Test Blu-ray : Les proies

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Les proies

 
États-Unis : 2017
Titre original : The beguiled
Réalisation : Sofia Coppola
Scénario : Sofia Coppola
Acteurs : Colin Farrell, Nicole Kidman, Kirsten Dunst
Éditeur : Universal Pictures
Durée : 1h33
Genre : Thriller, Drame
Date de sortie cinéma : 23 août 2017
Date de sortie DVD/BR : 2 janvier 2018

 

 

En pleine guerre de Sécession, dans le Sud profond, les pensionnaires d’un internat de jeunes filles recueillent un soldat blessé du camp adverse. Alors qu’elles lui offrent refuge et pansent ses plaies, l’atmosphère se charge de tensions sexuelles et de dangereuses rivalités éclatent. Jusqu’à ce que des événements inattendus ne fassent voler en éclats interdits et tabous…

 

 

Le film

[3/5]

Au fil des années et des films, la fougue et la « passion » qui animaient la critique et le public à la découverte des œuvres de Sofia Coppola s’est peu à peu tarie, laissant de plus en plus place à un intérêt distant, une indifférence polie. Si l’annonce de chacun de ses nouveaux films suscite immanquablement un léger regain de fougue, la découverte de ceux-ci finit toujours un peu par décevoir, comme si on en voulait un peu à la cinéaste de ne pas nous livrer à chaque long-métrage une œuvre de la force de son premier (et meilleur) film, The virgin suicides.

Découvert lors de l’édition 2017 du Festival de Cannes, Les proies ne semble pas, malgré une facture formelle impeccable et de belles qualités que l’on serait bien malhonnêtes de nier, être parvenu à rallumer la flamme des chroniqueurs de critique-film.fr :

Ainsi, selon Nicolas Santal, « les personnages souffrent d’un cruel manque de développement, la plupart des pensionnaires étant interchangeables, voire inexistantes. Même les personnages principaux –Elle Fanning, Kirsten Dunst, Nicole Kidman– apparaissent comme définies seulement par le rapport qu’elles entretiennent, ou essaient d’avoir, avec le soldat. (…) On a du mal à comprendre l’évolution du personnage, un problème que l’on retrouve dans l’évolution des tensions, des rivalités entre personnages. La tension commence ainsi de monter seulement vers la fin du film, et lorsqu’elle est pleinement là c’est déjà trop tard … Heureusement, le film bénéficie d’une très photographie, Philippe le Sourd nous offrant une image cotonneuse (on l’a notamment vu à l’œuvre dans The Grandmaster, en 2013), plutôt envoûtante il faut l’avouer – dommage que le film lui, ne le soit pas vraiment. »

D’après notre rédacteur en chef Pascal Le Duff, « Sofia Coppola, qui a reçu le Prix de la mise en scène au Festival de Cannes avec ce western en chambre, l’a adapté d’un roman déjà filmé par Don Siegel au début des années 70, qui avait confié le rôle du soldat pris au piège de désirs féminins exacerbés, à Clint Eastwood. Ce remake se révèle moins troublant et trop sage. Colin Farrell apporte une fragilité à cet homme en réalité bien faible, proie d’une gynécée réveillée par ce mâle perturbateur malgré lui. Certaines scènes sont savoureuses dont un dîner où l’assemblée rivalise de charme pour le séduire. Le décalage presque humoristique, qui nuit à l’atmosphère chargée d’érotisme, est accentué par la performance ambiguë de Nicole Kidman, glaçante et drôle lorsqu’elle sort certaines répliques, son « va chercher le manuel d’anatomie » faisant naître un rire inattendu. »

Deux sensibilités masculines, me rétorquerez-vous. Le cinéma de Sofia Coppola étant décidément très sexué, on parierait volontiers que votre femme, votre sœur, votre mère (ou vous-même bien sûr, si vous êtes une femme) vont adorer !

 

 

Le Blu-ray

[4/5]

Comme à son habitude, Universal Pictures nous propose une galette Blu-ray qui s’avère sans contestation possible s’avère un digne représentant du support Haute-Définition. On constate une très légère granulation sur certaines séquences en basse lumière, mais dans l’ensemble, ce Blu-ray nous impose une image de toute beauté : piqué, couleurs, tout est magnifique. Côté audio, la version originale est proposée en DTS-HD Master Audio 5.1, et impose un mixage d’un dynamisme et d’une finesse assez redoutables, même si, naturellement, le film en lui-même ne se prête pas forcément à la démonstration technique. Aussi la version française proposée ici dans un « simple » mixage DTS 5.1 s’avèrera également immersive et très fréquentable, même si elle s’avère sans doute un peu moins convaincante artistiquement parlant.

Rayon suppléments, Universal Pictures nous propose de nous plonger dans deux featurettes ou « pastilles promotionnelles » revenant sur différents aspects du tournage, tels que la structure du film, la direction d’acteurs, le casting et le point de vue féminin sur l’intrigue, ainsi que sur les décors, costumes et maquillages. Intéressant mais un poil trop succinct (une douzaine de minutes en tout).

 

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