Test Blu-ray : The King of New York

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The King of New York

États-Unis : 1991
Titre original : King of New York
Réalisation : Abel Ferrara
Scénario : Nicholas St. John
Acteurs : Christopher Walken, David Caruso, Laurence Fishburne
Éditeur : Carlotta Films
Durée : 1h43
Genre : Thriller, Policier
Date de sortie cinéma : 18 juillet 1990
Date de sortie DVD/BR : 8 septembre 2021

Un homme sort de prison. Pas n’importe quel homme. C’est Frank White, le plus grand des seigneurs du crime à New York. Mais l’impitoyable Frank White nourrit aussi le rêve de construire un hôpital pour les plus démunis. Ce qui n’est pas du goût de tout le monde, y compris les flics prêts à tous les coups bas pour détruire son empire…

Le film

[5/5]

Chef d’œuvre autant que pierre angulaire du polar contemporain, vestige lointain d’une époque où Abel Ferrara réussissait à maîtriser son cinéma, pépite sombre habitée par une série d’acteurs au top de leur forme et de leur charisme (une pensée particulière pour David Caruso et Larry Fishburne, 20 ans avant qu’ils ne s’encroûtent dans Les experts), The King of New York, c’est tout cela à la fois, et sans aucun doute beaucoup plus. Un film parfait que Carlotta a décidé d’exhumer avec une nouvelle restauration 4K…

Sommet de la collaboration entre Abel Ferrara et Nicholas St. John, The King of New York suit la trajectoire de Frank (Christopher Walken), un ancien baron de la drogue fraîchement sorti de prison, dans sa quête meurtrière afin de reprendre le contrôle de son territoire. Il s’agit d’une intrigue policière fort bien tenue. D’un côté, on a donc un truand brutal mais charismatique bien décidé à éliminer la concurrence ; de l’autre, on a un groupe de flics dirigés par un vieux briscard tenace (Victor Argo) prêts à tout pour que Frank ne reprenne pas le contrôle de la ville.

Comme l’indique clairement le titre du film de Ferrara, The King of New York est un film au cœur duquel la « Grosse Pomme » tient un rôle très important. Frank est ainsi décrit comme un gangster désireux de rendre un peu meilleure la ville qu’il aime. Parallèlement à ses activités criminelles, il jette donc son dévolu sur un hôpital menacé de fermeture, qu’il promet de « sauver ». The King of New York s’impose ainsi également comme le portrait d’une ville en mutation, gérée dans l’ombre par une criminalité elle aussi en train de changer.

Les « valeurs » du passé sont sur le point de disparaître, les gangsters élégants et le sens de l’honneur du milieu sont de plus en plus remplacés par une criminalité plus jeune, ne respectant pas les règles du passé – une nouvelle génération de criminels est en train de supplanter la précédente. Film d’atmosphère, The King of New York transcende véritablement son intrigue de gangsters pour donner à voir au spectateur le drame d’une ville en transformation, sur le point de sombrer.

Noir, nihiliste, le film s’est dès lors imposé sans peine comme le mètre-étalon de toute une nouvelle génération de thrillers à l’atmosphère étouffante, dans lesquels l’environnement urbain a autant d’importance que les personnages en eux-mêmes.

Se démarquant des classiques de Martin Scorsese ou de Sidney Lumet (la filiation avec Le prince de New York tourné dix ans plus tôt est évidente), Abel Ferrara réalisait avec The King of New York un classique instantané, violent, exceptionnellement stylisé, qui réussissait le tour de force de ne jamais imiter les grands polars l’ayant précédé, et parvenait à se créer sa propre identité. Indispensable.

Le Blu-ray

[5/5]

Le moins que l’on puisse dire, c’est que The King of New York revient de loin. Pour les amoureux de polar n’ayant pas eu la chance de le découvrir dans les salles obscures au moment de sa sortie, il faut admettre que la prime découverte du film de Ferrara, sur support VHS, ne rendait clairement pas justice au film, qui se déroule essentiellement de nuit – certaines séquences étaient tout simplement illisibles, incompréhensibles. Il faudrait attendre 2012 et la sortie du film en Blu-ray – déjà chez Carlotta Films – pour enfin redécouvrir le film dans des conditions correctes.

Aujourd’hui, The King of New York bénéficie d’un nouveau transfert 4K, qui pulvérise le master de 2012. Le transfert est de toute beauté, il n’y a vraiment rien à redire. Les couleurs pètent la forme, les noirs sont abyssaux, le piqué est d’une précision époustouflante, et aucun souci de compression ne vient jamais gâcher la fête. Le rendu général des scènes de nuit est littéralement époustouflant : il s’agit là d’une quasi-renaissance. Côté son, l’éditeur nous propose un mixage DTS-HD Master Audio 5.1 redoutablement efficace en version originale, ainsi que les deux versions d’origine (VF/VO) en DTS-HD Master Audio 2.0.

Dans la section bonus, Carlotta Films recycle les entretiens exclusifs déjà disponibles sur le Blu-ray français. On commencera donc avec un très intéressant entretien avec Abel Ferrrara (28 minutes). Celui-ci y ressasse quelques souvenirs sur la production et le tournage de The King of New York, en buvant du Perrier (image étrange). On continuera ensuite avec un entretien avec Augusto Caminito, producteur du film (20 minutes). Ce dernier y partagera – en français SVP – ses souvenirs sur la préparation du film. On terminera avec les traditionnels spots TV et bandes-annonces.

Il est à noter également que The King of New York est proposé dans un packaging remarquable : il s’agit en effet du seizième film à intégrer les rangs de la collection « Édition Prestige limitée » de Carlotta Films. Le chef d’œuvre d’Abel Ferrara s’offre ainsi un luxueux coffret limité à 1500 exemplaires qui s’impose d’entrée de jeu comme un « bel objet », contenant non seulement le Blu-ray et le Blu-ray 4K Ultra HD du film mais également tout un tas de « goodies » réunis pour l’occasion : un « pin’s », un jeu de 8 photos et l’affiche du film en 40×60. Un bel objet de collection.

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