Test DVD : All inclusive

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All inclusive

 
France, Belgique : 2019
Titre original : –
Réalisation : Fabien Onteniente
Scénario : Fabien Onteniente, Guy Laurent, Franck Dubosc
Acteurs : Franck Dubosc, François-Xavier Demaison, Josiane Balasko
Éditeur : Warner Bros.
Durée : 1h29
Genre : Comédie
Date de sortie cinéma : 13 février 2019
Date de sortie DVD : 17 juillet 2019

 

Planté par sa fiancée à l’aéroport, Bruno s’envole seul pour une semaine dans un club de vacances All Inclusive aux Caraïbes. Une mauvaise nouvelle n’arrivant jamais seule, il va devoir partager sa chambre avec Jean-Paul Cisse, éternel célibataire très envahissant… Avec Lulu, retraitée et veuve très open, Caroline, Manon et Sonia, trois copines venues enterrer le divorce de la première et Édouard Laurent, le directeur du Club Caraïbes Princess, les deux vacanciers ne sont pas prêts d’oublier leur séjour sous le soleil des cocotiers…

 


 

Le film

[3/5]

Autant le dire d’entrée de jeu, au regard de son affiche et de sa bande-annonce (qui sont de celles qui font lever le sourcil en se disant « ah ouais quand même »), on pensait passer devant All inclusive un moment poussif et laborieux. On se le disait d’autant plus que le film affiche à ce jour la note de 3/10 sur IMDb, et que les critiques françaises réunies sur Allociné, qu’il s’agisse de la presse ou même des simples d’esprit  spectateurs s’exprimant sur le site, la note attribuée au film culmine du côté des 1,1/5. Il y a donc une espèce de consensus autour du film de Fabien Onteniente : il semble plus que jamais « intellectuellement correct » de trouver le film nul. All inclusive fait ainsi partie de ces films que les critiques voient (?) afin d’alimenter leur « flop » de l’année, et il y a de fortes chances qu’il apparaisse en bonne place dans ceux-ci, aux côtés du dernier Kev Adams. C’est bien pratique, d’ailleurs, et cela permet à tout le monde d’y aller de ses bons mots sans avoir à justifier le moins du monde, en brodant, en y allant de ses comparaisons et de ses métaphores les plus fines, brocardant les éléments marketing disponibles avant la sortie (affiches, bandes-annonces et visuels affligeants, rappelant le pire du pire des années 90), inventant parfois de façon pure et simple des défauts au film, au point que l’on puisse parfois vraiment se demander si les détracteurs du film ont réellement pris la peine de le voir.

Pour Écran Large, le film est « Situé dans les confins du Gros Beauf Cinematic Universe » et s’exprime « avec le raffinement d’une promotion d’école de commerce abandonnée dans le Quartier Rouge d’Amsterdam », pour Le Parisien, All inclusive est « Pathétique, ridicule et pas vraiment feel good » ; le journaliste s’interroge d’ailleurs sur le fait « qu’à part Balasko, à l’hôtel, il n’y a que des bimbos. Et la caméra ne se prive pas de s’attarder sur leurs paires de fesses bien galbées » (ah bon ?). Pour Premiere, c’est « le naufrage du duo Fabien Onteniente / Franck Dubosc (…) Scénario bâclé, dialogues pas travaillés, comédiens en surjeu, image mal léchée, ce All Inclusive a tout compris. » Enfin, pour Télérama, le film est « Un navet avec la finesse d’un brontosaure en tutu » proposant au public des « jeux de mots de niveau blagues Carambar ». La messe est dite : nul ne semble avoir de pitié à l’encontre du nouveau film de Fabien Onteniente. Cela dit, en vingt ans de comédies populaires et quasiment autant de mépris critique affiché à son encontre, on peut supposer que le cinéaste s’est forgé une sacrée carapace, et que ce genre de quolibets condescendants ne l’atteignent plus.

Et si on vous disait que de notre côté, le film d’Onteniente nous a fait rire de façon bien plus régulière que Nicky Larson et le parfum de Cupidon, vous nous classez définitivement parmi les beaufs de service, ou les critiques les moins fiables de France ? Parce qu’on n’irait certes pas jusqu’à affirmer qu’on tient là la comédie de l’année, mais All Inclusive s’avère tout de même un spectacle tout à fait honorable, avec un véritable « ton » parfois bien plus décalé et moderne que la plupart des détracteurs du film ne voudront jamais l’admettre. Et surtout, si les vannes ne fonctionnent certes pas toutes – loin de là ! – l’ensemble développe tout de même des thématiques parfois assez bien vues (concernant l’avidité mesquine des personnages et, au fond, leur profonde solitude dans ce genre d’endroits) et un humour potache faisant occasionnellement mouche, même si bien sûr Franck Dubosc n’a jamais particulièrement fait dans la dentelle côté subtilité. Alors oui, le film est un peu cynique, dans le sens où ni les touristes ni les employés de ce genre de « Clubs » ne sont présentés sous un jour très flatteur. Mais pourquoi la férocité vis-à-vis de ses contemporains vaudrait-elle à Onteniente d’être taxé de vil cinéaste au regard méprisant, « tendant au public un miroir confit de mépris, lui moissonnant le portefeuille en échange d’un produit pensé aux airs de doigt d’honneur gangréné », quand des américains tels que Mike Judge ou les frères Coen sont portés aux nues quand ils font preuve de la même rudesse vis-à-vis de leurs personnages ?

Dans l’absolu, il n’y a donc pas à avoir honte d’apprécier All Inclusive à sa juste valeur : celle d’une petite comédie sans autre prétention que de divertir pendant une heure et demi, avec des gags tantôt hilarants, tantôt tombant complètement à plat. Dans l’ensemble cela dit, le bilan est plutôt positif, grâce au rythme et à l’énergie de l’ensemble, et du talent de certains seconds-rôles, tels qu’Amelle Chahbi (mais si, vous savez, l’ex-compagne de Fabrice Eboué) et Mister V. Alors bien sûr, ce n’est pas du niveau de Grève Party (1998), le meilleur film de Fabien Onteniente, mais ça reste tout à fait fréquentable.

 

 

Le DVD

[4/5]

Malgré les paysages idylliques qu’il met en scène, et les 814.000 entrées qu’il a enregistré dans les salles obscures en France, All Inclusive ne sortira malheureusement pas au format Blu-ray ; la faute sans doute à la « cabale » organisée contre le film par la critique, les médias et les réseaux sociaux, véhiculant une pensée unique bien déterminée à avoir la peau de Franck Dubosc et Fabien Onteniente. Qu’à cela ne tienne : il faut avouer que Warner bros. est un éditeur parfaitement rodé au format DVD, et nous propose une nouvelle fois un master sans faille : définition, piqué et couleurs composent parfaitement avec les limites d’un encodage en définition standard : c’est impeccable, le piqué est même étonnamment précis, et les couleurs sont vraiment éclatantes. Côté son, c’est du très classique (mais solide) Dolby Digital 5.1, dynamique et équilibré : le spectateur bénéficiera d’un mixage très immersif, particulièrement remarquable durant les séquences musicales. Zéro défaut.

Côté suppléments, l’éditeur nous propose une série de six scènes coupées, parfois très amusantes d’ailleurs : on notera par exemple un petit numéro musical effectué par Franck Dubosc et François-Xavier Demaison, conçu comme un clin d’œil à La La Land.

 

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