À voir sur Netflix : Balle perdue – Pas perdue pour tout le monde

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Balle perdue
France : 2020
Titre original : –
Réalisation : Guillaume Pierret
Scénario : Guillaume Pierret, Alban Lenoir, Kamel Guemra
Acteurs : Alban Lenoir, Nicolas Duvauchelle, Ramzy Bedia
Distributeur : Netflix France
Durée : 1h32
Genre : Thriller, Action
Date de sortie : 19 juin 2020

Note : 4/5

Petit génie de la mécanique, Lino est réputé pour ses voitures-bélier. Jusqu’au jour où il se fait arrêter pour un braquage qui tourne mal. Repéré par le chef d’une unité de flics de choc, il se voit proposer un marché pour éviter la prison. Neuf mois plus tard, Lino a largement fait ses preuves. Mais soudain accusé à tort de meurtre, il n’a d’autre choix que de retrouver l’unique preuve de son innocence : la balle du crime, coincée dans une voiture disparue…

Alban Lenoir, action star

Produit en France pour Netflix, Balle perdue est porté par deux personnalités fortes. Le cinéaste Guillaume Pierret d’une part, repéré grâce à un excellent court-métrage en 2012 puis avec des vidéos tournées pour les rigolos de Golden Moustache. L’acteur Alban Lenoir d’autre part, promu ici coscénariste et directeur artistique. On ne se lassera d’ailleurs jamais de dire tout le bien que l’on pense d’Alban Lenoir, cascadeur devenu acteur s’étant fait remarquer dans Goal of the Dead (2014) et Un français (2015) avant de réellement exploser dans Antigang (2015), Brice 3 (2016) et L’intervention (2019).

Balle perdue permettra donc à Alban Lenoir de s’offrir le rôle dont il rêvait : celui du « héros de l’histoire », qui portera sur ses épaules un film d’action tout entier. Grâce à Guillaume Pierret, qui parvient rapidement – notamment grâce à une séquence d’ouverture assez énorme – à imposer un style de polar sec et sans fioritures, il s’impose donc sans peine, assurant même dans les scènes où on ne l’aurait pas forcément imaginé a priori, telle que cette spectaculaire évasion du commissariat à mi-métrage, au cours de laquelle il défonce littéralement une escouade de flics tentant de l’empêcher de sortir.

Cette scène est à l’image du reste du film : solide, habilement mise en scène, directe et pleine de rythme. Le scénario est aussi frontal que linéaire, et va à l’essentiel de façon sèche, souvent assez brutale. Ainsi, malgré quelques clichés et malgré quelques petits défauts (concernant notamment le jeu un peu excessif de Nicolas Duvauchelle), il sera impossible de s’ennuyer devant le spectacle que nous propose Balle perdue.

Une réussite old school

Ce spectacle bien sûr, c’est celui d’un divertissement sincère, franc et populaire, nouvelle démonstration du fait qu’il ne faut pas tortiller du cul pour chier droit. Pas de filtres à la MTV / EuropaCorp, pas de montage ultra-cut, pas de rap FM à la con… Juste une putain de bonne intrigue et une énergie communicative, qui culminera dans une scène finale époustouflante avec une Renault 21 modifiée pour l’occasion. Les amoureux d’Antigang seront également de retrouver au casting quelques-uns des acteurs du film de Benjamin Rocher, prouvant à quel point Alban Lenoir doit être fidèle en amitié : Stéfi Celma, Sébastien Lalanne, Stephen Scardicchio…

On notera par ailleurs que la fin du film, relativement ouverte, pourrait laisser envisager une suite si d’aventure Guillaume Pierret et Alban Lenoir s’avéraient tentés par le fait de remettre le couvert. On ignore si le modèle financier de Netflix concernant les films d’action français aura les reins suffisamment solides pour tenir pendant plusieurs années, mais si une suite était envisagée, on sera au rendez-vous… Il serait ainsi assez facile d’envisager que Lino (Lenoir) continue à travailler pour les flics, tandis que de son côté, Areski (Duvauchelle) préparerait son impitoyable vengeance…

La messe est donc dite : Balle perdue est une réussite aussi inattendue qu’enthousiasmante, un excellent polar blindé d’action, humble, généreux et « couleur locale », bref dans la droite lignée de ce qui se fait de mieux dans le genre en France depuis Total western. Un pur kif de divertissement qui nous redonne espoir dans l’avenir du divertissement produit en Gaule. Cocorico donc, et vive la Gaule !

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