Test DVD : Le mouton à 5 pattes

Septième long-métrage d’Henri Verneuil, Le mouton à 5 pattes constitue surtout la sixième collaboration du cinéaste avec l’acteur Fernandel, au sommet de sa popularité au début des années 50.

Livre : Andreï Tarkovski – Journal : 1970-1986

Un simple constat des salles achalandées de la cinémathèque française, lors du cycle consacré à Andreï Tarkovski, suffit à réfuter l’idée communément admise qu’un cinéma abstrait, à la lenteur imposante et solennelle, soit destiné à une élite intellectuelle. Au contraire, le cinéaste russe est peut-être l’un des rares artistes cinématographique du 20ème siècle, avec Stanley Kubrick et David Lynch, à avoir su allier exigence artistique et succès « populaire ». Du moins en France, où le cinéaste a toujours été considéré comme un immense metteur en scène par une grande majorité de la critique. Certes, un certain snobisme peut expliquer cet attrait pour Tarkovski mais cela n’explique pas tout. Cependant, l’opacité et le caractère sibyllin de ses longs-métrages a également profondément clivé les spectateurs reprochant, pour certains, leurs caractères trop abscons ou hermétique. Ces quelques réserves n’empêchent pas d’attirer un large public à la seule mention du nom de Tarkovski lors de diverses projections, à la cinémathèque ou ailleurs. Son œuvre comporte peu de films - 7 en tout, en plus de 2 moyens-métrages, et un court – mais aucun n’est à renier, bien au contraire. Son décès en 1986, peu après avoir achevé le montage du Sacrifice, l’a définitivement fait entrer au sein du cercle très restreint des cinéastes cultes. L’actualité récente autour du réalisateur de Solaris – rétrospective à la cinémathèque française, restauration, publication et réédition d’ouvrages… – permet de se (re)plonger dans les écrits de Tarkovski qui, en sus de son œuvre cinématographique, s’est longuement interrogé sur la spécificité du cinéma, s’émancipant peu à peu des théories de Serguei Eisenstein sur le montage, afin de trouver son propre langage cinématographique (voir Le Temps Scellé).

Test Blu-ray : Kong – Skull Island

Bien malin celui qui aurait parié sur l’inconnu Jordan Vogt-Roberts, parachuté par Warner aux commandes du gros film de monstres qu’est Kong : Skull Island. Pourtant, s’il y a une chose à retenir de ce film, c’est bel et bien l’émergence d’un vrai cinéaste...

Test DVD : Phantasm II

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Nouvelle exploration de l’univers fantasmagorique et fou né de l’imagination de Don Coscarelli, Phantasm II est à la fois très similaire et très différent du premier film. Presque dix ans séparent les deux premiers Phantasm, et le spectateur se retrouvera à nouveau plongé au cœur d’un univers onirique et bien barré, sans aucun repère ou presque pour prédire ce qui va se passer dans la séquence suivante. Coscarelli s’en donne donc à cœur joie, d’autant que Phantasm II a visiblement bénéficié de beaucoup plus de budget que son modèle : les effets spéciaux sont plus nombreux et « pro », la photo est soignée (Daryn Okada succède à Don Coscarelli lui-même, qui assurait à peu près tous les postes sur le premier film) et le scénario très généreux nous offre également largement plus de moments « de bravoure » : des monstres, des sphères, du gore, bref, Phantasm II s’impose comme un grand moment de plaisir, puisqu’il reprend en mode « bigger and louder » tous les meilleurs éléments du premier.

Test DVD : L’affaire Dominici

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Grand artisan du cinéma populaire français, Claude Bernard-Aubert, également connu sous le nom de Burd Tranbaree entre 1976 et 1983, était un adepte de la frontalité, d’un cinéma net et direct, ne s’embarrassant pas de précautions intellectuelles et ne tournant pas autour du pot… comme le sous-entend clairement sa carrière de quelques années dans le cinéma X, qui ont par ailleurs ruiné sa carrière dans le cinéma traditionnel.

Test Blu-ray : Aftermath

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Au générique d’Aftermath, on trouve au moins trois bonnes raisons de se ruer sur le nouveau film édité en DVD et Blu-ray par Metropolitan Vidéo : premièrement bien sûr, il y a la présence d’Arnold Schwarzenegger, qui depuis qu’il a quitté son poste de gouverneur de Californie en 2011, enchaine plutôt les bons films : si l’on met de côté les mineurs (mais sympathiques) Evasion (2013) et Terminator Genisys (2015), on ne peut que saluer ses performances dans les ultra-bourrins et jouissifs Dernier rempart (2013) et Sabotage (2014), de même que son rôle risqué dans Maggie, loin des univers qu’il affectionne habituellement. Aftermath se range d’ailleurs dans cette dernière catégorie : celle du rôle dans lequel on n’attendait pas du tout de voir le géant autrichien – un ouvrier lambda ravagé par la mort de sa famille dans un accident d’avion. La deuxième raison de voir le film se situe également du côté des acteurs,

Test DVD : Phantasm

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Si la jaquette de Phantasm, sorti cette année sous les couleurs d’ESC Éditions, annonce fièrement que la saga créée par Don Coscarelli égale les grandes franchises horrifiques telles que Les griffes de la nuit, Vendredi 13 ou encore Halloween, on pourra, sans pour autant ni dénigrer le travail de Coscarelli, ni les qualités du film inaugural, clairement relativiser cette assertion.

Test Blu-ray : Il a déjà tes yeux

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Depuis quelques années, le cinéma français, sous l'influence de l'immense popularité d'Omar Sy, a redécouvert ses acteurs et cinéastes noirs. En 2009, avec La première étoile, Lucien Jean-Baptiste réunissait 1,6 millions de français dans les salles ; en 2011 et 2014, Fabrice Eboué et Thomas Ngijol dépassaient également le million d'entrées avec Case Départ et Le crocodile du Botswanga. Début 2017, avec Il a déjà tes yeux, Lucien Jean-Baptiste (encore lui), parvenait à nouveau à attirer 1,3 millions de français vers les salles obscures.

Test DVD : Nuit de terreur

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Si l’introduction du film par Bertrand Tavernier nous apprend que Nuit de terreur comptait parmi les deux films préférés de Joseph H. Lewis au sein de sa filmographie, et si le film s’avère toujours, 70 ans après sa sortie dans les salles, une série B tout à fait agréable à suivre, il tient aujourd’hui bien d’avantage de la « curiosité » historique que du chef d’œuvre – rien à voir par exemple avec Le démon des armes, réalisé en 1950 par le même Joseph H. Lewis.

Livre : Esthétique du film (Aumont / Bergala / Marie / Vernet)

Retour sur les bancs de la fac avec ce petit pavé théorique, rédigé par d'éminents professeurs de l'enseignement supérieur dont nous avons eu l'occasion de croiser certains lors de nos études à Paris III dans les années 1990 ! Alors que sa première version remonte déjà à près de 35 ans, 1983 pour être précis, « Esthétique du cinéma » a été entièrement revu et augmenté pour sa désormais quatrième édition.

Test Blu-ray : Miss Sloane

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Dans le marécage de Washington festoient d’innombrables bestioles cupides. Toute tentative de mettre à sec cet environnement malsain, gouverné exclusivement par l’appât du gain, est condamnée à l’échec, surtout quand elle relève de l’hypocrisie suprême, déployée par exemple pendant la campagne de l’actuel occupant de la Maison blanche. Ce n’est pas un seul film, aussi bien intentionné soit-il, qui va y amorcer un changement de philosophie radical. La plus grande faiblesse de Miss Sloane est en effet qu’il prêche aux convertis, en exposant le type d’actions très louches, qui devrait de toute façon nourrir une suspicion permanente à l’égard de la classe politique chez les spectateurs les moins dupes des promesses électorales jamais tenues.

Test Blu-ray : T2 – Trainspotting

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Il aura donc fallu 20 ans pour que Danny Boyle et son scénariste John Hodge se décident à livrer une suite à Trainspotting, quand bien même le roman Porno d’Irvine Welsh avait-il été publié depuis 2002. De l’intrigue du livre de Welsh, Boyle et Hodge ne retiendront finalement que quelques éléments, en livrant une adaptation très libre, qui se veut d’avantage que le bouquin un objet purement cinématographique, par moments quasi-expérimental, et fonctionnant réellement en « miroir » avec le film de 1996.

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Critique : Ici et là-bas (Ludovic Bernard)

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Test Blu-ray : Winter Break

Techniquement au taquet, le Blu-ray de Winter Break édité par Universal Pictures rend pleinement justice à la sensibilité aigre-douce du film d'Alexander Payne autant qu’à sa très belle photo, signée Eigil Bryld.

Cannes 2024 : compléments de sélection

Même si sa stratégie de communication ne s'étire pas aussi vicieusement en longueur que celle de la concurrence berlinoise, le Festival de Cannes aime bien annoncer sa sélection officielle en plusieurs étapes. Ainsi, ce ne sont pas moins de treize titres qui y ont été ajoutés ce jour par voie de communiqué de presse, après la présentation principale d'il y a une dizaine de jours à l'UGC Normandie à Paris.

Critique : Le Mal n’existe pas

Le Mal n'existe pas JAPON, 2024Réalisateur: Ryuzuke HamaguchiScénario : Ryuzuke HamaguchiActeurs: Hitoshi Homika, Ryo Nishikawa, Ryuji KosakaDistributeur : Diaphana distributionGenre : DrameDurée : 1h46Date de...