Test DVD : Billionaire Boys Club

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Billionaire Boys Club

 
États-Unis : 2018
Titre original : –
Réalisation : James Cox
Scénario : James Cox, Captain Mauzner
Acteurs : Ansel Elgort, Kevin Spacey, Taron Egerton
Éditeur : Metropolitan Vidéo
Durée : 1h48
Genre : Drame
Date de sortie DVD : 19 janvier 2019

 

Dans les années 1980, le jeune et ambitieux Joe Hunt, fonde la société Billionaire Boys Club, composée d’héritiers fortunés de Beverly Hills. Avec ses associés, ils mettent en place une arnaque de grande envergure. L’argent coule à flot mais la machination s’emballe, les obligeant à rembourser des sommes considérables à de puissants clients jusqu’au jour où la police les soupçonne d’homicide…

 


 

Le film

[3,5/5]

C’est bien connu, certains rôles peuvent à jamais marquer une carrière d’acteur. Il existe en effet des acteurs qui seront à jamais assimilés aux personnages qu’ils ont incarné à l’écran ; même s’ils essaient de se débarrasser de cette image par trop envahissante qui leur colle à la peau, ils ne parviennent jamais à s’en libérer totalement. Dans le cas de Kevin Spacey, ce sont en quelque sorte les « événements » qui l’ont rattrapé : suite aux accusations de harcèlement sexuel dont il a été la cible courant 2018, l’acteur est devenu persona non grata à Hollywood, et la pire crainte de tous les producteurs : il est redevenu, plus de vingt ans après Usual Suspects (Bryan Singer, 1995), le « Keyser Söze » de l’usine à rêves.

« C’est devenu un mythe, un genre de père fouettard dont les malfrats parlent à leurs gosses le soir : Fais gaffe, si tu balances papa, Keyser Söze viendra te chercher. Personne ne croit vraiment qu’il existe. (…) Moi je crois en Dieu, et la seule chose dont j’ai peur, c’est Keyser Söze. » A Hollywood, Kevin Spacey est donc devenu l’incarnation vivante de ce croque-mitaine de cinéma. Plus personne n’ose le faire tourner : on l’a effacé du montage final de Tout l’argent du monde, et son dernier film en date, Billionaire boys club, a fait le [bad] buzz l’été dernier à travers le monde entier, en ne récoltant que 126 dollars le jour de sa sortie aux Etats-Unis (sur un circuit certes déjà très réduit), et seulement 425 dollars sur son premier week-end d’exploitation. Cette information balancée par The Hollywood Reporter a été reprise partout, relayée sur les réseaux sociaux et s’est propagée comme une trainée de poudre, mettant à priori un terme définitif à la carrière de l’acteur, oscarisé en 1996 puis en 2000 pour ses prestations dans Usual suspects et American Beauty. Le seul moyen que l’on imagine pour lui afin de sortir de cette crise serait de se lancer, à l’image de Charlie Sheen il y a quelques années, dans une tournée de « stand-up » à travers les USA, qui lui permettrait peut-être de conserver un lien avec son public et de retrouver un jour le chemin des studios.

Vu les chiffres catastrophiques enregistrés par le film aux Etats-Unis, Billionaire boys club n’est naturellement pas sorti dans les salles françaises. Pourtant, la sortie d’un nouveau film de James Cox aurait pu constituer, en soi, un événement susceptible de réunir les cinéphiles français : il s’agit d’un cinéaste assez « rare », au parcours intéressant, et son Wonderland avait plutôt efficacement marqué les mémoires en 2003. A la croisée des chemins entre des films évoluant dans le petit monde de la finance (Margin call, Le loup de Wall Street…) et les reconstitutions de faits divers ou de success story en mode « arnaques, argent, drogue et filles faciles » (The big short, Middlemen…), Billionaire boys club s’avère pourtant un très solide thriller financier, habilement mis en scène, bien rythmé, malin, occasionnellement très amusant, et surtout porté par une série d’acteurs vraiment haut de gamme : on retrouvera donc les jeunes Ansel Elgort et Taron Egerton, respectivement découverts dans Baby driver et la saga Kingsman, qui seront secondés par une poignée de vétérans (Kevin Spacey donc, mais également Cary Elwes ou Rosanna Arquette). A leurs côtés, on notera également la présence de Billy Lourd et Emma Roberts, deux actrices de la « jeune génération », que l’on a pu voir évoluer sur les dernières saisons de la série American horror story.

En deux mots comme en cent, Billionaire boys club ne méritait certainement pas l’échec retentissant qu’il a malheureusement subi au box-office US durant l’été 2018. On salue donc bien bas l’initiative de Metropolitan Vidéo de faire découvrir au spectateur français, malgré l’adversité, ce nouveau thriller confirmant l’adage bien connu « à arnaqueur, arnaqueur et demi »…

 

 

Le DVD

[4/5]

Comme on vient de l’écrire juste au-dessus, c’est donc aujourd’hui l’excellent éditeur Metropolitan Vidéo qui s’offre aujourd’hui les cojones de sortir Billionaire boys club sur support DVD, malgré la cabale médiatique tournant autour de Kevin Spacey depuis quelques mois. Le DVD que nous propose Metro est d’ailleurs en tous points excellent : le rendu est assez superbe, composant de façon adroite avec les limites intrinsèques d’un encodage en définition standard ; ainsi, le film n’apparaît jamais trop lissé, la définition et le piqué sont d’une belle précision, et les couleurs tiennent vraiment bien la route sans le moindre problème de compression ou autre pétouille technique : un bel hommage rendu à la photo du film, signée James M. Muro, oui oui, le réalisateur de Street trash, qui aimerait d’ailleurs bien qu’on oublie qu’il fut un jour aux commandes de ce film (mais là est une autre histoire). Côté son, VF et VO sont naturellement proposées en Dolby Digital 5.1, dans des mixages bien enveloppants et dynamiques. Les sous-titres sont clairs et sans fautes.

Du côté de la section suppléments, l’éditeur nous propose juste une poignée de bandes-annonces de films du même genre, mais rien que la possibilité de découvrir ce film est déjà une excellente nouvelle : pour être tout à fait honnête, on n’imaginait même pas qu’il traverserait l’Atlantique…

 

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