Test DVD : En liberté !

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En liberté !

 
France : 2018
Titre original : –
Réalisation : Pierre Salvadori
Scénario : Pierre Salvadori, Benoît Graffin, Benjamin Charbit
Acteurs : Adèle Haenel, Pio Marmaï, Damien Bonnard
Éditeur : France Télévisions Distribution
Durée : 1h44
Genre : Comédie
Date de sortie cinéma : 31 octobre 2018
Date de sortie DVD : 6 mars 2019

 

Yvonne jeune inspectrice de police, découvre que son mari, le capitaine Santi, héros local tombé au combat, n’était pas le flic courageux et intègre qu’elle croyait mais un véritable ripou. Déterminée à réparer les torts commis par ce dernier, elle va croiser le chemin d’Antoine injustement incarcéré par Santi pendant huit longues années. Une rencontre inattendue et folle qui va dynamiter leurs vies à tous les deux…

 


 

Le film

[4/5]

Découvert dans les années 90 grâce à ses collaborations régulières avec Guillaume Depardieu, Pierre Salvadori a connu des hauts et des bas au box-office. En revanche, l’élément le plus paradoxal dans la carrière du cinéaste est que ses deux films ayant le mieux fonctionné dans les salles françaises, Après vous (2003, 920.000 entrées) et Hors de prix (2006, 2 millions d’entrées), semblent à priori ses deux films les moins « personnels », ou du moins les plus éloignés des personnages d’anti-héros, de losers flamboyants, qu’il privilégiait dans ses premières œuvres.

Dès lors, avec son intrigue fantaisiste qui remet au centre du métrage la question du mensonge et de la folie, En liberté ! semble bien représenter un « retour aux sources » pour le cinéaste qui, de son propre aveu, souhaitait ici prolonger l’univers et les thématiques abordées dans son film de 1998, Comme elle respire, qui mettait en scène une mythomane incarnée par Marie Trintignant. Malheureusement, il était impossible, en 2018, de réunir à l’écran le couple tenant la tête d’affiche du film à l’époque, Marie Trintignant et Guillaume Depardieu ayant tous deux disparus dans des circonstances tragiques. La main passe donc à Adèle Haenel et Pio Marmaï, qui campent donc ici deux parfaits inadaptés sociaux, des paumés de la vie et des sentiments, et imposent deux personnages forts, attachants et drôle, dans la veine de ceux que Pierre Salvadori se régalait déjà à croquer dans Les apprentis en 1995.

Et si on semblait à priori nager en terrain connu avec En liberté !, il n’en est finalement rien, car le scénariste / réalisateur choisit ici d’ajouter des éléments avec lesquels il n’avait pas encore réellement jonglé jusqu’ici, telle que cette grosse scène d’action très fantaisiste qui ouvre le film et ponctuera régulièrement le récit, en se modifiant au fur et à mesure de ce que le personnage d’Adèle Haenel ainsi que le spectateur apprennent concernant son protagoniste principal. De plus, le non-sens et les situations loufoques laissent parfois volontiers la place à une certaine poésie, tout en évitant le recours au pathos et aux situations par trop attendues. Un joli film en somme, inventif et par moments vraiment touché par la grâce, qui a d’ailleurs réussi à trouver son public en France : avec un peu plus de 773.000 entrées, En liberté ! s’avère un joli petit succès. On espère que le prochain film de Pierre Salvadori sera du même bois !

 

 

Le DVD

[4,5/5]

Le DVD de En liberté ! édité par France Télévisions Distribution est très soigné, et propose, comme souvent avec l’éditeur, une image littéralement somptueuse, sans l’ombre d’un problème d’encodage à l’horizon : le piqué est précis et les couleurs vraiment pétantes, le tout s’imposant sans peine dans les limites d’un encodage en définition standard. Niveau son, la version française est encodée en Dolby Digital 5.1, et explose littéralement tout sur son passage, surtout lors des scènes d’action mettant en scène Vincent Elbaz, qui font preuve d’un mixage très dynamique.

Du côté des suppléments, on trouvera tout d’abord un très intéressant entretien avec Pierre Salvadori, qui permettra au cinéaste de revenir sur les origines de son film et sur son travail de metteur en scène, notamment en ce qui concerne les scènes d’action. On terminera ensuite avec une sélection de scènes coupées ou étendues, ayant probablement été écartées du montage final pour des raisons de rythme, ou parce qu’elles en rajoutaient un peu trop dans la noirceur. Enfin, on trouvera trois courts sujets consacrés (une minute et vingt secondes) à des analyses de séquences très superficielles menées par Pierre Salvadori lui-même : on reviendra donc sur la scène d’ouverture, la scène du taxi et la scène de déclaration d’amour d’Adèle Haenel. Les notes d’intention de Salvadori sont claires et modestes, et en quatre minutes, nous en apprendrons tout de même un peu plus sur ses choix narratifs.

 

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