The Newsroom, saison 1, épisodes 8 et 9

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Avant de conclure sa saison d’un ultime épisode, The Newsroom change sa formule et choisit la double ration. L’occasion de développer une intrigue au long cours. Que les anxieux se rassurent, l’esprit de la série ne change pas : la moitié est bien à jeter.

Prenez-le comme un cadeau. Un cadeau de Sorkin aux téléspectateurs qui auront tenu jusque là, les quelques téméraires qui n’ont pas encore abandonné The Newsroom (sûrement séduits par l’idée que « de toute façon, il ne s’agit que de 10 épisodes »). Car, cette fois-ci, les scénaristes nous facilite la tâche. Et, plutôt que de mêler le bon au mauvais, rendent la distinction bien plus franche : avec un premier épisode réjouissant, auquel suivra un second bien plus consternant.

Réjouissant car la série oublie, pendant un moment de grâce, nombre de ses défauts.

Si elle n’est pas encore prête à développer un quelconque obstacle que celui des audiences (Mais qui croit encore que The Newsroom sera une série intelligemment intéressante sur la pratique du journalisme ?), elle introduit le dilemme avec une certaine efficacité.

Puisque, si Will voudra organiser le débat de la primaire Républicaine, il faudra que les audiences remontent. Et que News Night 2.0 se compromette, que l’émission préfère parler des deux Anthony (Casey et Weiner) plutôt que de l’urgence de la réévaluation du plafond de la dette par le Congrès américain. (Une mise en situation pour laquelle on préfère oublier que Will McAvoy a tapé sur ces mêmes Républicains pendant l’année écoulée ; mais, SOIT, si on a regardé The Newsroom jusque là, on n’est plus à une incohérence près.) Avec comme idée, de pouvoir poser les bonnes questions aux candidats à la Présidence ; quand tant de débats ont conforté les Républicains américains dans leur stupidité la plus évidente.

Pour le deuxième épisode de suite, Mackenzie prend les rênes et perd les traits les plus agaçants de sa personnalité. Pour s’affirmer (enfin) en tant que femme de morale, presque professionnelle. On respire. D’autant que ses collègues, eux aussi, apprennent à se taire.

Fait rare dans la série, le lien entre le téléspectateur et les personnages se crée. Avec empathie. On comprend la déception, particulièrement marquée, que ces professionnels peuvent avoir à l’idée de devoir traiter des informations aussi futiles par obligation, quand tant d’autres mérites d’être mises en avant. Se sentiment d’être forcé à l’inutile, et de manquer à tous ses devoirs. Perdus. On compatit.

Et, là, c’est le drame. La lumière s’éteint. Puis se rallume sur la vieille rédaction : celle dans laquelle les adolescents pullulent et rien ne progresse. Parce qu’au Collège Fou Fou Fou, le monde est fou. Il y a moins d’interrogations, mais plus de récréation.

Que dire de plus ? La scène du débat exclue, l’épisode est à jeter, forçant les va-et-vient romantiques dont on n’a que faire (parce que, si on voulait des carrés amoureux sans originalité on regarderait Gossip Girl, au moins il y a la voix de Kristen Bell).

Sans oublier l’incompétente crasse d’Aaron Sorkin à parler d’Internet. Son dévolu jeté, sans prévenir, sur ce qui serait la base secrète des trolls du monde entier, à intégrer via un rite iniciatique pour que Neil fasse un article dessus (what ?). Une intrigue dont on comprend l’absence de sens à cette libération qu’est le cliffhanger, puisqu’il ne s’agira que d’une manière de mettre la rédaction en relation avec celui qui avait menacé Will de mort. Sans commentaire.

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