Arras 2019 : Seules les bêtes

Puisque la civilisation humaine du 21ème siècle court à une vitesse de plus en plus vertigineuse vers la globalisation des échanges, nous sommes de plus en plus étroitement liés les uns aux autres. Plutôt que de produire de la solidarité et de la convivialité, ce réseau mondial des interdépendances crée des rapports de force déséquilibrés, aux conséquences parfois insoupçonnées.

Critique : The Green Inferno

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Eli Roth n’est pas Quentin Tarantino, mais il connaît néanmoins bien les classiques du film de genre. Il nous en livre la preuve par le biais de cet hommage aux festins cinématographiques de cannibales, particulièrement féroces et populaires en Italie dans les années 1970 et ’80.

Arras 2018 : The Bookshop

Le parcours professionnel de la réalisatrice espagnole Isabel Coixet n'aura jamais fini de nous stupéfier. Ses films ne déplacent certes pas les foules, mais elle a réussi à tourner à un rythme régulier depuis le début du siècle. Tant mieux pour elle, serait-on tenté de dire, alors que les métiers du cinéma sont toujours assez fermés aux femmes, notamment sur la péninsule ibérique.

Critique : Evolution

Aucun lieu de tergiverser, Lucile Hadzihalilovic est présentement l'une des réalisatrices les plus intéressantes en France. Il suffit de se souvenir d’Innocence, son premier long-métrage, sorti en 2004, où l’on suivait un récit d’initiation se déroulant dans une école coupée du monde. Ce film attestait déjà à l’époque d’une maîtrise formelle poussée ainsi que d’un imaginaire hétéroclite puisant dans diverses influences telles le conte de fées, le manga ou encore le cinéma-bis transalpin. Film unique, à l’atmosphère intrigante, Innocence avait considérablement marqué les esprits. Ryan Gosling ne s’en est d’ailleurs toujours pas remis au point d’embaucher le chef-opérateur, Benoît Debie, pour son Lost River. Après un tel film, l’on aurait pu penser qu’un deuxième allait rapidement suivre. Cependant, au regard de la singularité du projet, allié à la frivolité des distributeurs actuels, la genèse d’Evolution fut, aux dires de quelques-uns, plus compliquée que prévue.

Arras 2019 : L’Esprit de famille (Eric Besnard)

On ne choisit pas sa famille. On fait tout simplement avec. Et si par hasard le destin redistribue les cartes, mieux vaut saisir l'opportunité, afin de remettre les choses à plat et repartir sur de nouvelles bases.

Cannes 2018 : Sauvage

La sauvagerie n'est pas vraiment là où on pourrait l'attendre dans ce premier film poignant, présenté dans le cadre de la Semaine de la Critique au Festival de Cannes. Dans Sauvage, ce sont moins les rencontres sordides qui choquent que les sentiments à fleur de peau, cette naïveté affective par laquelle se distingue le protagoniste en quête perpétuelle d'amour.

Les Arcs 2017 : Ni juge ni soumise

Elle roule en 2CV. Elle n'a pas la langue dans sa poche. Et elle a une conception assez libre de la pratique de la justice. En fait, c'est une femme excentrique hors pair qui se trouve au centre du documentaire parfois hilarant, parfois écœurant Ni juge ni soumise, présenté au dernier Festival des Arcs.

Critique : Tramontane

Quelle place le cinéma, un art visuel par excellence, réserve-t-il à la cécité ? Est-il en mesure d’en rendre compte d’une façon radicale, susceptible de simuler la perte d’un sens chez le spectateur, au risque de produire un film proprement impossible à regarder ? Pareille perte de repères avait été tentée pour le cas vaguement comparable de la surdité dans le film ukrainien The Tribe de Myroslav Slaboshpytskiy, sorti il y a deux ans et demi, lui aussi présenté à la Semaine de la critique de Cannes, où les nombreuses répliques en langue des signes n’avaient volontairement pas été sous-titrées.

Critique : Sorcerer

La filmographie de William Friedkin est ponctuée d’œuvres qui n’ont pas su tenir toutes leurs promesses, d’un point de vue soit artistique, soit commercial. Depuis Les Garçons de la bande, l’un des premiers films à oser présenter des personnages homosexuels sous un jour plutôt positif, quoique désespérément caricatural, jusqu’à ses deux derniers films, Bug et Killer Joe qui n’ont pas enthousiasmé Hollywood alors qu’ils montraient une vigueur créatrice insoupçonnée chez le réalisateur bientôt octogénaire, en passant par le coup double de succès démesurés de French Connection et L’Exorciste, puis un autre démêlé avec la communauté homosexuelle autour de Cruising et la survie de sa carrière sous perfusion grâce au soutien de son épouse, dirigeante de Paramount, le parcours en dents de scie du réalisateur est presque plus passionnant que ses films pris séparément.

Arras 2024 : L’Attachement

En termes de drames familiaux, le fil est ténu entre notre appréciation à leur égard ou au contraire leur rejet catégorique. Difficile de trouver le ton juste, celui qui nous fait adhérer à ces tranches de vie, tout en aménageant des espaces de singularité qui vibrent à leur propre rythme.

Arras 2019 : Gloria Mundi (Robert Guédiguian)

Une immense tristesse émane du nouveau film de Robert Guédiguian, plébiscité au dernier Festival de Venise, où il avait valu à Ariane Ascaride la Coupe Volpi de la Meilleure actrice, et présenté en avant-première à l'Arras Film Festival. C'est comme si dans la France d'aujourd'hui – et plus concrètement dans la cité bouillonnante de Marseille, si chère au réalisateur qui y a tourné la plupart de ses vingt films en près de quarante ans de carrière – , il n'y avait plus lieu d'espérer une vie un peu meilleure, exempte des éternels problèmes d'argent qui prennent la classe ouvrière à la gorge au quotidien.

Albi 2016 : Louise en hiver

Le trait est simple, tout comme l’histoire. Et pourtant, il émane du nouveau film d’animation de Jean-François Laguionie une incroyable poésie, proche du délire doux et en même temps fermement mélancolique ! Le destin d’une vieille dame, qui a raté le dernier train pour échapper à la morosité hivernale de la côte atlantique, n’émeut personne dans Louise en hiver, faute d’interlocuteur.

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