Printemps du cinéma du 20 au 22 mars : quels films voir ?

Quels films aller voir pendant les trois jours du Printemps du Cinéma, entre ce dimanche et ce mardi ? Rappel, pendant cette période, les prix des places dans toutes les salles de France sera de 4 euros. Ouverture officielle ce dimanche à partir de 13h45 au Pathé Beaugrenelle (7 rue Linois dans le 15ème arrondissement de Paris) en présence des «ambassadeurs» de la manifestation Marie-Josée Croze, Pascal Elbé, Ana Girardot, Lucien Jean-Baptiste et Baptiste Lecaplain (son partenaire dans l’attachante comédie mélancolique Dieumerci !), Radu Mihaileanu et Medi Sadoun, entre autres personnalités.

Voici une petite sélection, toute subjective, de quelques films encore/déjà en salles à ne pas rater pendant ces prochains jours et qui ont marqué ce premier trimestre, voire le trimestre précédent…

Suite Armoricaine de Pascale Breton, une œuvre bien particulière tournée à l’université de Rennes, la réalisatrice jouant avec les temporalités pour créer un ressenti magique, certaines séquences étant montrées sous deux angles différents sans que l’on comprenne précisément leur enchaînement chronologique lorsqu’on les découvre, le rapprochement se faisant subrepticement. Un récit choral mené par quelques belles interprétations dont Valérie Dréville qui se replonge dans son passé, croisant notamment Elina Löwensohn particulièrement émouvante.

45 ans de David Haigh est un drame bouleversant sur le temps qui passe et a passé, porté par les interprétations délicates de Charlotte Rampling et Tom Courtenay. Un drame intimiste, un petit miracle de cinéma qui s’achève sur ce qui restera comme l’un des plus beaux plans de cette année.

Ave, César ! des frères Coen est un hommage burlesque au cinéma de l’âge d’or de Hollywood avec une distribution éclatante, de Josh Brolin à George Clooney en passant par Alden Ehrenreich, Tilda Swinton et bien d’autres, tous surprenants, même Christophe Lambert dans une étonnante apparition.

Avec Les Filles du Moyen-Âge, Hubert Viel confirme son talent de conteur singulier, évoquant avec humour la guerre des sexes et le pouvoir de l’imagination qui revisite/réhabilité l’Histoire avec un grand H. Une ode au rêve et à l’audace au ton très personnel, porté par la douceur de la voix de Michael Lonsdale et la jolie musique de

Conte encore, Le Trésor du roumain Corneliu Porumboiu évoque avec originalité l’absurdité de la société roumaine et sa corruption tranquille en suivant deux pieds nickelés qui partent ensemble pour une improbable chasse au trésor. À voir uniquement sur Paris le lundi à 11h20 au St Lambert (métro Vaugirard).

Avec Tempête, Samuel Collardey signe un docu-fiction convaincant en suivant Dominique Leborne, marin pêcheur qui doit adapter son rythme de vie pour se rapprocher de ses enfants, le réalisateur trouvant le ton juste notamment grâce à cet acteur amateur dont la prestation fut justement récompensée dans une sélection parallèle du Festival de Venise.

Sorti début janvier, Carol de Todd Haynes, autre drame romantique, confirme le talent de ce grand cinéaste qui filme amoureusement la relation complexe entre les personnages interprétés avec retenue par Cate Blanchett et Rooney Mara, soutenues par les belles couleurs du chef opérateur Ed Lachman.

Grâce à ses trois César (film, adaptation, espoir féminin), Fatima de Philippe Faucon a retrouvé le chemin des salles. Un film positif sur le désir d’intégration d’immigrés d’origine maghrébine. Une œuvre concise et généreuse.

En bref, encore, signalons les qualités respectives pour ceux qui ne les auraient pas encore vu de Deadpool, Zootopie, Dieumerci, Steve Jobs, Au-delà des montagnes, Homeland : Irak année zéro, Nahid, L’étreinte du serpent, Un jour avec un jour sans, Mustang, Les Délices de Tokyo, 10 Cloverfield Lane ou Evolution, un film qui a besoin du soutien des cinéphiles pendant ces 72 heures pour durer sur la longueur dans les mois qui viennent.

N’oublions pas le cinéma de patrimoine avec en particulier deux filmographies magistrales, celle d’Akira Kurosawa à redécouvrir au Champo dont Les Salauds dorment en paix, aujourd’hui à 14h et 19h et celle de David Lean au cinéma Les Fauvettes.