Test DVD : Kriminal

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Kriminal

Italie, Espagne : 1966
Titre original : –
Réalisateur : Umberto Lenzi
Scénario : Umberto Lenzi
Acteurs : Glenn Saxson, Helga Liné, Andrea Bosic
Éditeur : Artus Films
Durée : 1h35
Genre : Espionnage, Aventures
Date de sortie cinéma : 1er janvier 1968
Date de sortie DVD : 1er juillet 2014

Alors qu’il devait être pendu à cause de ses nombreux méfaits, dont, le plus gros, le vol de la couronne d’Angleterre, Kriminal parvient à s’évader. C’est en fait l’inspecteur Milton qui a organisé l’évasion, dans le but de remettre la main sur le joyau. Le génie du crime se rend compte de la supercherie, se volatilise, et organise un plan pour dérober un lot de diamants. Sans le savoir, le criminel au costume de squelette va se trouver à son coup le plus fameux…

Le film

[4/5]

Artus Films, qui fête ses dix ans d’existence cette année, a eu la bonne idée de lancer en 2014 une collection intitulée « Ciné Fumetti ». Le fumetti -pluriel de fumetto- est le nom général donné à la bande dessinée italienne (et englobe parfois à tort le roman-photo), qui connut un immense succès dans les années 60/70 et fut publiée en France dans des petits formats « jetables », faisant de nos jours l’objet d’un véritable culte pour beaucoup d’amateurs de bis et de « pulp » autant que de bizarreries artistiques. Diabolik, Blek le roc, Satanik, Zagor, Capt’ain Swing sont autant d’exemples de ces bandes dessinées foisonnantes de créativité et d’excès en tous genres.

Au milieu des années 60, sous les impulsions simultanées des fumetti Diabolik, de l’apparition au cinéma des premiers James Bond et de la saga Fantômas avec Jean Marais et Louis de Funès, beaucoup de fumetti mettant en scène d’impitoyables méchants masqués commencent à voir le jour sur les écrans ritals : Kriminal (1966) en fait partie. Derrière la caméra, on retrouve donc le très talentueux Umberto Lenzi, qui nous offre une intrigue sous forte influence « serial », très éloignée de l’œuvre originale, réputée pour ses excès sanglants et sexuels. Glenn Saxson se balade donc en tenue et collants lycra décorés à l’effigie d’un squelette (un peu comme Coluche dans La vengeance du serpent à plumes me diront les cinéphiles les plus pointus), aux côtés d’Helga Liné et Andrea Bosic. Les rebondissements se suivent jusqu’à plus soif, les invraisemblances et le charme désuet ne manquent pas à l’appel, d’autant que le tout est bien sûr filmé en Scope et décors naturels, notamment à Istambul. S’il n’a certes pas le côté « définitif » du chef d’œuvre de Mario Bava Danger : Diabolik, le film de Lenzi ne démérite pas, et s’avère un des meilleurs représentants du « fumetto » cinématographique des années 60.

Le DVD

[4,5/5]

Avec plus d’un an de retard (honte sur nous !), on rattrape cet été les « Ciné Fumetti » de chez Artus Films. Comme souvent chez l’éditeur, un grand soin a été apporté à cette édition de Kriminal, présentée dans un joli digipack proposant les visuels d’époque. Le master s’avère de très bonne tenue, même s’il n’est pas exempt de défauts (tâches et autres griffes dues au temps, très léger « croppage » de l’image), l’encodage, les couleurs et la définition s’avèrent tout à fait satisfaisants. Côté son, VF et VO sont proposées en Dolby Digital 1.0, sans souffle ou parasites gênants pour le spectateur.

Du côté des suppléments, on trouvera, outre les traditionnelles bandes-annonces et galerie photos, un super entretien avec Umberto Lenzi, réalisateur de Kriminal. Celui-ci, franc et honnête, évoque pêle-mêle ses influences pour l’écriture du scénario du film, la réaction du créateur du « fumetto » d’origine (qu’il tacle sévère en déclarant qu’il pensaient être l’auteur de la Divine Comédie), parle des avantages du système de co-productions Européennes de l’époque, pour finalement terminer sur sa nouvelle carrière de romancier, puisqu’il est l’auteur d’une série de romans policiers qui ont rencontré un beau succès en Italie, mais qui restent encore à ce jour -et à notre connaissance- inédits en français. Enfin, dans un module durant une petite demie-heure, le sympathique David Didelot (« Gore, dissection d’une collection », seul bouquin à ce jour édité par Artus) revient dans le détail sur la carrière d’Umberto Lenzi, largement tournée vers le bis et le cinéma de genre. Du beau boulot éditorial pour un film à redécouvrir.

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