Test Blu-ray : The Video Dead

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The Video Dead

États-Unis : 1987
Titre original : –
Réalisation : Robert Scott
Scénario : Robert Scott
Acteurs : Roxanna Augesen, Rocky Duvall, Victoria Bastel
Éditeur : Le Chat qui fume
Durée : 1h30
Genre : Horreur
Date de sortie Blu-ray : 30 juin 2023

Écrivain de profession, Henry Jordan a la surprise, un jour, de se voir livrer un poste de télévision qu’il n’avait pas commandé. Peu après, il découvre que l’appareil est en fait une sorte de portail permettant aux morts de passer dans le monde des vivants, et très vite, des zombies s’introduisent chez lui et le tuent. La maison trouve rapidement de nouveaux propriétaires : la famille Blair. En l’absence des parents, partis en voyage, les enfants, Zoe et Jeff, commencent à mettre de l’ordre dans la demeure. Ils découvrent le téléviseur dans le grenier, ignorant qu’une horde de zombies va bientôt déferler…

Introduction

Le Chat qui fume et les films que vous ne verrez jamais sur Netflix – Vague 2

L’explosion de Netflix et de quelques autres services de SVOD en France a, en l’espace de quelques années seulement, considérablement affaibli le secteur de la vidéo physique en DVD et Blu-ray. Aujourd’hui, les éditeurs vidéo doivent avoir recours à différentes astuces afin de maintenir les consommateurs dans leur giron. Cela dit, grâce à une présence accrue sur les réseaux sociaux, à des éditions collector en pagaille et à de « beaux objets » prenant la forme de luxueux coffrets, Le Chat qui fume est peu à peu parvenu à faire son trou dans le cul cœur des cinéphiles français, et à devenir un des acteurs les plus incontournables de son secteur d’activités.

Cependant, ce n’est pas parce qu’on s’est imposé comme le leader incontesté qu’il faut se reposer sur ses lauriers, et quitte à prendre des risques, Le Chat qui fume a encore innové en 2022, en lançant une première série de cinq films au format Blu-ray. Peut-être considérés comme un peu plus « obscurs » que les autres films disponibles dans le catalogue de l’éditeur, ces bonnes grosses raretés des années 70/80/90 ne faisaient peut-être pas partie des plus connues et prestigieuses, mais avaient régalé les écumeurs de vidéoclubs à la grande époque de la VHS triomphante. Proposés à bas prix et dans des boîtiers standard, les cinq raretés proposées par Le Chat qui fume dans sa première vague étaient Draguse ou le Manoir infernal, L’Aube sauvage (Savage Dawn), Le Souffle maudit (Demon Wind), Mutronics (The Guyver) et Red Mob (Chtoby vyzhit).

Un an après, l’éditeur remet le couvert avec une deuxième vague de films 80’s, composée de :

Special Effects – Larry Cohen, 1984

Breeders – Tim Kincaid, 1986

Video Dead (The Video Dead) – Robert Scott, 1987

Scarecrows – William Wesley, 1988

L’Abîme (The Rift) – Juan Piquer Simón, 1990

Si vous ne les avez peut-être pas tous loués dans les années 80/90, ces films, vous les connaissez tout de même, de nom ou de réputation – vous avez probablement lu des articles à leur sujet dans Mad Movies ou dans Impact, à la grande époque de Jean-Pierre Putters. On espère que ce galop d’essai trouvera son public, et saura attirer les amateurs de bandes déviantes vintage en France de la même façon qu’aux États-Unis. Cela fait un moment en effet que le marché a évolué dans cette direction aux États-Unis, pays où tous les nanars bénis de l’époque de la VHS, même les plus improbables ou les plus méconnus, voient le jour en Haute-Définition. Une bonne affaire pour des cinéastes tels que Fred Olen Ray, David DeCoteau, Jim Wynorski, Andy Sidaris, Rick Sloane, Kevin Tenney, Douglas Hickox ou Albert Band, hier méprisés, aujourd’hui largement remis sur le devant de la scène…

Si on est loin, très loin, d’en être au même point en France, Le Chat qui fume a tout de même fait le choix avec cette vague de se tourner vers le passé, quitte à exhumer de petits films que l’on n’aurait jamais cru voir débarquer en France il y a encore quelques années. Dans les 80’s, le crédo des éditions René Chateau était de nous donner à découvrir « les films que vous ne verrez jamais à la télévision ». Se posant dans la continuité de l’éditeur historique, Le Chat qui fume semble aujourd’hui bien déterminé à offrir au consommateur « les films que vous ne verrez jamais sur Netflix ».

Le film

[4/5]

The Video Dead est un film que l’on a découvert en France à la fin des années 80, sous le titre abrégé Video Dead, en VHS sous la bannière d’un éditeur assez peu connu, Unicorn Studios. Il s’agissait d’une petite boite distribuée par CBS/Fox qui avait néanmoins également permis aux vidéophiles de l’époque de découvrir de petites perles eighties telles que Le Dernier missile, Vampire vous avez dit vampire 2 ou Hello Marylou… Qui feront peut-être l’objet d’une prochaine vague de Blu-ray estampillés Le Chat qui fume.

Pour ceux qui ne l’auraient pas vu à l’époque, The Video Dead est un pur produit des années 80 : un petit film quasi-amateur, tourné avec très peu de moyens mais énormément de passion par un aspirant-cinéaste, Robert Scott, qui, à l’image de Peter Jackson sur Bad Taste, a tourné le film sur son temps libre en compagnie de ses amis et de sa famille. De fait, on ne cherchera pas réellement d’acteurs connus au casting de The Video Dead : pour la plupart d’entre eux, il s’agit du seul et unique film qu’ils n’aient jamais tourné. On notera néanmoins la présence au générique du film de quelques têtes connues : Victoria Bastel, que l’on reverrait quelques années plus tard dans le Bad Lieutenant d’Abel Ferrara, ou Michael St. Michaels, dont on se souvient surtout aujourd’hui pour sa prestation de patriarche taré dans The Greasy Strangler.

Même Robert Scott ne réaliserait plus aucun film après cette entrée en matière, même s’il a continué sa carrière dans le cinéma en tant qu’assistant réalisateur, puis en tant que directeur de production. Et on ne pourra que se lamenter de cet état de fait, tant le cinéaste était parvenu à prouver avec The Video Dead qu’il avait probablement un avenir tout tracé dans le cinéma horrifique. Car son film est non seulement tout à fait réjouissant, mais il nous donne de plus à voir une poignée de zombies tout à fait originaux, dans le sens où ils conservent des bribes de conscience.

Sa source d’inspiration, bien sûr, fut probablement Le Retour des Morts-vivants, qui avait permis à Dan O’Bannon et à son directeur artistique William Stout de créer des zomblards que l’on pensait tirés des dessins de Bernie Wrightson et de comics horrifiques tels que Eerie ou Creepy, et dont la particularité était de conserver des bribes de leur vie d’avant, par le biais, par exemple, de costumes qui montraient leur appartenance à telle ou telle corporation. Avec The Video Dead, Robert Scott pousse encore le bouchon un peu plus loin, en donnant un véritable background à chacun de ses zombies (ils sont cinq au total) : aucun d’entre eux ne ressemble à un autre, et ils possèdent des caractéristiques physiques immédiatement discernables.

Dans le même état d’esprit, les zombies fraichement libérés de la télévision maudite de The Video Dead ne sont certes plus doués de la parole, mais ils s’avèrent sensibles, possèdent un certain sens de l’humour (notamment en ce qui concerne leur utilisation des appareils ménagers) et, surtout, ils semblent intimement convaincus qu’ils sont encore en vie. Lorsqu’ils voient des vivants qui ont peur de leur apparence, ou lorsqu’ils se voient dans un miroir, ils entrent dans une rage meurtrière en pensant à ce qu’ils ne pourront jamais être. Ils ne peuvent être tués qu’en étant attaqués de telle sorte qu’ils se croient morts, ou en étant enfermés dans une pièce close pour s’entretuer. Cependant, ils ressuscitent s’ils sont enterrés.

Ces particularités seront à l’origine de nombreuses scènes assez incongrues mettant en scène les zomblards, et pour ce qui est des interactions entre les autres acteurs, les dialogues, volontiers décalés, sont par moments très amusants et efficaces, même si bien sûr les performances sont parfois maladroites. Mais dans l’ensemble, les jeunes gens au cœur de The Video Dead assurent le show, grâce à un scénario finalement assez bien construit, à un rythme soutenu et à des maquillages / effets spéciaux souvent très solides, avec une mention particulière pour les effets gore. Le film offre quelques bons moments de tripaille faisant gicler le sang et les tripes, ce qui contribue à son impact direct et ludique, et permettra finalement au spectateur l’ayant découvert il y a 35 ans de s’en souvenir encore aujourd’hui. Ce qui n’est pas donné à tous les films !

Le Blu-ray

[4,5/5]

Petit classique de l’ère de la VHS triomphante, The Video Dead débarque, comme les autres titres de cette vague de films édités par Le Chat qui fume, dans un Blu-ray présenté dans un boîtier plastique, qui lui assure un tarif imbattable et contribue à renforcer l’aspect « collection » autour de ces titres méconnus. On notera que le packaging a été particulièrement soigné, et que cette édition bénéficie d’une maquette et d’une composition graphique toujours signée Frédéric Domont.

Côté Blu-ray, le boulot effectué sur la restauration de The Video Dead s’impose d’entrée de jeu, avec une copie de toute beauté, respectueuse de la forte granulation d’origine, avec un piqué précis et des couleurs restituant parfaitement les ambiances voulues par Robert Scott. Côté son, nous avons droit aux deux versions « d’origine », VF et VO étant proposées dans des mixages DTS-HD Master Audio 2.0 propres et nets, faisant la part belle à l’ambiance décontractée du film.

Côté suppléments, la galette Haute Définition de The Video Dead éditée par Le Chat qui fume nous propose une présentation du film par Damien Granger (15 minutes). Grand spécialiste français de la série B, l’ex-rédac’ chef de Mad Movies reviendra sur le tournage du film, et sur la personnalité des différents zombies, dont il détaillera le background. Il reviendra également sur les scènes additionnelles tournées afin d’ajouter une touche de gore au film. On terminera ensuite avec la traditionnelle bande-annonce. On notera également que le boîtier contient la reproduction petit format de trois photos d’exploitation du film. Pour vous procurer cette édition Blu-ray limitée à 1000 exemplaires, rendez-vous sur le site de l’éditeur !

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