Critique : Venom

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Venom

Etats-Unis, 2018
Titre original : –
Réalisateur : Ruben Fleischer
Scénario : J. Pinker (et 5 autres personnes)
Acteurs : Tom Hardy, Michelle Williams, Riz Ahmed
Distribution : Sony Pictures Releasing France
Durée : 1h52
Genre : Action
Date de sortie : 10 octobre 2018

1,5/5

Dans le monde toujours plus vaste des films estampillés Marvel, voici un nouveau type d’univers partagé : celui des méchants de Spider-man. Si l’homme-araignée apparaît dans les films Marvel Studios (Avengers et consorts donc), Sony conserve encore les droits de l’univers du personnage, ayant trouvé – ou cru trouver tout du moins – une poule aux d’or. La firme se retrouve ainsi à tourner des films sur les méchants d’un personnage iconique, sans pouvoir elle-même mettre en scène ce même personnage (qui n’apparaît donc pas dans Venom). Pas en film live tout du moins, le film d’animation Spider-man : into the spiderverse sortant en décembre. Bref, nous voici face à un énième film de super-héros, mais sans super-héros cette fois-ci, qui peut se targuer d’avoir un des acteurs les plus intéressants de sa génération en vedette. Alors, Venom : venin ou remède ?

Synopsis : Possédé par un symbiote qui agit de manière autonome, le journaliste Eddie Brock devient le protecteur létal Venom.

Une navette spatiale s’écrase, ramenant sur terre des organismes extra-terrestres. Le méchant patron d’une agence pharmaceutique / agence spatiale, sorte de grand méchant Elon Musk campé par le d’habitude très bon Riz Ahmed, récupère les échantillons pour en faire des tests cliniques, qui bien sûr ne vont pas se passer comme prévu. Avec un tel scénario, on aurait au moins pu s’attendre à un film d’horreur, mais Venom n’en est pas un. Si on ne s’attendait pas non plus à un film expérimental, difficile d’être enjoué face à un film qui ne fait que répéter une recette qui semblait pourtant déjà éculée il y a des années. Une recette d’une triste banalité, qui parfois essaie de se la jouer comédie un peur noire, mais qui peine à faire mouche, agrémentée d’effets numériques qui font tâche pour un film à 100 millions de dollars. Plus globalement, tout le côté visuel du film est d’une effarante platitude, avec une mise en scène qui n’ait jamais un tant soit peu ambitieuse et une photographie grisâtre. Un des précédents films du réalisateur, Gangster Squad, avait au moins le mérite, malgré le côté tapageurd’essayer de donner un peu de dynamisme à ses images. Ici, rien à signaler. Deux mois après l’incroyable poursuite en moto de Mission Impossible Fallout, celle de Venom fait ainsi bien de la peine à voir !

Le film nous fait même l’honneur de la sempiternelle « bataille de deux monstres quasiment identiques dans un décor moche » en guise de conclusion. On en vient ainsi à se demander : mais que fait Tom Hardy dans ce guêpier ? Lui qui brille en général dans tous ses rôles, de Mad Max à Bane (The Dark Knight Rises) en passant par Bronson, se retrouve empêtré dans un blockbuster ou il se contente d’enfourcher sa moto et de gesticuler dans tous les sens. La réponse, il semble l’avoir donné par inadvertance lors d’une interview, avant de se raviser : ses scènes préférées seraient dans les « 30 à 40 minutes de scènes coupées » (source) … A croire que le film serait en réalité plus travaillé, moins chiche qu’il ne l’est actuellement ? Quoiqu’il en soit, le résultat est loin d’être satisfaisant …

Conclusion

Venom est donc un film de super-héros comme il en existe tant, voir même anachronique dans sa recette. On en vient à regretter le Spider-man 3 de Sam Raimi, qui bien que loin d’être dénué de défaut mettait en scène le personnage d’une manière bien plus poétique. Surtout, on préfère revoir le très bon court-métrage Truth in journalism de Joe Lynch, qui en un quart d’heure nous proposait un Venom bien plus original, inspiré par C’est arrivé près de chez vous, et dont on se rappelle des années après l’avoir découvert – ce qui ne sera sûrement pas le cas avec le film de Sony … 

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