The Newsroom, saison 1, épisode 7

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On y arrive enfin. On y arrive déjà. News Night 2.0 fête sa première année d’existence. Un anniversaire sans surprise, en demi-teinte.

Le saviez-vous ? Le journalisme est une caste d’Hommes aveuglés, esclaves de leur coeur gonflé, bien incapables de voir au-delà de leur sensibilité exacerbée. C’est du moins la vision d’Aaron Sorkin ; qui s’en donne, ici, à coeur joie.

Will McAvoy fête l’anniversaire de sa nouvelle émission et, dans les cadeaux, trouve le cadavre d’Oussama Ben Laden. Mais pas question de réfléchir ! L’heure est aux sourires, au soulagement de la vengeance accomplie quand chacun apprend la mort obscure du commanditaire des attentats du 11 septembre 2001. Que ce soit avec Charlie, Don, le direct, les policiers ou la rédaction, le traitement est le même : les scènes sont chargées d’une émotion (qu’il conviendra à chacun de capter ou non, selon ses sensibilités personnelles), la même émotion. Sans qu’aucun journaliste n’ose jamais creuser le débat.

Il y avait pourtant beaucoup à dire sur l’assassinat de Ben Laden, et autant de questions intéressantes. A commencer par les théories du complot (réveillées d’un long sommeil grâce à la disparition sans images du terroriste) ou encore la signification à long terme d’une telle mort (et notamment l’absence de conséquences réelles en matière de géopolitique et de terrorisme).

Mais, soit. The Newsroom préfère ressasser les mêmes questions, avec fainéantise. L’obsession de l’information vérifiée (par au moins deux sources) et la problématique du « bon moment » pour diffuser l’information. Comme si la profession ne tournait qu’autour de ça. Passons.

Passons aussi sur Maggie, Jim, Lisa, Don ; dont aura ignorer le carré amoureux la semaine dernière pour mieux nous l’imposer aujourd’hui. Et vomir, s’endormir ou se crever les yeux ; selon que vous soyez écoeuré, fatigué ou complètement à bout, de gamineries de sitcom sans créativité ni intelligence. La même soupe immangeable servie depuis le début de la série.

Et égarons nous du côté des points positifs. A commencer par l’entrée triomphante de Mackenzie dans le monde des adultes. Puisque, ne pouvant compter sur Will cette semaine, c’est à elle de prendre les rênes de l’émission, comme la professionnelle qu’elle était censée être. Avec brio. Car si la série prétend que Mackenzie fait de Will un meilleur homme ; c’est visiblement l’absence de Will qui grandit Mackenzie.

Tandis que l’absence de Don et Sloan, prisonniers d’un avion, ne donnera lieu qu’à quelques répliques bien senties : une dose d’humour légère qui permet de tenir le coup après la lourdeur de l’intrigue d’un Will défoncé au space-cake et aux médicaments (mais qui réussira, sans mal, à présenter le journal ; évidemment).

Au final, c’est Kaylee (Natalie Morales), la petite amie de Neal, seule, qui rayonne. Qui apporte la fraîcheur d’un personnage féminin de caractère et capable de s’imposer comme une voix dissidente face au consensus général. On en redemande.

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