Test Blu-ray : Midnight run

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Midnight run

États-Unis : 1988
Titre original : –
Réalisation : Martin Brest
Scénario : George Gallo
Acteurs : Robert De Niro, Charles Grodin, Yaphet Kotto
Éditeur : Elephant Films
Durée : 2h06
Genre : Thriller, Action, Comédie
Date de sortie cinéma : 28 septembre 1988
Date de sortie DVD/BR : 17 octobre 2018

Jack Walsh, flic intègre, a quitté la police parce qu’il refusait de se laisser acheter par un caïd de la drogue, Jimmy Serrano. Il est maintenant chasseur de primes pour le compte d’Eddie Moscone à Los Angeles, et doit retrouver Jonathan « le Duc » Mardukas, un comptable ayant réussi à escroquer quinze millions de dollars à Serrano…

Le film

[4,5/5]

Si excellent soit-il, Midnight run n’a jamais réellement obtenu l’attention qu’il méritait de la part du public. En effet, malgré ses 80 millions de recettes au box-office US et son score très correct de 564.000 entrées en France en 1988, le film est, une trentaine d’années plus tard, plutôt globalement retombé dans les limbes obscures de la mémoire collective. De nos jours, on retient par exemple bien plus souvent le cinéaste Martin Brest pour un autre film qu’il a réalisé dans les années 80 : Le flic de Beverly Hills – qui s’avère paradoxalement beaucoup moins bon et attachant que le film de 1988. Va comprendre, Charles ! Et tant qu’on en est à citer Charles, justement, pourquoi la carrière de Charles Grodin, formidable dans Midnight run, semble-t-elle s’être bizarrement éteinte après sa participation à Beethoven en1992 ? Indice : la réponse est peut-être dans la question.

Pourtant, Midnight run est indéniablement un formidable buddy movie. Se basant sur un script millimétré, aussi précis que souvent très drôle et plutôt original dans son genre, le film de Martin Brest s’impose en effet comme une belle réussite, que l’on prenne par l’angle de l’action ou du suspense que par celui des dialogues ou du timing comique. Le film atteint une espèce d’état de grâce, que le temps semble encore amplifier au fur et à mesure que les années passent. Déroulant son intrigue selon une mécanique de précision absolument imparable, ce road movie suivant l’attachement progressif de deux êtres que tout oppose ne souffre en effet d’aucun temps mort ou d’aucune scène inutile : chaque scène, chaque séquence apporte en effet de l’eau au moulin du film de Martin Brest. Les courses-poursuites succèdent aux embrouilles et autres scènes de suspense, on rit, on frissonne, et le duo Robert De Niro / Charles Grodin fonctionne finalement aussi bien dans l’action que dans l’humour. Le hasard des sorties vidéo nous ayant permis de redécouvrir récemment deux films de Francis Veber mettant en scène le duo Gérard Depardieu / Pierre Richard (lire notre article), on ne peut s’empêcher de retrouver chez les deux américains cette alchimie rare et précieuse. Du côté des seconds-rôles, les deux acteurs bénéficient qui plus est du soutien exceptionnel d’acteurs de la trempe de Joe Pantolino, Dennis Farina ou Yaphet Kotto.

On notera également la participation de Danny Elfman à la musique du film, et si bien sûr son score est clairement moins riche et baroque que les classiques qu’il a pu livrer pour les films de Tim Burton, l’ensemble est tout à fait brillant, mélangeant habilement rythmes classiques et rhythm ‘n’ blues. En deux mots comme en cent, Midnight run est véritablement un classique oublié, à redécouvrir séance tenante.

Le Blu-ray

[4,5/5]

Après en avoir exhumé quelques trésors presque oubliés ces dernières années, Elephant Films continue son exploration des tréfonds du catalogue d’Universal Pictures, pour le plus grand plaisir du cinéphile français. Ce mois-ci, ce sont donc trois fleurons du cinéma populaire américain des années 80 que l’éditeur est allé repêcher : Dragnet (1987), Bigfoot et les Henderson (1987) et Midnight run (1988). Une excellente nouvelle pour tous les quarantenaires nostalgiques ayant vu et aimé ces films dans leur enfance, et une occasion pour les plus jeunes de découvrir trois gros succès publics de la deuxième moitié des 80’s dans des conditions inédites.

Car côté Haute Définition, les trois films de cette vague n’ont clairement pas à rougir de leurs prestations techniques : la définition est précise, les couleurs riches et bien saturées, les noirs sont profonds, et la restauration a globalement pris soin de préserver le grain argentique d’origine. Bien sûr, les plans « à effets » (générique, mentions écrites, fondus enchainés) accusent des effets du temps, mais le reste est d’une propreté et d’une stabilité tout à fait étonnantes. Tout juste remarquera-t-on, comme d’habitude avec les masters de chez Universal, un usage manifeste du réducteur de bruit, mais ce dernier semble avoir été, dans les trois cas, utilisé avec parcimonie. Malgré cette petite réserve donc, la galette Blu-ray de Midnight run nous propose un rendu HD tout à fait appréciable, qui enterre définitivement l’édition DVD du film, disponible depuis 2003 (la préhistoire en matière de galettes numériques !). Côté son, la version originale ainsi que la version française d’origine sont toutes deux mixées en DTS-HD Master Audio 2.0, dans des mixages propres, équilibrés et toujours clairs. La VO est également proposée dans un spectaculaire mixage DTS-HD Master Audio 5.1, d’un dynamisme assez étonnant, surtout si l’on tient compte de l’âge du film (trente ans déjà). La spatialisation est donc au rendez-vous, et s’avère renforcée par une utilisation très habile du caisson de basses : du beau travail acoustique, ne trahissant jamais l’esprit du film.

Du côté des suppléments, on passera rapidement sur la bande-annonce du film, accompagnée d’un teaser et des bandes-annonces des deux autres films de cette vague consacrée aux années 80, pour se concentrer sur la présentation du film par Julien Comelli et Erwan Le Gac. Bénéficiant d’un montage original, ce sujet plein de fantaisie casse les codes des présentations de films en France, souvent filmées en plan fixe et très monotones. Celui-ci en revanche s’avère rythmé par des propos très intéressants et entrecoupé d’extraits du film. On terminera le tour des bonus avec un intéressant mais anecdotique making of d’époque, qui a au moins le mérite de nous permettre d’entendre l’équipe s’exprimer sur le film (8 minutes environ), ainsi qu’avec la traditionnelle galerie de photos d’exploitation.

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