l’aise avec sa caméra, ce formaliste de génie nous livrant d’ailleurs quelques séquences très originales, telles que cette bagarre psychédélique très influencée par la série TV Batman. Au final, Peau d’espion s’impose comme une réussite partielle, à laquelle il ne manque qu’un soupçon de folie pour devenir un classique immédiat.

 

 

Le Blu-ray

[4/5]

Disponible chez Gaumont au sein de la treizième vague de sa collection « Blu-ray Découverte », Peau d’espion s’offre donc un lifting HD sur galette Blu-ray, que l’éditeur propose au prix tout doux de 12,99€.

Aussi bien côté image que côté son, le master proposé par l’éditeur est de bonne tenue ; le film est proposé au format 1.66:1 respecté et encodé en 1080p. Le piqué est d’une belle précision, le grain cinéma est parfaitement préservé, et couleurs et contrastes semblent avoir été tout particulièrement soignés, même si les noirs apparaissent comme un poil bouchés sur quelques plans épars. L’ensemble est donc chaudement recommandé ! Rien à redire non plus sur le mixage audio, proposé en DTS-HD Master Audio mono d’origine, clair et sans souffle.

Côté suppléments, Gaumont nous propose, outre la traditionnelle bande-annonce du film, deux petits sujets d’archives de l’INA donnant à voir quelques images de tournage du film et des entretiens avec, entre autres, Edouard Molinaro et Louis Jourdan.

 

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