Test Blu-ray : Point Break – Réédition 2023

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Point Break – Extrême limite

États-Unis, Japon : 1991
Titre original : –
Réalisation : Kathryn Bigelow
Scénario : W. Peter Iliff
Acteurs : Patrick Swayze, Keanu Reeves, Gary Busey
Éditeur : Metropolitan Vidéo
Durée : 2h07
Genre : Thriller, Action
Date de sortie cinéma : 28 août 1991
Date de sortie DVD/BR : 19 août 2023

Afin de démasquer des braqueurs de banque, Johnny Utah, un jeune et ambitieux agent du FBI infiltre le milieu des surfeurs de Californie du Sud. Sous l’influence du charismatique Bodhi, il découvre alors une partie cachée de sa personnalité qui le pousse toujours plus loin dans la prise de risque…

Le film

[4/5]

Petit classique du film d’action des années 90, ayant acquis au fil des ans le statut de film culte, Point Break avait fait exploser en son temps les carrières de Kathryn Bigelow et de Keanu Reeves, tout en confirmant le statut de superstar de l’époque pour Patrick Swayze. Un peu plus de trente ans plus tard, la redécouverte du film confirme tout le bien que l’on pouvait penser de ce petit film, qui nous apparaît avec le recul un peu plus bourrin que dans nos souvenirs. La réalisation extrêmement rentre-dedans de Kathryn Bigelow, les dialogues et les différentes scènes d’action sont très marqués 90’s, et contribuent aujourd’hui à donner à Point Break une aura supplémentaire.

Bien entendu, il n’aura échappé à personne que Point Break possède, d’une façon encore plus marquée que les autres actioners des années 80/90, une forte dimension homo-érotique dans la relation qui se crée entre les personnages de Johnny (Keanu Reeves) et Bodhi (Patrick Swayze). La testostérone, l’adrénaline et la quête sans cesse renouvelée de sensations fortes cache assez mal les désirs inassouvis des deux personnages principaux, surtout du côté du personnage de Keanu Reeves, qui perdra tous ses repères au fil du film et connaîtra ce qui pourrait s’apparenter à une crise d’identité.

Le rapprochement entre ces deux êtres est d’ailleurs subtilement annoncé dès le générique de Point Break, qui voit le nom des deux acteurs se rapprocher, puis s’entrelacer à l’image, d’une façon plus explicite que ne pourrait le montrer par la suite Kathryn Bigelow. Le choix de Lori Petty dans le rôle de la petite amie de Johnny / ancienne petite amie de Bodhi n’est d’ailleurs pas innocent : elle ressemble énormément à Keanu Reeves, et elle apparaît au final comme un « substitut » de Bodhi pour Johnny, cet homme qu’il ne peut avoir, et qui le forcera – d’un seul regard – à vider le chargeur de son flingue vers le ciel. Bien sûr, le flingue en question s’impose comme un autre substitut…

Mais bien sûr, Point Break n’est pas qu’un film sur la relation contrariée de deux hommes qui s’attirent sans se l’avouer : il s’agit également d’un gros film d’action, mettant en scène les « anciens Présidents », des braqueurs anti-système se prenant pour des Robins des Bois des temps modernes et dont le discours permet au film de placer au cœur du film un petit discours vaguement subversif qui n’est pas tout à fait inintéressant. Par ailleurs, la mise en scène fantastique de la réalisatrice Kathryn Bigelow, son sens de l’action et son sens aigu de la construction d’une histoire s’imposent comme les véritables fondations du film.

Kathryn Bigelow nous livre en effet avec Point Break un film d’action très tendu et bien rythmé. Réalisatrice chevronnée, elle sait comment gérer les petites surprises que nous réserve le récit, et nous claque chaque rebondissement avec une aisance et une grâce presque inégalées, tout en conservant la tension et l’atmosphère de son film. Par ailleurs, on pourra noter que l’intrigue de Point Break révèle ses cartes bien plus tôt dans le film que la plupart des films d’action de l’époque, brisant par là-même les formules et conventions d’usage, comme celle qui voudrait par exemple que la véritable nature de Bodhi nous soit révélée dans le dernier acte du film. Le genre de petit détail qui a permis au film de traverser les années sans le moindre dommage…

Avant de terminer, on soulignera que revoir Point Break nous permettra de retrouver une poignée de têtes connues, que l’on connaissait peut-être un peu moins bien en 1991. Dans le rôle de Rosie, le psychopathe complice des braqueurs, on reconnaîtra Lee Tergesen, connu pour son rôle de Chet dans la série Code Lisa (1994-1998) tout autant que pour celui de l’inoubliable Beecher dans Oz (1997-2003). Dans le rôle du patron de Gary Busey et Keanu Reeves, on se réjouira de retrouver John C. McGinley, l’irascible Dr. Cox de la série Scrubs (2001-2010). Enfin, on apercevra également Tom Sizemore dans le rôle d’un flic infiltré, ainsi que le chanteur des Red Hot Chili Peppers Anthony Kiedis dans le rôle d’un surfeur / trafiquant de drogue.

Le Blu-ray

[4/5]

Petit à petit, Warner continue de lâcher les droits des ses films de catalogue à d’autres éditeurs vidéo, et c’est aujourd’hui ce qui nous vaut aujourd’hui le plaisir de redécouvrir Point Break en Haute-Définition sous les couleurs de Metropolitan Vidéo. Pour ceux qui possédaient déjà l’édition Blu-ray de 2011, le master dont dispose Metro aujourd’hui semble être exactement le même qu’à l’époque : si des défauts demeurent (notamment en ce qui concerne les scènes nocturnes ou en basse lumière), le bond qualitatif par rapport à l’antique édition DVD que vous avez peut-être encore sur vos étagères est vraiment saisissant. Le film est proposé au format Scope respecté, le grain d’origine est bien présent, le piqué est relativement précis, les couleurs sont vives et les noirs assez denses. C’est du beau travail. Côté son, VF et VO sont proposées dans de solides mixages DTS-HD Master Audio 2.0, particulièrement dynamiques. Pas de bonus à l’horizon, mais la redécouverte de Point Break trente ans après sa sortie ne constitue-t-elle pas, à elle-seule, un supplément de choix ?

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