Test Blu-ray : Halloween Ends

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Halloween Ends

États-Unis : 2022
Réalisation : David Gordon Green
Scénario : Paul Brad Logan, Chris Bernier, Danny McBride, David Gordon Green
Acteurs : Jamie Lee Curtis, Andi Matichak, Rohan Campbell
Éditeur : Universal Pictures
Durée : 1h51
Genre : Horreur
Date de sortie cinéma : 12 octobre 2022
Date de sortie DVD/BR : 22 février 2023

Quatre ans après les événements d’Halloween Kills, Laurie vit désormais avec sa petite-fille Allyson et achève d’écrire ses mémoires. Michael Myers ne s’est pas manifesté ces derniers temps. Après avoir laissé l’ombre de Michael planer sur le cours de son existence pendant des décennies, elle a enfin décidé de s’affranchir de la peur et de la colère et de se tourner vers la vie. Mais lorsqu’un jeune homme, Corey Cunningham, est accusé d’avoir assassiné un garçon qu’il gardait, Laurie devra affronter une dernière fois les forces maléfiques qui lui échappent, dans un déferlement de violence et de terreur…

Le film

[4/5]

Treizième opus de la saga cinématographique créée en 1978 par John Carpenter, Halloween Ends marque la fin d’un cycle, annoncé comme le dernier, et entamé en 2018 avec Halloween. Que les choses soient claires d’entrée de jeu cependant : le film original signé John Carpenter – Halloween, la nuit des masques – n’a à ce jour pas été surpassé, et il y a d’écrasantes probabilités pour qu’il ne le soit jamais. Car il s’agit non seulement du meilleur film de la franchise Halloween, mais aussi et surtout d’un véritable chef d’œuvre, un classique indépassable ayant considérablement changé les choses dans le cinéma d’horreur mais plus largement dans le cinéma tout court.

L’ombre de John Carpenter

De fait, il est toujours un peu difficile de passer derrière John Carpenter, et de nombreux cinéastes s’y sont cassé les dents ces quarante dernières années. Il convient cependant de saluer la performance de David Gordon Green, qui en l’espace de trois films est parvenu à renouer avec les grandes heures de la saga Halloween, et qui, mine de rien, nous aura proposé trois films radicalement différents les uns des autres. Pour autant, si doué soit-il, le cinéaste n’est jamais réellement parvenu à se détacher de l’ombre du géant Carpenter, et ce n’est pas Halloween Ends qui nous fera penser le contraire.

En effet, l’influence de John Carpenter sur Halloween Ends ne se limite pas uniquement à la musique du film, qu’il a composée avec son fils Cody et Daniel Davies, mais également à plusieurs références claires et assumées. Durant la séquence d’ouverture du film, Corey (Rohan Campbell) et le jeune garçon qu’il est censé garder regardent The Thing à la télévision. Un peu plus tard dans le film, c’est Nick Castle, interprète d’origine de Michael Myers, qui interpellera Corey en lui affirmant qu’il est le véritable Michael Myers.

Enfin, et puisqu’une des thématiques fortes de Halloween Ends tourne autour d’une certaine idée de transmission du mal, il sera bien difficile de ne pas voir dans la « métamorphose » de Corey des réminiscences de Christine, et de la façon dont le jeune Arnie Cunningham évoluait tout au long du film. Cette ressemblance n’est pas le fruit du hasard : comme Arnie, Corey est le souffre-douleur de ses camarades d’école. Comme Arnie, Corey travaille dans une casse automobile. Et comme Arnie, Corey a pour nom de famille Cunningham. Il est d’ailleurs presque impossible de ne pas noter la troublante ressemblance physique entre Keith Gordon, interprète d’Arnie dans le film de 1983, et Rohan Campbell, qui tient ici le rôle de Corey.

Une remarquable cohérence

Si on pourra avoir vaguement l’impression, en début de métrage, que Halloween Ends fait table rase du passé pour repartir sur un énième reboot, il n’en sera finalement rien. Ce treizième épisode de la saga s’inscrit au contraire dans une parfaite continuité narrative avec les films précédents : comme Halloween Kills, l’intrigue va donc rechercher des personnages du passé de Myers, et la réapparition du croque-mitaine ne sera pas sans évoquer le début d’Halloween 5 – La revanche de Michael Myers, sauf bien sûr que la situation est ici un peu inversée.

On soulignera également l’audace de l’équipe de scénaristes, qui prennent leur temps afin de poser les bases de leur nouveau film et qui, finalement, font le choix assez payant de laisser Michael Myers de côté pendant une grande partie du métrage. Et quand il réapparait enfin, il n’est plus que l’ombre de lui-même : un vieillard cabossé par la vie, qui n’a pas systématiquement le dessus sur ses victimes, mais qui au contraire semble souffrir beaucoup plus que dans les autres films de la franchise. De ce fait, Halloween Ends s’avérera vite assez différent de ses prédécesseurs, mais il semble que le fait de ramener un peu d’humanité au personnage de Myers était nécessaire si l’on considère dans quelle direction va le film et la teneur de ses dix dernières minutes.

Le personnage de Laurie Strode, toujours incarné par Jamie Lee Curtis, retrouve un peu plus d’importance dans Halloween Ends : c’est une évolution notable puisqu’elle passait le plus clair de l’épisode précédent dans un lit d’hôpital. Bien entendu, elle aura une importance décisive dans le dernier acte du film de David Gordon Green, qui servira de conclusion à la saga.

The End ?

Comme son titre l’indique clairement, Halloween Ends est donc censé mettre un point final à la saga Halloween. Cependant, si le film met clairement un terme à la trilogie entamée en 2018, est-ce pour autant la fin d’une franchise ayant donné naissance à treize films en l’espace de 45 ans ? Honnêtement, cela nous parait peu probable, d’autant que [Attention Spoilers] les dernières minutes du film, qui mettent en scène la mort de Michael Myers orchestrée par les habitants de la ville d’Haddonfield fait écho au meurtre de Freddy Krueger par les habitants de Elm Street, élément central de la saga Les Griffes de la nuit initiée par Wes Craven en 1984. Et si Michael Myers ne reviendra pas forcément tourmenter les jeunes d’Haddonfield en hantant leurs cauchemars, on se dit également que Halloween Ends a largement préparé le terrain pour un passage de relai d’un tueur à un autre. Après tout, il y a bien eu plusieurs personnages dans l’armure d’Iron Man, et même plusieurs tueurs derrière le masque de Jason Voorhees…

Le Blu-ray

[5/5]

Le Blu-ray de Halloween Ends édité par Universal Pictures fait une nouvelle fois honneur à son support Haute Définition. Le transfert 1080p du film est en effet bluffant de précision, avec un piqué et un niveau de détail assez époustouflant ; les couleurs sont naturelles, les noirs d’une profondeur absolue, tout est réuni pour rendre un puissant hommage aux cadres imaginés par David Gordon Green et son directeur de la photographie Michael Simmonds. Qu’il s’agisse des plans d’ensemble ou de détail, tout est parfait. Contrastes et niveaux de noirs sont également impressionnants de profondeur, et le transfert semble exempt de toute trace de bruit, fourmillements, banding ou tout autre écueil numérique. Un sans-faute donc. Côté bande sonore, la VO est proposée dans un mixage Dolby Atmos de haute volée, naturellement riche en basses, tandis que la VF s’impose dans un mixage Dolby Digital+ 7.1 du meilleur niveau (d’autant que le doublage a bénéficié d’un soin irréprochable). Les deux mixages rivalisent d’effets d’ambiance, les dialogues sont par ailleurs toujours clairs ; on privilégiera la version originale, plus convaincante pour de simples raisons artistiques.

Du côté des suppléments, l’éditeur nous propose comme à son habitude une belle quantité de bonus passionnants. On commencera avec le traditionnel commentaire audio, assuré par le réalisateur David Gordon Green et les acteurs Andi Matichak et Rohan Campbell. Ces derniers seront secondés par le premier assistant réalisateur, Atilla Salih Yücer, et le directeur de production Hugo Garza. On enchainera ensuite avec une série de scènes coupées (7 minutes). Les plus intéressantes d’entre elles nous permettront de découvrir plus en profondeur la cachette de Michael Myers, ainsi que la mort de Joan, la mère de Corey, qui bénéficie d’un montage absolument remarquable. On continuera avec une série de featurettes, très orientées promo mais souvent très intéressantes. La première est dédiée à Jamie Lee Curtis et au personnage de Laurie Strode (5 minutes), la deuxième est consacrée à la ville d’Haddonfield ainsi qu’à la notion de « famille » (8 minutes), la troisième reviendra sur l’évolution de la saga et sur l’affrontement final entre Laurie et Myers (8 minutes), et la quatrième s’attardera sur le personnage de Corey Cunningham (6 minutes). Enfin, les deux dernières featurettes reviendront sur le production design du film – décors, costumes, etc (6 minutes) ainsi que sur les morts les plus originales du film (5 minutes). On terminera enfin avec le classique mais amusant bêtisier (3 minutes).

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