Test DVD : Pentagon papers

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Pentagon papers

 
États-Unis : 2017
Titre original : The Post
Réalisation : Steven Spielberg
Scénario : Liz Hannah, Josh Singer
Acteurs : Meryl Streep, Tom Hanks, Sarah Paulson
Éditeur : Universal Pictures
Durée : 1h51
Genre : Drame, Histoire, Guerre
Date de sortie cinéma : 24 janvier 2018
Date de sortie DVD/BR : 29 mai 2018

 

 

Katharine Graham, première femme directrice de la publication d’un grand journal américain, le Washington Post, s’associe à son rédacteur en chef Ben Bradlee pour dévoiler un scandale d’État monumental et combler son retard par rapport au New York Times qui mène ses propres investigations. Ces révélations concernent les manoeuvres de quatre présidents américains, sur une trentaine d’années, destinées à étouffer des affaires très sensibles. Au péril de leur carrière et de leur liberté, Katharine et Ben vont devoir surmonter tout ce qui les sépare pour révéler la vérité au grand jour…

 

 

Le film

[4/5]

« Spielberg a beau avoir 71 ans, il continue de tourner des films à un rythme effréné : deux vont sortir en moins de deux mois ! Ces deux long-métrages d’ailleurs soulignent deux facettes de sa filmographie: d’un côté, le cinéaste sérieux qui explore le passé de son pays, de l’autre le metteur en scène de divertissements plus grand public, mais tout aussi intéressants. Deux faces complémentaires, et pas forcément opposées. Avec The Post (nommé Pentagon Papers en France), il est question d’une affaire qui a secoué les États-Unis au début des années 70…

La grande force du film, au-delà du traitement de son sujet, est sans surprise la maîtrise de Spielberg à nous raconter comment a été révélé le scandale (ou plutôt un des scandales) de l’interminable Guerre du Vietnam. S’il est vrai que le film met un peu de temps à se mettre en place, il finit par trouver son rythme de croisière. La première partie, peut-être la moins intéressante, est filmée comme une guerre de position entre deux journaux, le N.Y. Times et le Washington Post, pour avoir le scoop des nommés Pentagon Papers, et va introduire les différents personnages qui vont être au cœur du récit. Deux personnages principaux portés par deux acteurs géniaux, les deux atouts du long-métrages mis en avant dans la promotion : bien entendu, Mery Streep et Tom Hanks, qui à l’instar du réalisateur n’ont plus rien à prouver. (…)

Mais, et c’en est une banalité de le dire, Steven Spielberg n’est pas seulement un grand directeur d’acteurs, c’est aussi un metteur en scène incroyable (qui n’a lui non plus plus rien à prouver), dans le sens purement visuel (et sonore) du terme. Encore une fois, il est accompagné de son chef-opérateur fétiche, Janus Kaminski, avec qui il élabore des petits plans-séquence réussissant à être vertigineux sans jamais être tape-à-l’œil. Ces mouvements de caméras caractéristiques, les « Spielberg Oner » qu’on retrouve tout au long de sa filmographie, se font paradoxalement peu remarquer. Qu’il s’agisse d’une simple discussion entre les deux protagonistes ou d’une déambulation parmi les machines à écrire, ils finissent par souligner l’isolement des personnages face à leurs décisions. La seconde partie de Pentagon Papers n’est d’ailleurs plus vraiment un film de guerre, sinon un thriller, une course contre la montre pour publier des documents classifiés secrets. C’est dans cette partie, qui montre le dévouement des journalistes à leur métier, que s’exprime le plus une des autres caractéristiques du cinéaste : son humanisme. A l’instar d’un Frank Capra, Spielberg montre des êtres humains qui malgré leurs failles vont faire preuve d’un impressionnant sens du devoir, non pas au nom de leur patrie, mais à celui des hommes et des femmes qui y vivent – mais aussi à ceux qui meurent loin de leur maison dans une boucherie qui s’éternise. D’ailleurs, comme le réalisateur de Mr Smith au sénat, on ressent la fierté de Spielberg de faire partie de sa nation non pas par patriotisme exacerbée, mais au nom de valeurs universelles qui peuvent être bafouées par ses dirigeants. »

Extrait de la critique de notre chroniqueur Nicolas Santal. Retrouvez-en l’intégralité en cliquant sur ce lien.

 

 

Le DVD

[4,5/5]

C’est Universal Pictures qui nous propose aujourd’hui de (re)découvrir la dernière perle de Steven Spielberg Pentagon papers, disponible à partir d’aujourd’hui en Blu-ray ou DVD. Comme à son habitude, même si l’on opte pour le disque en définition standard, l’éditeur a soigné le boulot et nous livre une copie immaculée au format respecté, dotée d’un master propre, aux contrastes soigné et à l’encodage sans faille, rendant un bel hommage à la photo du film signée Janusz Kaminski. Côté son, on retrouvera naturellement les pistes VO et VF mixées en Dolby Digital 5.1, dynamique et privilégiant nettement les ambiances au grand spectacle. Si l’ensemble ne fait certes pas dans la démonstration de punch multicanal, cette présentation acoustique d’offre néanmoins des dialogues parfaitement clairs et une immersion parfaite pour le spectateur : c’est tout simplement remarquable.

Dans la section suppléments, on trouvera trois featurettes revenant sur le tournage du film, et comprenant de nombreux entretiens avec les acteurs du film, mais également avec Steven Spielberg. On commencera donc avec un mini-making of qui évoquera dans les grandes lignes la complexité et la genèse du projet. On continuera ensuite avec un sujet consacré au « production design » du film, qui se concentre sur les efforts des équipes artistiques afin de « recréer » à l’image l’année 1971. On terminera ensuite avec un sujet sur la musique du film, aux côtés de l’inimitable John Williams.

 

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