La Piel que Habito

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La Piel que Habito

La Piel que HabitoLa Piel que Habito

Espagne : 2011
Titre original : La Piel que Habito
Réalisateur : Pedro Almodóvar
Scénario : Pedro Almodóvar
Acteurs : Antonio Banderas, Elena Anaya, Marisa Paredes
Distribution : Pathé Distribution
Durée : 2h00
Genre : Drame
Date de sortie : 17 août 2011

Réalisation :  [rating:4.0]
Scénario :       [rating:4.5]
Acteurs :         [rating:4.0]
Musique :        [rating:3.5]
Globale :          [rating:4.0]
[five-star-rating]

La Piel que Habito est un drame réalisé par Pedro Almodovar en 2011. Attention petite révolution dans le monde d’Almodovar : en effet fini les mélodrames, marque de fabrique du réalisateur espagnol (à tel point que dans son pays on appelle ses films des Almodrama). La Piel que Habito est un faux drame qui ressemble bien plus à un thriller, et le moins que l’on puisse dire c’est qu’on n’est pas au bout de nos surprises.

Synopsis : Depuis que sa femme a été victime de brûlures dans un accident de voiture, le docteur Robert Ledgard, éminent chirurgien esthétique, se consacre à la création d’une nouvelle peau, grâce à laquelle il aurait pu sauver son épouse. Douze ans après le drame, il réussit dans son laboratoire privé à cultiver cette peau : sensible aux caresses, elle constitue néanmoins une véritable cuirasse contre toute agression, tant externe qu’interne, dont est victime l’organe le plus étendu de notre corps. Pour y parvenir, le chirurgien a recours aux possibilités qu’offre la thérapie cellulaire. Outre les années de recherche et d’expérimentation, il faut aussi à Robert une femme cobaye, un complice et une absence totale de scrupules. Les scrupules ne l’ont jamais étouffé, il en est tout simplement dénué. Marilia, la femme qui s’est occupée de Robert depuis le jour où il est né, est la plus fidèle des complices. Quant à la femme cobaye…

La Piel que HabitoFini les lamentations, place à l’action

La Piel que Habito est l’adaptation du polar Mygale de l’auteur français Thierry Jonquet. Le film fut présenté en compétition officielle au Festival de Cannes 2011. L’intrigue du film tourne autour du docteur Robert Ledgard et de son désir de vengeance (il veut se venger de l’homme qui a violé son enfant). Mais à cela s’ajoutent des éléments étranges, comme la séquestration d’une femme qui reste longtemps énigmatique. Le suspens est donc omniprésent et Almodovar joue avec le spectateur en le mettant sur de fausses pistes. Au fur et à mesure, les personnages se dévoilent et les rôles deviennent moins évidents : qui se venge, qui est victime… Almodovar met en avant l’action et efface la tragédie, ses personnages ne se lamentent jamais mais préfèrent régler leurs comptes… et c’est rondement bien mené. Almodovar qui semblait être arrivé au bout de ses mélodrames change de style et trouve un nouveau souffle au bon moment car il faut bien avouer que ses derniers films commençaient sérieusement à tourner en rond.

Au-delà du scénario déjà très travaillé, Almodovar propose une réalisation imaginative. La narration de La Piel que Habito est toujours juste, on ne s’ennuie jamais. Tous les dialogues et scènes annexes ont été coupés pour ne laisser qu’un film vif et efficace. On retrouvera de-ci de-là des références à Hitchcock (surtout dans la gestion du suspens) dont Almodovar se dit être un grand fan. La trame s’articule autour d’un twist improbable qui change la donne et bouleverse l’intrigue. La patte du metteur en scène est immédiatement visible et sa maîtrise du film noir au suspens intense est époustouflante (pourquoi n’en a-t-il pas fait plus tôt ?). La photographie est toujours magnifique de même que la bande originale signée par Alberto Iglesias.

La Piel que HabitoLa renaissance d’Antonio Banderas

On a plaisir à retrouver Antonio Banderas hors de ses rôles patauds qu’il nous propose depuis trop longtemps dans les films hollywoodiens. Ici il semble trouver un second souffle dans la peau du docteur Robert Ledgard, aux cotés du réalisateur qui l’avait lancé. Avec lui Marisa Paredes et la magnifique Elena Anaya interprètent des personnages profonds qui nous réservent bien des surprises. Almodovar prouve une fois de plus qu’il sait parfaitement diriger ses comédiens.

Résumé :

La Piel que Habito signe le renouveau de Pedro Almodovar. Fini les mélodrames et place au thriller psychologique noir et au suspens omniprésent. Avec en plus un Antonio Banderas qui revient des méandres d’Hollywood et une magnifique Elena Anaya, La Piel que habito est un petit bijou du cinéma espagnol.

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