Les sorties du 8 mai 2019

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Les Crevettes pailletées © Thibault Grabherr / Universal Pictures France Tous droits réservés

Parmi les sorties riches et variées de cette semaine à l’avant-goût cannois, il y en a trois qui nous paraissent particulièrement dignes d’intérêt, même s’ils bénéficient d’une étendue d’exposition diamétralement opposée. Ainsi, il vous faudra bien fouiller sur les applications des séances de cinéma pour trouver les rares salles qui programment le film d’animation basque Black is Beltza de Fermin Muguruza, un joli délire dans la forme et le fond. D’un autre côté, le film d’ouverture de Cannes, The Dead don’t die de Jim Jarmusch aura droit au tapis rouge pour lui tout seul dans six-cents palais du festival temporaires à travers la France dès mardi soir. Enfin, face au nombre d’agressions homophobes hélas en hausse dans notre cher pays, un film comme Les Crevettes pailletées de Maxime Govare et Cédric Le Gallo ne peut faire que du bien, en dépit de sa facture somme toute très classique.

Le Chant de la forêt © Ad Vitam Distribution Tous droits réservés

Le renouveau du cinéma latino-américain se laisse plus que jamais vérifier à travers pas moins de trois films à l’affiche depuis ce mercredi, une programmation ibérophone de choix, enrichie de surcroît par le remarquable Petra de Jaime Rosales, venu d’Espagne. Il y en a pour tous les goûts, entre le conte d’indigène au contact du monde soit-disant civilisé dans Le Chant de la forêt de João Salaviza et Renée Nader Messora, prix du jury Un certain regard au Festival de Cannes en 2018, la comédie romantique à l’humour argenté ou bien argentin Retour de flamme de Juan Vera avec l’incontournable Ricardo Darin et le plus brut et jeune Matar a Jesus de Laura Mora qu’on avait pu découvrir au festival Cinélatino à Toulouse l’année dernière. Le cinéma français est de même plutôt bien représenté, avec le documentaire peu solennel, mais fort touchant Lourdes de Thierry Demaizière et Alban Teurlai et un autre regard sur l’adolescence à la dérive dans Les Météorites de Romain Laguna.

Quand nous étions sorcières © Les Bookmakers / Capricci Films Tous droits réservés

Enfin, la sélection des reprises se distingue une fois de plus par son éclectisme et les raretés que les spectateurs nostalgiques pourront découvrir dans leurs salles de répertoire préférées. Dix ans avant la Palme d’or Dancer in the Dark de Lars von Trier, la chanteuse Björk avait déjà fait preuve de choix ambitieux par le biais de l’étrange Quand nous étions sorcières de Nietzchka Keene. La Salamandre de Alain Tanner avec la sublime Bulle Ogier n’est pas moins iconoclaste, tandis que la flamboyance des drag queens de Priscilla Folle du désert de Stephan Elliott est désormais plus ou moins rentrée dans les mœurs. Malgré une météo assez fraîche pour la saison, il n’y aura pas de Classe de neige en ce mois de mai, mais le film de Claude Miller nous permettra au moins de placer une ultime référence cannoise, puisqu’il y avait remporté le prix du jury en 1998 ex-æquo avec Festen de Thomas Vinterberg, déjà ressorti en novembre dernier, grâce au jury sous la présidence de Martin Scorsese.


A cœur d’avocats de Mika Gianotti (France, Documentaire, 0h53, distribué sur 1 copie)

Astrid de Pernille Fischer Christensen (Danemark, Biographie filmique, 2h03, distribué sur 55 copies) avec Alba August, Trine Dyrholm et Henrik Rafaelsen

Black is Beltza de Fermin Muguruza (Espagne, Animation, 1h28)

Le Chant de la forêt de João Salaviza et Renée Nader Messora (Brésil, Drame, 1h54) avec Henrique Ihjãc Krahô et Raene Kôtô Krahô

Les Crevettes pailletées de Maxime Govare et Cédric Le Gallo (France, Comédie, 1h42) avec Nicolas Gob, Alban Lenoir et Michaël Abiteboul

The Dead don’t die de Jim Jarmusch (États-Unis, Comédie de zombies, 1h43) avec Bill Murray, Adam Driver et Tilda Swinton – sortie le mardi 14 mai

Drôles de cigognes de Hermina Tyrlova (République tchèque, Courts-métrages d’animation, 0h38)

Fugue de Agnieszka Smoczynska (Pologne, Drame, 1h40) avec Gabriela Muskala, Lukasz Simlat et Malgorzata Buczkowska

Hellboy de Neil Marshall (Royaume-Uni, Fantastique, 2h01, distribué sur 410 copies) avec David Harbour, Milla Jovovich et Ian McShane

Lourdes de Thierry Demaizière et Alban Teurlai (France, Documentaire, 1h35)

Matar a Jesus de Laura Mora (Colombie, Drame, 1h40) avec Juan Pablo Trujillo, Natasha Jaramillo et Giovanny Rodriguez (critique)

Les Météorites de Romain Laguna (France, Drame, 1h25, distribué sur 19 copies) avec Zéa Duprez, Billal Agab et Oumaima Lyamouri (critique)

Petra de Jaime Rosales (Espagne, Drame, 1h47, distribué sur 80 copies) avec Barbara Lennie, Alex Brendemühl et Joan Botey (critique)

Pokémon Détective Pikachu de Rob Letterman (États-Unis, Comédie fantastique, 1h44, distribué sur 466 copies) avec Ryan Reynolds, Justice Smith et Kathryn Newton

The Reports on Sarah and Saleem de Muayad Alayan (Palestine, Drame, 2h07, distribué sur 45 copies) avec Sivane Kretchner, Maisa Abd Elhadi et Ishai Golan (critique)

Retour de flamme de Juan Vera (Argentine, Comédie, 2h09) avec Ricardo Darin, Mercedes Moran et Claudia Fontan (critique)

ultravoKal de Christophe Karabache (France, Drame, 1h33) avec Claudia Fortunato, Stevens Fay et Angelo Aybar

Versus de François Valla (France, Thriller, 1h20, distribué sur 41 copies) avec Jérémie Duvall, Jules Pelissier et Lola Le Lann

Reprises

La Classe de neige (1998) de Claude Miller (France, Drame, 1h36) avec Clément Van Den Bergh, Lokman Nalcakan et Emmanuelle Bercot

Priscilla Folle du désert (1994) de Stephan Elliott (Australie, Comédie dramatique, 1h43) avec Terence Stamp, Hugo Weaving et Guy Pearce

Quand nous étions sorcières (1990) de Nietzchka Keene (Islande, Fantastique, 1h19, distribué sur 9 copies) avec Björk, Bryndis Petra Bragadottir et Valdimar Örn Flygenring

La Salamandre (1971) de Alain Tanner (Suisse, Comédie dramatique, 2h03) avec Bulle Ogier, Jean-Luc Bideau et Jacques Denis (critique)

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