Test Blu-ray 4K Ultra HD : The Dark Knight – Édition Collector

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The Dark Knight – Édition Collector

États-Unis, Royaume-Uni : 2008
Titre original : –
Réalisation : Christopher Nolan
Scénario : Jonathan Nolan, Christopher Nolan, David S. Goyer
Acteurs : Christian Bale, Heath Ledger, Aaron Eckhart
Éditeur : Warner Bros.
Durée : 2h32
Genre : Thriller, Super-héros, Fantastique
Date de sortie cinéma : 13 août 2008
Date de sortie DVD/BR : 22 juin 2022

Batman, avec l’aide du Lieutenant Jim Gordon et du procureur Harvey Dent, continue sa guerre contre le crime. Bien que ce partenariat entre les trois figures de Gotham semble porter ses fruits, les trois hommes vont vite se retrouver en proie à un véritable chaos émanant du criminel le plus intelligent et le plus terrifiant qu’ils n’aient jamais rencontré, connu sous le nom du Joker…

Le film

[5/5]

La sortie en vidéo de The Batman le 6 juillet a donné l’idée à Warner Bros. de ressortir tous les films mettant en scène le justicier de Gotham dans des éditions Blu-ray 4K Ultra-HD estampillées du prestigieux label « Édition Collector ». Parmi ces films, on trouvera bien sûr The Dark Knight, deuxième opus de la trilogie de Christopher Nolan consacrée au Chevalier Noir, qui s’avère probablement le plus mémorable de tous. Bien entendu, la question du « meilleur Batman » est sans fin, et s’avère l’objet de nombreux débats au sein de la communauté des fans de super-héros. Pour autant, si on se réfère au site de référence IMDb, The Dark Knight est incontestablement considéré comme le meilleur : le film de 2008 affiche en effet l’impressionnante note de 9/10, moyenne des votes de plus de 2,6 millions de votants à travers le monde…

Et c’est vrai qu’il faudra bien admettre que The Dark Knight s’avère un sacré morceau de péloche, surtout si on le compare aux débuts en demi-teinte que nous avait proposé Christopher Nolan avec Batman Begins. En ramenant l’intrigue à Gotham, Christopher Nolan est davantage parvenu à se concentrer sur le développement psychologique du personnage de Bruce Wayne (Christian Bale), tout autant que sur ses motivations à combattre le crime. Et surtout, en introduisant le personnage du Joker, brillamment interprété par un Heath Ledger littéralement en transe, le film plongera le spectateur dans la violence et le chaos, emmenant à coup sûr avec lui même les spectateurs les plus réfractaires aux super-héros.

S’inscrivant dans un univers réaliste évoquant pour beaucoup le polar urbain le plus sec, The Dark Knight nous propose donc de nous plonger dans deux heures et demie de thriller extrêmement tendu, en s’efforçant de capturer l’essence de la folie psychotique du Joker, tout en se concentrant en parallèle sur l’histoire du procureur Harvey Dent (Aaron Eckhart) ainsi que sur sa descente aux enfers. Bien entendu, une partie de la « légende » autour du film de Christopher Nolan est liée à la disparition prématurée de Heath Ledger, qui nous livrait au cœur de The Dark Knight une performance inspirée au point d’en être parfois dérangeante. Exit le clown violent et hyperactif des dessins animés et du film de Tim Burton, et place à un véritable taré nihiliste et manipulateur, semant partout où il passe les graines de la terreur et du chaos. Ainsi, si le film de Christopher Nolan nous raconte certes une histoire de Batman, il s’agit aussi et sans doute avant tout du film du Joker.

La folie du personnage se mesure pleinement à l’occasion d’une scène, sidérante, marquant le début de la deuxième partie de The Dark Knight. Alors qu’à l’issue d’une course-poursuite en voiture le Chevalier noir a envoyé valser son véhicule et s’est lui-même planté dans le décor, le Joker sort en titubant de son véhicule. Batman sur son Batbike de fortune lui fonce dessus, semblant bien déterminé à l’écraser, ou du moins à le percuter. « Écrase-moi écrase-moi écrase-moi écrase-moi écrase-moi » psalmodie le psychotique, lui intimant l’ordre de mettre fin à ses jours dans une fascinante – autant que bruyante – pulsion de mort. Par la suite, et alors que son plan semble s’être déroulé sans accroc et que tous les protagonistes du récit se sont confrontés dans un déchaînement à la fois brutal et poignant, le Joker semble à nouveau libre de ceux qui croyaient le tenir. Christopher Nolan nous propose de retrouver le personnage du Joker dans un plan fixe qui nous le montre à l’arrière d’une voiture de police roulant à tombeau ouvert dans les rues de Gotham. Le Joker sort la tête par la vitre, ce qui sera l’occasion pour le spectateur de voir les lumières de la ville qui défilent sous ses yeux. On ressent alors en cet instant la sérénité et le sentiment de liberté absolue dont jouit le Joker – en un plan de quelques secondes seulement, Nolan nous montre toute l’ambiguïté du personnage, qui est aussi un être humain, et nous tend un miroir censé souligner toute l’ambiguïté de notre propre attirance pour lui.

Car le Joker n’est pas qu’un dangereux psychopathe dans The Dark Knight. Au contraire, il s’impose réellement comme l’image-miroir du personnage de Batman : lui aussi se contrefout de l’argent comme de l’honneur, et agit selon ses propres règles, qui se situent juste de l’autre côté de la frontière entre le Bien et le Mal. Ce personnage navigant entre deux eaux est véritablement fascinant, et la combinaison de nihilisme et de pulsions violentes qui définissent le Joker ne seraient rien sans le talent de Heath Ledger, qui aurait clairement mérité un Oscar posthume pour sa prestation dans le film. A ses côtés, au niveau des seconds-rôles les plus marquants, aux côtés d’Alfred (Michael Caine) et du Commissaire Gordon (Gary Oldman), on notera bien sûr la présence d’Harvey Dent, porté par la prestation remarquable d’Aaron Eckhart les cuisses.

A travers les récurrences de l’utilisation de la pièce de monnaie et la citation prophétique d’Harvey Dent sur le fait de « devenir un méchant », Christopher Nolan nous montre à quel point, en l’absence de véritables principes, il est finalement facile de succomber au chaos. En élargissant le cas de Dent à l’ensemble des personnages, et surtout à la façon dont les différents protagonistes de The Dark Knight répondent aux pressions ainsi qu’à la lutte contre le crime, même Batman semble être enclin à certaines dérives, tout en restant prêt à sacrifier sa popularité naissante pour faire ce qui est juste. Ainsi, quand, afin de trouver où se planque le Joker, Bruce Wayne fait appel à des entrepreneurs du gouvernement pour fabriquer une technologie utilisant les téléphones portables ordinaires afin de trianguler l’emplacement de n’importe qui à Gotham, Lucius Fox (Morgan Freeman), son homme de confiance (autant que de principes), déclare qu’aucun homme ne devrait avoir autant de pouvoir, et lui remet sa démission.

Une quinzaine d’années après sa sortie dans les salles obscures, The Dark Knight n’a pas pris le moindre « coup de vieux », et paraît même plus abouti dans ses effets spéciaux et visuels que nombre de films estampillés DC Comics lui étant pourtant bien ultérieurs (on pense surtout ici à Wonder Woman et à ses déplacements en mode « Fido Dido »). Techniquement, le film reste impressionnant et en Ultra Haute-Définition, le passage des séquences en IMAX aux séquences en Scope s’avère tout particulièrement fluide. Du très beau travail donc, pour un film ayant changé la donne dans le petit monde du cinéma de super-héros, et s’étant imposé, dès sa sortie, comme une référence immédiate…

Le coffret Blu-ray 4K Ultra HD

[5/5]

Déjà disponible au format Blu-ray 4K Ultra HD depuis 2017, The Dark Knight s’offre aujourd’hui un « upgrade » par le biais d’une impressionnante « Édition Collector » estampillée Warner Bros. Le film de Christopher Nolan a fait l’objet d’une restauration 4K à partir du négatif original, l’étalonnage des couleurs en HDR a été fait sous la supervision du réalisateur. Si elle a souvent été copiée au cours de ses quinze dernières années, l’imagerie du film retrouve ici ses aspects les plus saisissants. La présentation 4K/HDR du film rend au film sa classe visuelle et les aspects les plus hallucinatoires des passages mettant en scène le Joker, plus profonds, plus brillants. Les séquences en IMAX (toujours présentées au format 1.78) sont absolument resplendissantes, pleine de détails absolument inédits, et à 100% bluffantes, qu’il s’agisse des scènes de jour ou de nuit. Côté son, VO et VF sont mixées en DTS-HD Master Audio 5.1 et s’avèrent littéralement tonitruantes. Enveloppante jusque dans ses (courts) silences finement travaillés, la bande-son du film emportera à coup sûr le spectateur avec lui et fera des merveilles, surtout lors des passages d’action. Bref, rien à redire niveau image et son, comme à son habitude, Warner Bros. a fait le djaube sans aucun problème.

Côté suppléments, le disque Blu-ray 4K Ultra HD ne contient aucun bonus, mais le coffret contient également le Blu-ray du film, ainsi qu’un Blu-ray de suppléments, réunissant donc tous les suppléments disponibles sur les différentes éditions HD de The Dark Knight sorties depuis 2008, à savoir approximativement 4 heures de suppléments et de modules de making of, avec des « Concept Arts » en pagaille et tout le tintouin, auxquels nous rajouterons en plus, attention messieurs/mesdames, roulement de tambour :

– Un boîtier SteelBook inédit en tirage limité

– un livret de 16 pages

10 photos d’exploitation du film

– 1 carte de jeu du Joker

– 1 carte illustration costume

– 1 poster recto/verso

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