Test Blu-ray : Deadpool 2

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2002

Deadpool 2

États-Unis : 2018
Titre original : –
Réalisateur : David Leitch
Scénario : Rhett Reese, Paul Wernick, Ryan Reynolds
Acteurs : Ryan Reynolds, Josh Brolin, Zazie Beetz
Éditeur : 20th Century Fox
Durée : 2h14
Genre : Action, Comédie
Date de sortie cinéma : 16 mai 2018
Date de sortie DVD/BR : 17 octobre 2018

L’insolent mercenaire de Marvel remet le masque ! Plus grand, plus mieux, et occasionnellement les fesses en l’air, il devra affronter un Super-Soldat dressé pour tuer, repenser l’amitié, la famille, et ce que signifie l’héroïsme – tout en bottant Cinquante Nuances de Culs, car comme chacun sait, pour faire le bien, il faut parfois se salir les doigts…

Le film

[4,5/5]

Dans le petit monde des super-héros, le personnage de Deadpool a toujours été un peu à part. Anti-héros conscient d’être un personnage de fiction évoluant dans les pages d’une bande dessinée, le personnage créé par Rob Liefeld et Fabian Nicieza en 1991 cassait volontiers le « quatrième mur », avec une nette propension à commenter de façon sarcastique l’action, les facilités scénaristiques et autres clichés habituellement acceptés sans broncher de la part du lecteur. De fait, en ajoutant au genre une sacrée dose d’humour et de mise en abyme, il a certainement réconcilié certains lecteurs avec les super-héros et les comic-books se prenant un peu trop au sérieux. Mais c’est aussi une des raisons qui en ont fait un des personnages les plus décriés de l’univers Marvel. Ainsi, avant que sa côte de popularité ne remonte en 2008 avec la deuxième série de comics le mettant en scène en solo, il n’était pas rare que, dans les boutiques spécialisées en comics, l’on refuse tout net d’entendre parler du personnage. « Non, on ne vend pas de Deadpool ; nous on aime les comics môssieur, donc on n’aime pas Deadpool » pouvait-on s’entendre répondre quand, désespéré de ne pas trouver de bande dessinées mettant en scène le « Merc with a mouth » dans les rayonnages, vous vous décidiez à demander conseil à un vendeur. Un peu comme si pour ces ayatollahs du bon goût en matière de comic-books, il était impossible d’aimer à la fois les super-héros et l’humour. Aujourd’hui, cette époque est révolue : depuis le bug de l’an 2000, les super-héros ont largement envahi la culture populaire et ne se vendent plus en boutiques spécialisées, mais partout, des librairies classiques aux supermarchés. Et notamment grâce au film Deadpool sorti en 2016, le personnage est devenu un incontournable de chez Marvel, les comics lui étant dédiés inondant même carrément de nos jours les rayons BD.

Que Deadpool ait aujourd’hui accès à la notoriété qu’il méritait est une bonne chose, mais l’esprit fortement empreint de dérision qui fait son univers demande, peut-être même encore plus de nos jours, un petit délai d’acclimatation pour le lecteur. Car même s’ils jouent avec les codes et détournent volontiers largement les attentes des amateurs de comics, les récits mettant en scène le personnage n’appartiennent pourtant pas à la simple « parodie » : Deadpool évolue bel et bien dans l’univers très codifié de la Marvel. Les scénaristes des deux Deadpool au cinéma, Rhett Reese et Paul Wernick, qui avaient déjà prouvé leur attachement à la culture comics avec Bienvenue à Zombieland, semblent avoir bien compris ce nécessaire délai d’acclimatation au personnage. En optant pour un récit d’origines extrêmement classique dans le domaine super-héroïque (retour sur la naissance des pouvoirs, mise en place de l’environnement et de la tonalité…), les deux scénaristes ont donc choisi d’acclimater le spectateur le temps d’un film, par ailleurs fort réussi (lire notre article). Au terme des deux premières heures passées en compagnie de Wade Wilson, le spectateur était à priori mûr pour qu’on lui lâche la main, et pour passer aux choses sérieuses – entendons par là en réalité de passer aux choses moins sérieuses… Autant dire donc que Deadpool 2 était attendu au tournant !

Et là, le miracle se produit. Porté par la passion de Rhett Reese, Paul Wernick et d’un Ryan Reynolds toujours aussi impliqué (il est cette fois crédité en tant que coscénariste), Deadpool 2 réussit le tour de force de s’avérer à la fois plus drôle, plus fidèle à l’esprit des comics et tout simplement meilleur que l’original. Présenté en Blu-ray dans sa version « Super méga $@%!# chouette » (Super duper cut), le film nous propose un véritable tour de montagnes russes complètement barge, s’offrant le luxe de se débarrasser très rapidement de Vanessa, personnage clairement « parasite » en ce qui concerne l’épanouissement de la personnalité noire et je-m’en-foutiste de Deadpool (quitte à la faire revenir par la suite sous la forme de Copycat, la mutante métamorphe, l’essentiel était ici d’amoindrir son rôle dans l’intrigue). Visiblement inspirés par les séries Deadpool kills the Marvel Universe (2011) et Deadpool kills the Marvel Universe again (2017), les auteurs de Deadpool 2 mettent la « X-Force » sur le devant de la scène, y intégrant plusieurs mutants classiques (Bedlam, Shatterstar, Zeitgeist) pour mieux les faire disparaitre au terme d’une séquence valant clairement son pesant de cacahuètes. Cable, Firefist et Domino intègrent en revanche la franchise de façon claire et supposément durable. Côté humour, Deadpool 2 s’impose comme un véritable festival de vannes et de créativité, même si l’ensemble est loin de développer une quelconque finesse. C’est lourdingue, c’est d’une folle vulgarité, mais l’humour décomplexé de la chose s’avère très régulièrement efficace, provoquant de bons gros éclats de rire du côté du spectateur. On notera une prédominance de gags tournant autour de la région anale, les dialogues évoquant toutes les trois à cinq minutes l’insertion d’objets divers dans le fondement de tel ou tel personnage. La pansexualité de Deadpool est également largement mise à l’honneur, notamment à travers sa relation avec Colossus, souvent très drôle. Parallèlement à ces gags et à de multiples jeux de mots un peu (voire carrément) scabreux, certaines trouvailles s’avèrent tellement originales et barrées qu’elles imposent carrément le respect, comme ce gag sur les jambes de Deadpool et le clin d’œil à Basic Instinct, ou l’utilisation de la musique symphonique de Tyler Bates, absolument démente. On retiendra tout particulièrement ce morceau épique lors de l’affrontement avec Juggernaut, porté par un puissant orchestre à cordes, bois, cuivres et percussions, surplombé d’un chœur classique du dernier sérieux, chantant avec solennité « You can’t stop him / You can’t stop this motherfucker », qui sera suivi par la répétition de « Holy shit ! Holy shit ! Holy shit balls ! ». Vous admettrez quand même le génie de la chose – facétie qui a d’ailleurs valu à la bande originale instrumentale de Deadpool 2 d’être la première de l’histoire à se voir apposer le logo « Parental advisory : Explicit lyrics ».

Du côté des acteurs, on se régalera de la prestation de Josh Brolin dans la peau de Cable, son apparition dans la peau de ce personnage occasionnant une série de clins d’yeux appuyés au MCU (ou Univers cinématographique Marvel) au cœur duquel Brolin incarnait déjà le personnage de Thanos. Mais la vraie révélation du film est bel et bien la jeune Zazie Beetz, parfaite incarnation à la fois cool et détachée de Domino, qui s’impose en quelque sorte comme le « négatif » de sa version comic-books : dans les comics, Domino a la peau blanche comme de la craie et un rond noir autour de l’œil gauche ; Zazie Beetz au contraire est une actrice black avec un rond blanc autour de l’œil… Et comme le souligne Deadpool dès les premières séquences du film, la réalisation à proprement parler s’écarte du déluge d’images numériques et de CGI dont regorgeait le premier film : signé David Leitch, ancien cascadeur / coordinateur de scènes de combat passé à la réalisation avec le très impressionnant John Wick, ce Deadpool 2 revient aux bases en nous proposant des scènes d’action spectaculaires, jouissives et toujours absolument lisibles. Du cinéma 100% plaisir en mode fun en somme – pile ce dont on rêvait !

Le Blu-ray

[4,5/5]

C’est bien sûr 20th Century Fox qui sort aujourd’hui Deadpool 2 en Blu-ray, dans un édition 2 Blu-ray contenant la version cinéma d’un côté (1h59) et la version« Super méga $@%!#& chouette » (2h14) sur le deuxième disque. Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’éditeur nous propose un résultat absolument superbe : définition au taquet, piqué d’une précision redoutable, couleurs éclatantes de naturel… Le tout est bluffant de précision, affichant un niveau de détail assez époustouflant et préservant pleinement la patine visuelle du film. Qu’il s’agisse des plans d’ensemble ou de détail, tout est parfait. Contrastes et niveaux de noirs sont également impressionnants de profondeur, et le transfert semble exempt de toute trace de bruit, fourmillements, banding ou tout autre écueil numérique. Un sans-faute donc ! Même constat pour les pistes son : la VO est mixée en DTS-HD Master Audio 7.1 et s’avère carrément épique, extrêmement puissante et dynamique, proposant des effets multicanaux souvent surprenants, notamment sur les échos, et des basses vraiment spectaculaires. La répartition et le placement des voix sont subtils, et l’ensemble arrache littéralement tout sur son passage. Comme souvent avec la Fox, la version française est en revanche proposée dans un « simple » mais solide mixage DTS 5.1 : l’immersion est optimale pour le spectateur, la spatialisation joue la carte du « gros son » bien bourrin et de l’efficacité, à l’image du personnage de Deadpool en somme : du beau travail.

Du côté des suppléments, l’édition 2 Blu-ray de Deadpool 2 propose naturellement son lot de bonus que l’on suppose aussi passionnants et fun que sur le film précédent : un commentaire audio de Ryan Reynolds, David Leitch, Rhett Reese et Paul Wernick, des scènes coupées, un bêtisier, des featurettes et du matériel promo en pagaille… Malheureusement, on ne pourra pas juger sur pièce de la qualité de l’ensemble : tous se situent sur le Blu-ray de la « version cinéma » du film, et l’éditeur n’a malheureusement pu nous fournir que le Blu-ray de la version« Super méga $@%!#& chouette ». Nous reviendrons naturellement sur la teneur complète de ces suppléments si un Blu-ray de la version cinéma nous atterrit dans les mains !

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