Ces films qui auront droit à une deuxième chance en salles post-confinement

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La Bonne épouse © 2020 Memento Films Tous droits réservés

Le grand jour est enfin arrivé, puisque nous ne sommes plus qu’à quelques minutes de la réouverture des salles de cinéma quasiment partout en France ! Que l’attente fut longue, depuis la fermeture complète dès le dimanche 15 mars pour cause de pandémie du coronavirus ! 99 jours sans la possibilité de se faire une toile et d’innombrables séances perdues à jamais pour l’industrie du cinéma en général et les exploitants en particulier ! Heureusement, au moins en théorie, la reprise ne devrait pas trop se faire attendre, puisque selon divers sondages, 72 % des habitués envisageraient de retourner au cinéma dans les jours et les semaines après le 22 juin et que près de 19 millions de Français souhaitent faire de même d’ici la fin juillet.

La Communion © 2020 Bodega Films Tous droits réservés

Or, l’une des pratiques culturelles et de loisir préférée dans notre pays devra s’adapter à l’après-épidémie. Rien d’extrêmement fâcheux non plus pour une population rompue depuis des semaines aux pratiques de la distanciation sociale et des gestes barrières. Le port du masque sera recommandé pendant vos déplacements au sein de l’établissement, jusqu’au moment où vous poserez vos fesses dans le fauteuil confortable de votre multiplexe ou de votre salle art & essai préféré et dès que vous vous en lèverez. Ce qui est déjà beaucoup moins contraignant que des rumeurs qui nous proviennent d’outre-Atlantique, où le masque serait obligatoire en permanence ! Sinon, le nombre des séances sera réduit et espacé sur la journée pour éviter que les foules se croisent. Ce qui n’est pas pour nous déplaire, petite nature impulsive que nous sommes, puisqu’on aura alors plus de créneaux de séances sur lesquels nous caler à la dernière minute.

Enfin, pour ce qui est du nombre de places disponibles, la situation est devenue plus floue depuis l’intervention du ministre de la culture Franck Riester sur l’antenne de Europe 1 ce matin. Alors que la jauge aurait dû être limitée à la moitié de la capacité de chaque salle, il semble que cette règle puisse être assouplie prochainement, à condition qu’un siège reste libre entre chaque groupe de spectateurs.

#LaSeanceDeMinuit © 2020 Les Cinémas Pathé Gaumont Tous droits réservés

Pratiquement toutes les salles rouvriront donc leurs portes dès demain. Les plus impatients se trouvent du côté du circuit Pathé Gaumont, qui organisera des séances de minuit avec deux avant-premières au choix. Aux Pathés parisiens Wepler et Beaugrenelle, ainsi qu’à Lyon, Toulouse et Rennes, les spectateurs auront le privilège de découvrir avant tout le monde soit la comédie Mon cousin de Jan Kounen avec Vincent Lindon et François Damiens (sortie française prévue le 30 septembre), soit le thriller coréen Lucky Strike de Kim Yong-hoon (sortie française le 8 juillet). Des opérations similaires seront organisées à Paris au cinéma Les 5 Caumartin, qui projettera Les Parfums de Grégory Magne avec Emmanuelle Devos en présence de l’équipe du film (sortie française le 1er juillet) au prix préférentiel de 4€90, de même qu’à Rennes au Cinéma Arvor qui se déconfine avec le très cool The Big Lebowski des frères Coen.

Rares sont les salles qui préfèrent rester prudentes et rouvrir ultérieurement. Sur Paris, ce sera le cas de l’Archipel et du Lucernaire, impactés par leur activité parallèle de théâtre. Ces deux salles n’accueilleront à nouveau leur public qu’à la fin de l’été. Le mythique Studio Galande à Paris, où ont lieu depuis des décennies les célèbres séances de The Rocky Horror Picture Show, prendra de même un léger retard, sa réouverture étant prévue pour le vendredi 3 juillet. La Cinémathèque Française attendra aussi jusqu’au mercredi 15 juillet, mais en échange, elle restera ouverte pendant le mois d’août. Le Forum des images sera de retour à peine plus tôt, à partir du jeudi 9 juillet.

La Cravate © 2020 Nour Films Tous droits réservés

Après cette longue préambule, la question doit vous tarauder de savoir quoi voir sur tous ces écrans, prêts à se rallumer grâce au faisceau lumineux de leur projecteur numérique ? Les nouvelles sorties, à retrouver ici, ne suffisent en effet nullement à remplir toutes les salles, ni en quantité, ni en qualité. Certains font le pari des cycles thématiques bien dans l’air du temps (« L’autre Histoire de l’Amérique » au Max Linder et « Black Films Matter » au MK2 Bibliothèque / « Mon 6-né va crack-er » au Cinéma du Panthéon), pendant que d’autres ressortent de vieux succès populaires sous le label « 1 jour 1 film » et « Le Choix du directeur » chez UGC au tarif unique de 5 euros. En parlant d’UGC, on est quand même un peu étonné de constater que la plupart des multiplexes parisiens, à l’exception de l’UGC Ciné Cité Les Halles, tournent au ralenti avec un début des séances à partir de 16h00 au moins pendant les dix premiers jours. Pour nous rafraîchir au cours de la première canicule de l’été, il va falloir chercher ailleurs …

Enfin, voici sans aucune prétention d’exhaustivité, les films qui reviennent sur grand écran, après que leur carrière en salles a été coupé court, plus ou moins, par le confinement. Alors que la plupart des distributeurs ont communiqué explicitement sur cette deuxième sortie, il y a quand même quelques films dont on déduit qu’ils reviennent en force par le biais des nombreuses salles qui les programment à nouveau.

De Gaulle © 2020 SND Tous droits réservés

La sortie du mois de janvier 2020

Eh oui, le début de l’année semble loin, tellement loin. A tel point qu’on aurait pu croire que tous les films sortis en janvier auraient d’ores et déjà achevé leur cycle d’exploitation en salles. Le distributeur Apollo Films ne semble pas être d’accord, puisqu’il ressort sur un nombre d’écrans réduit la comédie L’Esprit de famille de Eric Besnard avec Guillaume De Tonquédec et François Berléand, qui n’avait pas tellement brillé lors de sa sortie initiale le 29 janvier. Admettons tout de même que l’humanité entière a plus que jamais besoin de rigoler, même si ce n’est guère ce film-là qui renversera la tendance sinistre prédominante.

Invisible Man © 2020 Universal Pictures International France Tous droits réservés

Les sorties du mois de février 2020

A priori six films sortis une première fois au mois de février reviendront dès demain sur les écrans français. Avec une dominante hollywoodienne qui se laisse aisément défendre. Il est en effet fort à craindre que cet été ne soit point rythmé par les blockbusters américains. Le fait que les rares grosses productions venues d’Hollywood, assez téméraires pour sortir en juillet ou en août, repoussent sans cesse leur date de sortie en est un indicateur alarmant. Mieux vaut donc se contenter du réchauffé pour un public familial avec Sonic le film de Jeff Fowler, les fans de films d’horreur avec Invisible Man de Leigh Whannell ou bien le cinéma d’auteur plus ou moins engagé, signé Clint Eastwood (Le Cas Richard Jewell) et Todd Haynes (Dark Waters).

Les deux films français sortis en février, puis ressortis en juin, ne pourraient pas être plus différents l’un de l’autre. Il s’agit du documentaire La Cravate de Étienne Chaillou et Mathias Théry, un regard privilégie sur la campagne présidentielle en 2017 du côté du Front National. Et de la comédie familiale très grand public 10 jours sans maman de Ludovic Bernard avec un Franck Dubosc égal à lui-même.

Une sirène à Paris © 2020 Sony Pictures Releasing France Tous droits réservés

Les sorties du mois de mars 2020

Finalement, il n’y aura eu que deux mercredis de sorties cinéma en mars 2020, avant la fermeture soudaine des salles. Parmi les films sortis le 11 mars, qui n’ont eu que quelques jours d’exposition, l’immense majorité ressort. On se contentera par conséquent de vous renvoyer sur notre chronique parue à ce moment-là ici sur notre site. C’est en quelque sorte comme s’il s’agissait d’une simple parenthèse dans le temps, à la suite de laquelle la vie reprend son cours comme avant. Si seulement c’était le cas !

Six films de la semaine du 4 mars auront également l’occasion d’achever à peu près dignement la première partie de leur parcours économique, si brusquement interrompue. Les deux documentaires du lot posent des questions toujours aussi pertinentes, surtout après le coup d’arrêt dû au coronavirus : Si c’était de l’amour de Patric Chiha et Woman de Anastasia Mikova et Yann Arthus-Bertrand. Les deux fictions françaises relèvent davantage d’une forme consensuelle d’évasion, vers l’idéal historique du général De Gaulle dans De Gaulle de Gabriel Le Bomin au timing involontairement plus opportuniste, quelques jours à peine après le 80ème anniversaire de l’appel du 18 juin, ainsi que vers un personnage de gendarme procédurier interprété par Gérard Lanvin dans Papi sitter de Philippe Guillard qui dénote désormais dans le climat ambiant de contestation populaire à l’égard des forces de l’ordre.

Deux productions étrangères parfont le tableau d’un programme de cinéma richement fourni, à travers le dernier Pixar En avant de Dan Scanlon. Celui-là devra suffire aux fans de l’animation Disney jusqu’au prochain, Soul de Pete Docter, prévu pour une sortie en France le 25 novembre, mais qui aurait dû initialement sortir mercredi prochain. Quant au polonais La Communion de Jan Komasa, candidat malheureux à l’Oscar du Meilleur Film International face au raz-de-marée de Parasite de Bong Joon-ho, notre cher confrère Jean-Jacques en dit le plus grand bien ici.

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