Test Blu-ray : Kin – Le commencement

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Kin – Le commencement

États-Unis : 2018
Titre original : Kin
Réalisation : Jonathan Baker, Josh Baker
Scénario : Daniel Casey, Jonathan Baker, Josh Baker
Acteurs : Myles Truitt, Jack Reynor, James Franco
Éditeur : M6 Vidéo
Durée : 1h42
Genre : Thriller, Science-Fiction
Date de sortie cinéma : 29 août 2018
Date de sortie DVD/BR : 2 janvier 2019

 

Un jeune homme fraîchement sorti de prison doit prendre la fuite avec son frère adoptif. Pourchassés par un criminel revanchard, des agents fédéraux et des soldats venus d’un autre monde, ils ne peuvent s’appuyer que sur l’arme d’un mystérieux ancêtre pour se protéger…

 


 

Le film

[3,5/5]

Gros échec commercial à travers le monde, Kin n’a même pas rapporté dix millions de dollars avec son exploitation dans les salles obscures, pour un budget de 30 millions de dollars, auxquels on peut ajouter 30 autres millions qu’a déboursé Lionsgate pour acquérir les droits du film. Thriller mélancolique teinté d’une pointe de science-fiction, le premier film de Jonathan et Josh Baker n’est donc malheureusement pas parvenu à trouver son public ; la faute peut-être à un mélange des genres rendant le film difficile à étiqueter ou à placer dans une « case ». En France, à l’occasion de sa sortie dans les salles à la fin de l’été, Kin a été (faussement) vendu comme le premier volet d’une nouvelle saga de science-fiction destinée à concurrencer sur leur terrain des franchises telles que Hunger games, Divergente ou Le labyrinthe. Le titre a donc été modifié en Kin : Le commencement, ce qui, vous l’aurez compris, est une absurdité et un non-sens absolu.

Kin tient plutôt du récit de « coming of age » teinté de road movie, le tout sur fond de thriller ; pour compliquer encore un peu plus les choses, là-dessus vient en plus se greffer une sous-intrigue tenant de la science-fiction pure. Et pourtant, tout semble absolument limpide dans la narration du premier film des frères Baker, et l’ensemble tient paradoxalement assez bien la route, malgré quelques déséquilibres et autres maladresses d’écriture évidentes. Et si Kin fonctionne finalement aussi bien, c’est parce que l’on sent la passion des deux jeunes cinéastes, leur désir de ressusciter une époque où le blockbuster familial n’était pas systématiquement nivelé par le bas. Il y a bien sûr un peu d’esprit « Amblin Entertainment » là-dessous, mais il ne s’agit pas là d’une influence écrasante, comme elle peut l’être sur une série telle que Stranger things par exemple ; le film se permet ainsi des digressions en dehors des chemins balisés du genre de spectacle familial chapeauté par Steven Spielberg dans les années 80.

Pourtant, la « famille » reste le thème central de Kin, et surtout la notion « d’esprit de famille », qui est la motivation principale de tous les personnages du film, sans exception : il y a Eli (Myles Truitt), bien sûr, qui découvrira ses origines et apprendra à accepter sa famille adoptive. A ses côtés, Jimmy (Jack Reynor) tente de se racheter en renouant des liens disparus avec son frère. Les agissements de leur père Hal, incarné par un Dennis Quaid comme toujours absolument convaincant, sont également tournés vers le « bien » de ses enfants, et l’avenir qu’il essaie de leur construire. Sur leur route, les deux frères croiseront également Milly (Zoë Kravitz), orpheline cherchant désespérément à se créer une « tribu », et surtout Taylor (James Franco, impérial), un simili-gitan très porté sur la violence qui cherche coute que coute à venger dans le sang la mort de son frère. Même les motivations des deux extra-terrestres aux allures de Daft Punk sont intimement liées à une idée de famille.

La famille au sens large est donc au centre de Kin ; alors en ce début d’année 2019, et à l’approche de l’épiphanie, pourquoi ne pas découvrir EN FAMILLE le premier film des frères Baker ?

 

 

Le Blu-ray

[4,5/5]

Le Blu-ray de Kin : Le commencement édité par M6 Vidéo fait une nouvelle fois honneur au support Haute Définition. Le transfert 1080p du film des frères Baker est en effet bluffant de précision, avec un piqué et un niveau de détail assez époustouflant ; les couleurs sont éclatantes et naturelles, préservant pleinement l’esprit de nostalgie mélancolique du film. Le niveau de détail est exceptionnel, contrastes et niveaux de noirs sont également impressionnants de profondeur, et le transfert semble exempt de toute trace de bruit, fourmillements, banding ou tout autre écueil numérique. Un sans-faute donc. Et comme d’habitude avec M6 Vidéo, à la fois la VF et la VO disposent de pistes audio en DTS-HD Master Audio 5.1, les deux versions rivalisant d’effets d’ambiance, en particulier durant les impressionnantes scènes les plus riches en action, qui bénéficient également du renfort appuyé du caisson de basse, qui contribue à renforcer leur impact. Du beau travail !

Du côté des suppléments, M6 Vidéo nous propose tout d’abord deux featurettes sur les effets spéciaux du film, les deux petits sujets étant montés d’une façon ludique et amusante. On pourra également prolonger le plaisir ressenti devant le métrage avec une sélection de scènes coupées et/ou étendues (12 minutes). La particularité de ces scènes écartées du montage final est de proposer deux scènes excellentes : on commencera avec une scène très drôle durant laquelle Jimmy et Eli évoquent leurs histoires de cœur ; cette dernière est très attachante – une des meilleures du film en fait – et approfondit de façon significative la relation entre les deux frères. En préambule des scènes coupées, le monteur Mark Day défend ses positions et celles des deux cinéastes, qui ont fait le choix de couper tout ce qui n’apportait rien à la « narration ». On leur rétorquerait bien que certaines scènes auraient apporté en revanche un petit supplément d’émotion, voir même d’âme, à Kin. La deuxième scène qu’on regrette de découvrir dans les scènes coupées est celle introduisant le personnage de Morgan Hunter, incarné par Corrie Coon (Fargo), qui n’apparaît dans le montage final que lors de la dernière séquence du film et tombe de fait un peu comme un cheveu sur la soupe. Dommage ! Last but not least, M6 Vidéo nous offre également la possibilité de découvrir Bag man (2014, 15 minutes), court-métrage à l’origine du film, et déjà écrit et réalisé par Jonathan et Josh Baker. Le film, tout comme le reste des bonus, est proposé en Haute Définition et VOST.

 

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