Berlinale 2022 : François Ozon en ouverture

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François Ozon avec l’Ours d’argent Grand Prix du jury pour Grâce à Dieu © 2019 Richard Hübner /
Internationale Filmfestspiele Berlin Tous droits réservés

Pour cause de flambée de la crise sanitaire due au coronavirus à travers le monde, bon nombre de festivals ont dû basculer malgré eux en mode virtuel en ce début d’année. Tel est le cas aux États-Unis de celui de Sundance et, plus près de chez nous, au Pays-Bas de celui de Rotterdam. Le Festival de Berlin, quant à lui, continue pourtant de faire de la résistance, en annonçant cette semaine qu’il aura bel et bien lieu en présentiel, quoique de manière allégée. Ainsi, les festivités filmiques dans la capitale allemande se dérouleront moins de jours que prévu initialement. Alors que la 72ème Berlinale aurait dû avoir lieu du jeudi 10 au dimanche 20 février prochains, la soirée du palmarès sera finalement programmée dès le mercredi 16 février, suivie de quatre jours de rattrapage destinés au public local.

De même, le protocole sanitaire sera renforcé, avec l’obligation de présenter à la fois une preuve vaccinale, ainsi qu’un test négatif avant chaque entrée en salle. Le port du masque, exclusivement sous forme FFP2, sera également requis dans tous les lieux du festival. De quoi souhaiter une bonne dextérité nasale aux professionnels qui se rendront en Allemagne le mois prochain.

Les Larmes amères de Petra von Kant © 1972 Tango Film / Filmverlag der Autoren / Carlotta Films Tous droits réservés

Alors que les premiers titres des sélections parallèles ont été communiqués au fil de ces derniers jours et que les projections de presse en amont ne vont pas tarder à commencer, nous connaissons depuis avant-hier le film d’ouverture de ce Festival de Berlin résistant contre la vague Omicron. Il s’agit de la production française, prochainement distribuée par Diaphana en France, Peter von Kant de François Ozon. Cette adaptation libre de Les Larmes amères de Petra von Kant de Rainer Werner Fassbiner, présenté en compétition à Berlin en 1972, participera elle aussi à la course à l’Ours d’or, jugée par le président M. Night Shyamalan et son jury.

François Ozon (* 1967) est un grand habitué du Festival de Berlin, où il a déjà présenté cinq de ses films, tous en compétition. Le premier, Gouttes d’eau sur pierres brûlantes, lauréat du Teddy du Meilleur Film gay en l’an 2000, entretenait d’ailleurs un lien direct avec l’œuvre de Fassbinder, puisqu’il était adapté de sa pièce. Depuis, les spectateurs allemands ont pu découvrir du côté du Berlinale Palast 8 femmes, Ours d’argent spécial pour la distribution féminine, dont Isabelle Huppert, Ours d’or honorifique cette année (voir notre news à ce sujet), Angel, Ricky et Grâce à Dieu, Grand Prix du jury en 2019.

Au Festival de Cannes, le prolifique Ozon est un peu moins omniprésent, puisqu’il n’y a présenté que quatre films en compétition, de Swimming Pool en 2003 jusqu’à Tout s’est bien passé l’année dernière. Enfin, il a été à trois reprises de passage au Lido vénitien, avec 5 X 2, Potiche et Frantz.

Gouttes d’eau sur pierres brûlantes © 2000 Jean-Claude Moireau / Fidélité Films / Les Films Alain Sarde / Haut et court
Tous droits réservés

Parmi la distribution connue à ce jour de Peter von Kant, on retrouve … Hanna Schygulla, qui avait déjà participé au film original de Fassbinder, aux côtés de Margit Carstensen. Sept ans plus tard, elle avait gagné l’Ours d’argent de la Meilleure actrice pour Le Mariage de Maria Braun du même réalisateur, puis un Ours d’or honorifique en 2010. Récemment, elle avait déjà collaboré avec François Ozon sur son film précédent Tout s’est bien passé.

L’acteur français Denis Ménochet est de même un fidèle du réalisateur, puisqu’il a collaboré avec lui sur Dans la maison et Grâce à Dieu. Côté festivals, c’est surtout à celui de Venise qu’il s’était imposé grâce à son interprétation d’un père malveillant dans Jusqu’à la garde de Xavier Legrand, Lion d’argent de la Meilleure réalisation en 2017, puis César du Meilleur Film en 2019.

Enfin, on ne présente plus Isabelle Adjani, l’actrice aux cinq César, de Possession de Andrzej Zulawski en 1982 jusqu’à La Journée de la jupe de Jean-Paul Lilienfeld en 2010. A Berlin, elle avait gagné l’Ours d’argent de la Meilleure actrice en 1989 pour Camille Claudel de Bruno Nuytten. Et à Cannes, huit ans plus tôt, le prix d’interprétation féminine pour Possession et Quartet de James Ivory.

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