Test Blu-ray : Les crevettes pailletées

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Les crevettes pailletées

 
France : 2019
Titre original : –
Réalisation : Cédric Le Gallo, Maxime Govare
Scénario : Cédric Le Gallo, Maxime Govare, Romain Choay
Acteurs : Nicolas Gob, Alban Lenoir, Michaël Abiteboul
Éditeur : Universal Pictures France
Durée : 1h38
Genre : Comédie
Date de sortie cinéma : 8 mai 2019
Date de sortie DVD/BR : 25 septembre 2019

 

Après avoir tenu des propos homophobes, Matthias Le Goff, vice-champion du monde de natation, est condamné à entraîner « les crevettes pailletées », une équipe de water-polo gay, davantage motivée par la fête que par la compétition. Cet explosif attelage va alors se rendre en Croatie pour participer aux Gay Games, le plus grand rassemblement sportif homosexuel du monde. Le chemin parcouru sera l’occasion pour Matthias de découvrir un univers décalé qui va bousculer tous ses repères et lui permettre de revoir ses priorités dans la vie…

 


 

Le film

[3/5]

« L’histoire du cinéma gay a toujours aussi été en parallèle celle de l’homophobie. Autant les représentations filmiques de l’homosexualité jouaient et jouent encore un rôle essentiel d’affirmation et de visibilité auprès d’un public plus ou moins confidentiel, autant elles font œuvre de résistance contre l’ignorance, voire l’hostilité à l’égard des orientations sexuelles en dehors de la norme hétéro. La tolérance a beau avoir gagné du terrain ces dernières années, la communauté LGBTQ a plus que jamais besoin de ces encouragements par écran interposé, soit fictifs, soit issus de la réalité par voie de documentaire. Dans ce contexte, un film comme Les crevettes pailletées, aussi plaisant et gentil soit-il, se distingue par un traitement quelque peu discutable de ce fléau social que reste l’homophobie. Bien que son intrigue s’en revendique ouvertement, avec ce sportif de haut niveau qui pourra changer progressivement d’état d’esprit grâce à son travail imposé d’entraîneur auprès d’une équipe de water-polo gaie, les manifestations plus concrètes de ce projet éducatif des masses demeurent sensiblement plus ambiguës. (…)

Si le quotidien des homosexuels en France ressemblait à ce qu’en montre un film comme Les crevettes pailletées, ce serait définitivement la vie en rose. Les déboires habituels et les luttes au jour le jour sont vite évacués à travers un rapide tour d’horizon des membres de l’équipe par leur capitaine lors d’un rare moment de confidences avec leur coach récalcitrant, mais sinon, tout n’est que bonne humeur, fête et accessoirement quelques prises de bec sans conséquences. Le contrat du divertissement est ainsi amplement rempli, tout comme une idéologie vaguement sportive, bâtie sur la solidarité et l’entraide. Toutefois, l’écriture plutôt expéditive du scénario empêche le récit d’approfondir quelque aspect que ce soit de ce microcosme haut en couleurs. Si le ton global du film n’était pas aussi détendu et bienveillant, on pourrait presque y soupçonner un vilain enchaînement de clichés, équitablement répartis parmi ces sportifs amateurs dont le ridicule est heureusement relativisé par leur humanité distillée à petites touches. Car les lieux communs n’y manquent pas, entre l’obscénité joyeuse en marge du bassin, les tentatives de drague plus ou moins couronnées de succès, voire plus en phase avec le genre du mélodrame sportif, le suspense à gros sabots de l’élimination certaine à chaque match d’une équipe au talent douteux, qui n’aurait pas dû prétendre arriver aussi loin dans la compétition. (…)

On ne vous déconseillera jamais un film qui défend la cause gaie avec autant d’optimisme. Ni l’occasion de retrouver le craquant Alban Lenoir dans un rôle très convenable. Néanmoins, Les crevettes pailletées ne risque pas trop de marquer l’Histoire du cinéma gay par le progrès en termes de mœurs ou de regard sur l’homosexualité qu’il promeut. Il s’agit davantage d’un film agréable à regarder, peu susceptible d’offusquer qui que ce soit par les temps relativement lucides que nous avons la chance de vivre. »

Extrait de la critique de notre chroniqueur Tobias Dunschen. Retrouvez-en l’intégralité en cliquant sur ce lien.

 

 

Le Blu-ray

[4/5]

Après une belle carrière en salles ayant tout de même réuni 577.000 français, Les crevettes pailletées débarque donc en Blu-ray, sous la bannière d’Universal Pictures. Et comme à son habitude, l’éditeur nous livre une galette très soignée : côté image, le master s’avère propre et bien défini ; le piqué est d’une précision à couper le souffle et les couleurs vraiment éclatantes. Les contrastes et la gestion des noirs ont été tout particulièrement soignés, les nombreuses scènes nocturnes affichent en effet une forme redoutable. Côté son, le film de Cédric Le Gallo et Maxime Govare est mixé en DTS-HD Master Audio 5.1, et propose un rendu parfaitement clair, fin et tout particulièrement bien spatialisé, l’immersion pour le spectateur est vraiment optimale. On notera également la présence d’un mixage en DTS-HD Master Audio 2.0, qui s’avérera d’avantage centré sur les voix, et donc plus équilibré si vous regardez le film sans Home Cinema.

Du côté des suppléments, on commencera tout d’abord avec une galerie d’affiches, reprenant les affiches rejetées par la production ainsi que les celles utilisées pour l’exploitation du film à l’international. On continuera ensuite avec un court making of (6 minutes), qui compile quelques extraits du tournage et les propos des acteurs et des deux réalisateurs, selon lesquels la découverte de cette équipe de water-polo gay a littéralement changé leur vie. Les mêmes propos ou presque seront réitérés par les cinéastes dans un micro-sujet (une minute et 28 secondes) consacré au Festival international du film de comédie de l’Alpe d’Huez, où Les crevettes pailletées a obtenu le prix du jury. Enfin, on terminera avec quelques images tirées de la présentation du film lors de l’avant-première au Grand Rex (2 minutes), qui nous permettra d’entendre les retours très enthousiastes du public présent dans la salle.

 

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