Critique : Goodnight Mommy – Festival de Gérardmer 2015

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goodnight-mommy-posterGoodnight Mommy

Autriche – 2015
Titre original : Ich seh, Ich seh
Réalisateur : Veronika Franz, Severin Fiala
Scénario : Veronika Franz, Severin Fiala
Acteurs : Susanne Wuest, Elias Schwarz, Lukas Schwarz
Distribution : aucun
Durée : 1h39
Genre : Horreur
Date de sortie : inconnue

Note : 3,5/5

Un film d’horreur autrichien façon Haneke, deux jumeaux comme héros façon Shining, une héroïne couverte de bandages façon La piel que habito, il sent bon le sable chaud sur le papier ce Goodnight Mommy, et pas que sur le papier !

Synopsis : Durant un été caniculaire, dans une maison de campagne, perdue au milieu des champs de maïs et des bois, des jumeaux de neuf ans attendent le retour de leur mère. Lorsqu’elle revient à la maison, la figure cachée par des bandages, suite à une chirurgie esthétique, ces derniers doutent de son identité…

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Jumeaux à la vie, à la mort 

Il ne faut pas se laisser berner par la première partie du film, Goodnight Mommy est un véritable film d’horreur psychologique. Et pourtant le récit débute sur les images charmantes, digne d’un conte de fées de deux jumeaux jouant dans une forêt. Beauté de l’enfance, solidarité fraternelle, jeux d’enfants, aussi bien le fond que la forme, avec ses plans minutieusement mis en scène, c’est maîtrisé. Mais le spectateur n’est pas dupe, on sait qu’on regarde un film d’horreur et Veronika Franz et Severin Fiala n’oublient pas de nous le rappeler en intégrant rapidement des éléments fantastiques à l’écran.

L’extérieur dans cet univers est un vaste terrain de jeu impropre, les jumeaux se salissent en jouant avec la terre, les animaux, les insectes. Leur maison en revanche est l’opposée, une vaste villa ultra moderne, épurée, impeccable. Le contraste est saisissant, l’intérieur est le lieu de cette femme, la mère, qui sort d’une opération chirurgicale et vit dans cet espace aseptisé et froid, dehors, c’est le terrain des enfants, sale, boueux, et distrayant. Rapidement les deux univers ce mélange, les enfants vont emmener dans la maison des éléments sale de l’extérieur, mais ces deux univers ne peuvent pas se mélanger, impact.

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Une plongée dans l’horreur

La grosse première heure du récit est donc très académique, Franz et Fiala font preuve d’un sens de l’étrange et du merveilleux en intégrant des éléments fantastiques discret, se permettent même une scène comique folle qui fait chuter durant une dizaine de minute la tension qui montait jusqu’alors. Et puis tel un cadeau récompensant le spectateur patient qui aura attendu calmement, la dernière demi-heure sombre dans l’horreur la plus totale.

Un final malsain, insoutenable qui rend le public mal à l’aise, à la fois fasciné et perturbé par l’inacceptable rapport entre une mère et ses enfants. C’est délicieux tant c’est sombre, c’est extrêmement fort dans la qualité de la mise en scène. Et malheureusement ce travail est gâché par un twist indigne de la qualité montré jusqu’à présent. Du déjà-vu, pire, du réchauffé. On se sent volé, c’est frustrant, pire c’est énervant, dommage.

Conclusion

L’influence d’Haneke plane sur ce huit clos épuré, glaçant et progressivement pernicieux jusqu’à l’insoutenable scène finale. Si vous êtes patient, vous serez comblé par cette fin brillante, malsaine et maîtrisée.

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