Festival de Cannes 2015 : Vincent Lindon enfin récompensé

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(crédit photos : Valery Hache / AFP)
(crédit photos : Valery Hache / AFP)
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C’est la première fois que je reçois un prix dans ma vie… C’est l’un de nos plus grands acteurs et on ne le dit pas forcément assez. En remettant son prix d’interprétation masculine à Vincent Lindon, âgé de 56 ans, le jury de l’édition 2015 du Festival de Cannes couronne non seulement une superbe interprétation mais aussi une carrière riche en performances mémorables. Nommé cinq fois au César du meilleur acteur, pour La Crise de Coline Serreau (qui lança sa carrière sur un chemin dont il n’a jamais depuis dévié), Ma petite entreprise de Pierre Jolivet, Ceux qui restent d’Anne Le Ny, Welcome de Philippe Lioret et Quelques heures de printemps de Stéphane Brizé, il est honteusement parti systématiquement bredouille. Il apparaît aujourd’hui aux yeux des cinéphiles du monde entier comme le meilleur acteur de cette édition et l’on ne peut que souscrire à cette décision pleine de bon sens. L’on espère farouchement qu’il sera célébré lors de la prochaine cérémonie des César. Le contraire serait, disons-le tout net ici et maintenant, une honte.

Vincent Lindon 03

Vincent Lindon est donc primé pour La Loi du marché, en salles depuis le 19 mai. Le comédien trouve le ton juste dans ses échanges avec des non-professionnels, son visage sobrement expressif scruté par le réalisateur Stéphane Brizé dans un superbe scope qui lui permet de saisir la moindre de ses moindres réactions tout en captant les actions et les paroles de ses interlocuteurs. Un homme dont la psychologie et l’âme se révèlent par un jeu en retenue et d’une tension rentrée. Vincent Lindon donne vie à ce chômeur en lutte pour trouver un travail. Il existe sous nos yeux dans sa tragédie d’homme confronté à une machine destructrice, le chômage, captée dans toute son horreur dans ce très grand moment de cinéma. C’est l’un des trois plus beaux jours de ma vie disait-il encore ému, troublé, élégant dans sa surprise d’avoir enfin été honoré par ses pairs, dédiant son prix à ses parents disparus. Parmi ses autres grands rôles et/ou films à ne pas manquer, Fred de Pierre Jolivet, Le Septième Ciel et Pas de scandale de Benoît Jacquot, Mercredi folle journée de Pascal Thomas, Mademoiselle Chambon de Stéphane Brizé ou Pater d’Alain Cavalier.

Vincent Lindon 02

Dans son discours de remerciement, il a notamment remercié l’attachée de presse du film, Marie-Christine Damiens qui accompagne notamment les longs-métrages de Robert Guédiguian, Solveig Anspach, Alain Cavalier (dont Pater) ou de Stéphane Brizé. Un beau geste, assez rare dans ce genre d’occasion.

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