Critique : Divergente

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Etats-Unis, 2013
Titre original : Divergent
Réalisateur : Neil Burger
Scénario : Evan Daugherty, Vanessa Taylor, d’après l’oeuvre de Veronica Roth
Acteurs : Shailene Woodley, Theo James, Kate Winslet
Distribution : SND
Durée : 2h19
Genre : Science fiction, Action
Date de sortie : 9 avril 2014

Note : 2/5

On appelle ça la littérature ‘Young Adult‘ ou jeune adulte. Les romans à l’origine des sagas Twilight, Hunger Games, Le Labyrinthe ou de ce Divergente sont pourtant de qualité pour le moins enfantine et n’ont pas grand chose d’adulte. L’adaptation ne va guère améliorer le matériau d’origine.

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Synopsis : Après un conflit meurtrier, la population est divisée en cinq groupes : les Audacieux, les Altruistes, les Érudits, les Fraternels et les Sincères. Afin de déterminer quelle caste rejoindre selon sa personnalité et ses aptitudes, chacun doit se soumettre à un test à l’adolescence. Fille d’un couple d’Altruistes, Beatrice surnommée Tris par ses compagnons découvre qu’elle possède la faculté rare d’appartenir à plusieurs de ces factions. Elle est une divergente et risque à ce titre d’être traquée par un pouvoir inquiet de la moindre différence. Elle choisit de rejoindre les Audacieux tout en protégeant au mieux son fragile secret. Jeanine Matthews qui dirige les Érudits veut mener sa caste au pouvoir…

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Un univers totalement totalitaire

Neil Burger (L’illusionniste, Limitless) adapte le premier volet d’une série de romans écrits par Veronica Roth destinés en priorité, comme Twilight ou Hunger Games, aux adolescents avec une jeune héroïne en quête d’identité et d’amour. S’il revisite de façon crédible un Chicago futuriste dans un aspect visuel parfois inattendu dans sa modestie architecturale, l’originalité n’est guère de mise ici. Les séances d’entraînement qui s’éternisent alternent avec les rapports de force entre représentants du bien et du mal et la description d’un monde totalitaire dont il faut s’affranchir. Les motivations des héros et de leurs adversaires sont confuses, notamment la passion de Tris pour ces guerriers qui bondissent de toit en toit, montent ou descendent d’un métro en marche sans posséder de pouvoirs extraordinaires. Rien n’empêche ces rebel without a cause d’en descendre et de trouver un accès plus simple pour grimper sur le toit qui les mène vers leur antre, sinon une forme de bravade vaine.

Zoe Kravitz et Shailene Woodley
Zoe Kravitz et Shailene Woodley

Censés protéger le reste de la population, ils affichent un orgueil douteux et ressemble plus aux Jeunesse Nazies fières de la supériorité. Que la protagoniste principale soit fascinée par eux limite l’empathie que l’on peut avoir pour elle et sa destinée d’élue, autre cliché du cinéma fantastique contemporain qui tombe à plat plus souvent qu’il ne capte l’attention. La sélection de la caste pour chaque adolescent est une séquence fastidieuse convenue qui s’éternise, les scènes de test sont un peu plus riches et auraient pu glisser vers une forme de terreur imaginaire pas inintéressante mais le procédé n’est pas utilisé au niveau de son réel potentiel si toutefois il en a un (ce n’est pas certain). Le scénario évacue totalement (est-ce pour les suites?) ceux qui n’appartiennent à aucune caste, rejetés et traités comme des SDF sans avenir.

Kate Winslet
Kate Winslet

Du cabotinage à outrance…

Shailene Woodley, fille de George Clooney dans The Descendants, tient le rôle titre et fait de son mieux pour insuffler de la vie à un personnage convenu qui va passer de la soumission à la rébellion (c’est bien). Le reste de la distribution cabotine, d’Ashley Judd dans le rôle de sa mère à Kate Winslet qui se délecte à surjouer la cruelle dirigeante des Érudits, le clan qui veut renverser le gouvernement dirigé par les Altruistes. Sans doute la pire interprétation de sa carrière presque sans faute. L’actrice strictement physique Maggie Q (on lui demande rarement de jouer autre chose) est en mode Nikita, Jai Courtney (Die Hard V, I Frankenstein) est toujours aussi peu charismatique (l’idée qu’il va bientôt reprendre le rôle créé par Michael Biehn dans le premier Terminator est déprimante), Theo James est le héros taiseux avec un secret (enfin deux si on compte ‘je suis amoureux de la fille qui traîne avec moi mais faut pas le dire trop vite’), Zoé Kravitz alias la fille de Lenny joue les comics relief au féminin que l’on croise mais ne regarde pas et Tony Goldwyn (le président de la série Scandal, le traître de Ghost) a un rôle un peu transparent… Miles Teller se sort lui très honnêtement du poste de gentil antagoniste de l’héroïne après avoir été son petit ami dans le film The Spectacular Now et Ansel Elgort, qui est ici son petit frère, est son petit ami dans Nos étoiles contraires. Hollywood est décidément très amoral…

Maggie Q
Maggie Q
Jai Courtney et Theo James
Jai Courtney et Theo James
Miles Teller
Miles Teller
Shailene Woodley, Ashley Judd, Tony Goldwyn et Ansel Elgort
Shailene Woodley, Ashley Judd, Tony Goldwyn et Ansel Elgort

Résumé

Certes, le récit fait parfois preuve d’une petite noirceur avec des morts violentes dont le suicide d’un personnage plutôt sympathique qui s’est laissé endoctriner mais la réflexion qui se veut politique (molle) dans cet univers dystopique hostile aux libertés individuelles révèle très vite ses limites. Un récit d’initiation trop classique, pas très Audacieux donc, guère Sincère et moyennement Érudit.

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