Test Blu-ray : Comme des rois

0
735

Comme des rois

 
France : 2018
Titre original : –
Réalisation : Xabi Molia
Scénario : Frédéric Chansel, Xabi Molia
Acteurs : Kad Merad, Kacey Mottet Klein, Sylvie Testud
Éditeur : France Télévisions Distribution
Durée : 1h24
Genre : Comédie, Drame
Date de sortie cinéma : 2 mai 2018
Date de sortie DVD/BR : 12 septembre 2018

 

 

Joseph ne parvient pas à joindre les deux bouts. Sa petite entreprise d’escroquerie au porte-à-porte, dans laquelle il a embarqué son fils Micka, est sous pression depuis que le propriétaire de l’appartement où vit toute sa famille a choisi la manière forte pour récupérer les loyers en retard. Joseph a plus que jamais besoin de son fils, mais Micka rêve en secret d’une autre vie. Loin des arnaques, loin de son père…

 

 

Le film

[4/5]

« Le registre dramatique sied décidément bien à Kad Merad, parfait en bonimenteur usé à qui il reste un fond d’habileté pour soutirer quelques dizaines d’euros à des cibles de moins en moins naïves. Dans Comme des rois, Joseph (Kad Merad) est un VRP guère recommandable, spécialisé dans des ventes douteuses de produits illicites en porte-à-porte. Cet escroc de petite envergure a entraîné depuis longtemps son fils Micka (Kacey Mottet Klein). Alors que son père craint d’être expulsé par son propriétaire pour cause de loyers impayés, Micka cherche à assumer ses rêves. Joseph utilise son « talent » de bateleur afin de manipuler ses proies, sans prêter attention aux tentatives d’émancipation de son fils. Il a clairement perdu le sens des réalités, risquant de mettre en danger sa famille au lieu de la protéger, comme il affirme vouloir le faire.

Au-delà des tonalités évidentes – et un peu prévisibles – de film noir social, il s’agit avant tout d’une histoire de transmission un peu particulière. Micka, peu enclin à vouloir vivre la même vie que son père, commence à s’épanouir en tant qu’apprenti-comédien. Sa faculté à improviser dans les situations médiocres qu’il a dû affronter est clairement à l’origine de sa vocation. Ambiguë, la relation père-fils est plombée par ces risques au quotidien et la médiocrité de leurs démarches pour gagner de quoi survivre. Pourtant, la complicité se révèle forte lors de moments plus légers, jusque dans l’espace confiné d’un fourgon de police. Kacey Mottet Klein impose une sensibilité à fleur de peau qu’il sait aussi contenir pour imprimer les tourments intérieurs de Micka. Sylvie Testud est l’épouse loyale et aimante malgré tout, même mise à mal par cette existence sur le fil. Des digressions amusantes soulignent que leur humanité est présente malgré leur marginalité dans une société qui se charge bien de remettre cette famille modeste à sa place.

Des tentatives de réhabilitation du père à une improvisation manquée du fils aux lourdes conséquences, on sourit, voire on rit à la terrible ironie qui marque leur trajectoire douloureuse. Xabi Molia ne transcende certes pas les prémices de base mais crée des personnages auxquels on s’attache aisément. Son évocation sur l’origine du sujet de Comme des rois dénote une curiosité de l’autre qui se retrouve dans l’humour et l’émotion de son scénario : « J’adore que l’on me raconte des histoires, j’ai donc le profil du bon pigeon ! Je me suis souvent fait arnaquer et j’ai le souvenir d’une fois en particulier, à la gare Montparnasse, où j’avais fini par lâcher 20 € à un type alors que je me doutais bien qu’il baratinait et que je m’étais montré méfiant… Une heure après, j’ai repensé à toutes les ressources qu’il avait dû déployer et je me suis dit que, finalement, il l’avait durement gagné, ce billet de 20 € ! Et puis j’ai imaginé son retour chez lui, le soir, sa discussion avec sa femme sur leurs journées de travail respectives… ». Une jolie source d’inspiration, plutôt bien utilisée ! »

Critique de notre rédacteur en chef Pascal le Duff.

 

 

Le Blu-ray

[4/5]

C’est France Télévisions Distribution qui édite aujourd’hui Comme des rois au format Blu-ray, après l’échec du film dans les salles obscures (avec seulement un peu plus de 85.000 entrées en France, le film a payé au prix fort sa concurrence avec Avengers : Infinity war). Côté master Haute Définition, film récent oblige, l’image est quasiment exempte de défauts : encodage 1080p, définition sans faille, piqué précis, couleurs vives et naturelles, profondeur de champ impeccable… Du travail d’orfèvre. Du côté des enceintes, l’éditeur propose un mixage en DTS-HD Master Audio 5.1, subtil et très finement spatialisé, proposant de fait une immersion optimale au cœur du film. Pas de suppléments.

 

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici