Test Blu-ray : Black Adam

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Black Adam

États-Unis : 2022
Titre original : –
Réalisation : Jaume Collet-Serra
Scénario : Adam Sztykiel, Rory Haines, Sohrab Noshirvani
Acteurs : Dwayne Johnson, Sarah Shahi, Viola Davis
Éditeur : Warner Bros. Entertainment France
Durée : 2h04
Genre : Super-héros, Fantastique, Action
Date de sortie cinéma : 19 octobre 2022
Date de sortie DVD/BR : 22 février 2023

Dans l’antique Kahndaq, l’esclave Teth Adam avait reçu les super-pouvoirs des dieux. Mais il en a fait usage pour se venger et a fini en prison. Cinq millénaires plus tard, alors qu’il a été libéré, il fait régner sa conception très sombre de la justice dans le monde. Refusant de se rendre, Teth Adam doit affronter une bande de héros d’aujourd’hui qui composent la Justice Society – Hawkman, le Dr Fate, Atom Smasher et Cyclone – qui comptent bien le renvoyer en prison pour l’éternité…

Le film

[3/5]

Pour ceux qui ne le connaîtraient pas, Black Adam est un super-méchant de l’écurie DC Comics conçu, à sa création en 1945, comme une version maléfique du super-héros Shazam (qui, à l’époque, s’appelait encore Captain Marvel). Le personnage incarné à l’écran par Dwayne Johnson devait, à l’origine, apparaître dans Shazam ! (David F. Sandberg, 2019), mais il fut finalement décidé par les têtes pensantes de l’univers cinématographique DC que ce dernier bénéficierait de son propre film.

Et comparé aux nombreuses déceptions mises en boite par Warner et DC ces dernières années, on admettra que Black Adam se tient à peu près debout. Le film de Jaume Collet-Serra peine certes à trouver sa tonalité, oscillant constamment entre l’humour et l’atmosphère sombre dans laquelle se sont enlisées les productions DC depuis plus d’une décennie. Comme toujours chez DC également, les scènes d’action ressemblent globalement à des cinématiques de jeux vidéo : à l’exception du premier affrontement entre Black Adam et la Justice Society, toutes s’avèrent assez ennuyeuses et ne développent aucun enjeu dramatique particulier.

Pour autant, les effets spéciaux sont très réussis, il y a une poignée de séquences qui fonctionnent bien, et en dépit de quelques longueurs et des inévitables tirades solennelles que nous débitent certains personnages, Black Adam est un film qui se laisse doucement regarder, à la manière d’un gros film d’action un peu désuet. Bref, il s’agit d’un spectacle familial globalement sympathique, qui plaira à coup sûr aux enfants, et ce même si on est loin, très loin de l’éblouissante réussite d’un film tel que The Suicide Squad (James Gunn, 2021) et toujours cent coudées en dessus de la quasi-intégralité des productions Marvel sorties sur (tous) les écrans ces dix dernières années.

La nomination récente de James Gunn à la tête de DC Studios va sans le moindre doute possible énormément changer les choses (la suite de Black Adam a d’ailleurs été annulée moins d’un mois après son arrivée), mais le gros problème des adaptations DC Comics au cinéma jusque-là, c’est que les dirigeants de DC Studios ne semblaient voir aucune idée de ce qu’ils faisaient, et restaient bloqués sur une image du film de super-héros qui avait, au bas mot, quinze à vingt ans de retard sur son concurrent Marvel. On trouvera une illustration frappante de cet état de fait dès les premières minutes de Black Adam, qui suivent, au cœur d’une cité futuriste, un jeune garçon se baladant en skate-board, avec en fond sonore un tube des Smashing Pumpkins datant de… 1995. OK Boomer !

Black Adam souffre également de sa mise en chantier tardive, et du fait qu’en parallèle, Marvel a déjà pris soin lors de sa « Phase 2 » d’installer plusieurs personnages de super-héros moins connus du grand public qui, depuis, sont devenus aussi célèbres qu’incontournables. Ainsi, on aura beau savoir que le Dr. Fate a été créé chez DC Comics une vingtaine d’années avant le Dr. Strange, le fait est qu’il sera impossible de ne pas penser à la découverte du film de Jaume Collet-Serra que les pouvoirs et le mode opératoire des deux personnages se ressemblent énormément (avec de plus une vue sur la « tête dans le casque » piquée à la saga Iron Man). Même chose pour Hawkman, créé en 1940, qui pour cause de mise en avant trop tardive, évoquera beaucoup le Falcon de Marvel, pourtant créé en 1969.

Les deux autres membres de la Justice Society que l’on découvre dans Black Adam en rappellent également d’autres issus du giron de Marvel : Cyclone (créée en 1996) est grosso modo l’équivalent DC de Tornade des X-Men (créée en 1975), et Atom Smasher (créé en 1983) celui de Ant-Man (créé en 1962). On notera également que le masque d’Atom Smasher est juste une copie bleue du masque du mercenaire disert dans les films Deadpool (Tim Miller, 2016) et Deadpool 2 (David Leitch, 2018).

Et puisqu’on en est à évoquer les éléments les plus anachroniques du film, on passera rapidement sur la présence d’un nouvel artefact, la Couronne de Sabbac, fabriquée avec de l’Eternium, minerai dont le spectateur se foutra autant que les scénaristes de Black Adam, et qui ne servira qu’à introduire un personnage de bad guy supplémentaire complètement superflu, qui tend de plus à faire de Black Adam un personnage secondaire dans son propre film. C’est dommage, surtout si l’on considère que Black Adam est un spin-off de Shazam !, et que le film de David F. Sandberg était parvenu à trouver une approche plus équilibrée et efficace, tout en restant fidèle à son personnage principal.

Le Blu-ray

[4/5]

Cela n’aura rien d’étonnant si vous avez eu le loisir de découvrir les dix autres films de l’univers cinématographique DC en Haute-Définition ces dernières années : comme on pouvait s’y attendre, le Blu-ray de Black Adam édité par Warner bros. représente la référence, le top du top en matière de rendu Haute-Définition. Le piqué est précis, avec des couleurs somptueuses, des noirs profonds et des contrastes au top niveau. La définition et l’encodage sont irréprochables, tout est littéralement impeccable, il n’y a absolument rien à redire. Le tableau est donc idyllique, d’autant que la galette nous propose un encodage de haute volée qui ne faiblit littéralement jamais.

Côté son, on tire notre chapeau à la branche française de Warner, qui nous propose des mixages Dolby Atmos à la fois en version originale et en version française ! Faute de matériel adéquat, les deux pistes sonores seront décodées en Dolby TrueHD 7.1, et les deux mixages se révèlent vraiment exceptionnels. Dès la première séquence du film – le prologue et la découverte du fragment d’Eternium – tout part littéralement dans tous les sens, dans un esprit naturellement très BD, mais surtout très immersif et souvent assez réjouissant : que cela soit en VF ou VO, on sera régulièrement surpris par des effets fusant de toutes parts, qui de plus sont tous placés de façon fine et précise. Au final, tous les canaux acoustiques sont sollicités, les basses sont puissantes, bref, on en prend littéralement plein les tympans, et c’est un véritable régal, un spectacle sonore extraordinaire, d’un dynamisme littéralement époustouflant.

Du côté de la section suppléments, on trouvera les habituelles featurettes made in Warner, soit un ensemble extrêmement complet de plus d’une heure de sujets très informatifs quoiqu’un peu trop orientés « promo ». On reviendra donc dans un premier temps sur l’histoire du personnage de Black Adam (10 minutes) dans les comics de chez DC, et son évolution de méchant à gentil en fonction des cas. Sur le même principe, on découvrira ensuite l’histoire de la Justice Society (14 minutes), avec un retour sur le contexte de l’apparition de ce « groupe » de super-héros dans les années 40. On s’attardera ensuite sur le travail d’adaptation (6 minutes) qui fut nécessaire à la transposition du personnage sur le grand écran. On reviendra ensuite sur les forces et les faiblesses du personnage principal (5 minutes), avec une insistance toute particulière sur son background et ses failles psychologiques.

On passera ensuite plus particulièrement aux aspects formels et visuels de Black Adam, avec un retour sur le production design du film (5 minutes) ainsi que sur les effets spéciaux (4 minutes), et en particulier sur les nombreuses scènes prenant place dans les airs. On continuera avec un sujet consacré à la conception de la ville de Kahndaq (6 minutes), ainsi que son importance dans l’intrigue, on fera un détour par le Rocher de l’éternité (6 minutes), et on s’attardera sur les costumes du film (8 minutes). Enfin, on terminera avec une featurette dédiée aux scènes de destruction du film (7 minutes).

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