Test DVD : Paradise Beach

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Paradise Beach

 
France : 2019
Titre original : –
Réalisation : Xavier Durringer
Scénario : Xavier Durringer, Jean Miez
Acteurs : Sami Bouajila, Tewfik Jallab, Hugo Becker
Éditeur : M6 Vidéo
Durée : 1h29
Genre : Polar, Thriller
Date de sortie cinéma : 20 février 2019
Date de sortie DVD : 26 juin 2019

 

Une équipe d’anciens braqueurs est arrivée au Paradis : Phuket, sud de la Thaïlande. Désormais commerçants, ils coulent des jours heureux. Jusqu’au jour où le diable débarque : Mehdi, condamné à 15 ans de prison lors du braquage, vient récupérer sa part du gâteau. Seul problème, il n’y a plus de gâteau. Et le diable est affamé…

 


 

Le film

[4/5]

Découvert en 1997 avec l’excellent J’irai au paradis car l’enfer est ici (on n’a d’ailleurs jamais eu réellement l’occasion de constater si le film avait vieilli puisqu’il reste encore à ce jour inédit en DVD en France), Xavier Durringer a depuis une vingtaine d’années pris le parti d’alterner les films de cinéma et les productions destinées à la télévision. Après avoir réuni plus de quatre millions de français à la TV avec La mort dans l’âme début 2018, Durringer a orchestré son grand retour au polar avec Paradise beach, qui sonne vraiment comme un « retour aux sources », d’autant que comme dans le cas du film de 1997, il co-signe le scénario avec Jean Miez, ex-gangster et ex-taulard reconverti dans le cinéma.

Paradise beach développe une sombre histoire de gangsters dont on comprend, dès les premières minutes, qu’elle finira mal, et confrontant un gang de braqueurs « à l’ancienne » à une nouvelle génération de truands opérant dans le sud de la Thaïlande. Le personnage de Sami Bouajila, dont les motivations semblent au départ parfaitement légitimes (récupérer sa part après quinze ans passés derrière les barreaux), finira par littéralement faire imploser son groupe d’amis, liés par une histoire commune. Derrière la caméra, Xavier Durringer sait doser ses effets, fait monter la tension lentement, avec des scènes de conversations au cœur de longs plans fixes et des dialogues brillants. Le véritable tour de force du film est de parvenir à montrer une nouvelle génération de truands en évitant la codification des quartiers, puisque le film se déroule à des milliers de kilomètres de la « cité », dans des décors idylliques, d’une beauté éblouissante. Le décor est d’autant plus soigné que Durringer nous propose une lumière et un code couleurs très travaillés, qui explosent littéralement dans un format Scope bien écrasant.

Mais ce décor paradisiaque n’empêchera pas la violence, et Paradise beach imposera vite sa nature de film de gangsters sombre et brutal, d’une noirceur désespérée. « Si tu crois que la violence ne résout rien, c’est que tu n’as pas frappé assez fort » déclare le personnage de Mehdi alias Sami Bouajila, qui a eu 15 ans de taule pour lire Machiavel et sait qu’on « oublie plus facilement la mort de son père que celle de son patrimoine ». Le tout est porté par une série d’acteurs impressionnants : outre le personnage central incarné par Sami Bouajila, on trouvera Tewfik Jallab et Hugo Becker, déjà vu dans La mort dans l’âme, Hubert Koundé, qui revient très fort presque 25 ans après La haine, ainsi qu’une poignée de personnalités du rap français : le vétéran Kool Shen, qui s’avère excellent, Seth Gueko, Nessbeal, Dosseh… Et à leurs côtés, il y a bien sûr Mélanie Doutey, qui apparaît sans maquillage pour apparaitre dans la peau d’une femme qui a attendu quinze ans afin de revoir l’amour de sa vie, mais qui se rendra rapidement compte que leurs retrouvailles seront de courte durée…

 

 

Le DVD

[4/5]

Le DVD de Paradise beach édité par M6 Vidéo permettra aux retardataires de découvrir le film dans des conditions optimales. La carrière du film en salles ne permettra malheureusement pas au film de sortir au format Blu-ray ; à l’image de quasiment tous les autres films de Xavier Durringer, s’est faite sous le signe d’une relative discrétion : 36.000 entrées, sur un circuit de 90 salles – un score relativement stable puisque J’irai au paradis car l’enfer est ici avait enregistré 32.000 entrées en 1997. La compression est solide, la définition et le piqué sont d’une belle précision, et les couleurs ont une belle pêche, bref c’est du tout bon ! L’éditeur est rodé au format DVD, et compose parfaitement avec ses limites, et nous propose une nouvelle fois un master sans faille. Côté son, la VF est proposée en Dolby Digital 5.1, plutôt dynamique et bien spatialisée – les surrounds sont parfois surprenants, l’immersion au cœur du film est parfaite : du très beau travail.

Du côté des suppléments, on trouvera uniquement la traditionnelle bande-annonce du film.

 

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