Les sorties du lundi 22 juin 2020

0
1438

Mosquito © 2020 Leopardo Filmes / Alfama Films Tous droits réservés

Ça y est, on y est presque ! Le grand jour qu’on désespérait de ne jamais voir arriver est désormais tout proche. Dès lundi, les salles de cinéma en France vont enfin rouvrir leurs portes, après plus de quatorze semaines de fermeture pour cause de confinement. Le sevrage fut long et difficile. On espère que ce jour d’ouverture généralisée après une si longue absence restera unique dans l’Histoire, peu importe les mauvaises surprises que l’avenir nous réservera sans doute. Tout le monde au cinéma donc à partir de lundi ! Ce qui décalera ponctuellement le rythme habituel des sorties le mercredi. A tel point que pratiquement aucun film ne sortira le 24 juin, puisque les deux ou trois titres concernés officiellement seront d’ores et déjà sur les écrans à partir de lundi.

Que nous réserve le programme de ce retour vaguement triomphal au cinéma ? Une sélection globalement mi-figue, mi-raisin, qui se compose en somme des films qui auraient dû sortir au cours des mois passés et dont les vaillants distributeurs ont en règle générale résisté à l’appel d’une diffusion au rabais en ligne. Il faut même craindre que les semaines à venir soient placées sous le même signe d’une précaution accrue, tant que l’industrie mondiale du cinéma, surtout outre-Atlantique, n’aura pas retrouvé sa vitesse de croisière …

Concrètement, du côté de la fiction, il y a trois ou quatre films qu’on vous conseille avec une insistance particulière. Tout d’abord, deux films découverts en festival il y a une éternité, il nous semble, en 2019 : le très touchant et intense Benni de Nora Fingscheidt, ainsi que le pas moins subtilement virtuose Cancion sin nombre de Melina Leon. Puis, l’odyssée africaine en temps de guerre que vit le soldat portugais totalement dépaysé dans Mosquito de João Nuno Pinto. Et enfin, avec une légère réserve, puisque l’on préférerait rigoler plutôt que de voir la violence déferler sur nos écrans tout beaux mais pas si neufs, le thriller suisse Midnight Runner de Hannes Baumgartner sur la solitude d’un coureur de fond psychopathe, si l’on veut.

Le Capital au XXIe siècle © 2020 General Film Corporation / Upside Production / Diaphana Distribution Tous droits réservés

Or, le véritable morceau de résistance de ces sorties, qui resteront à l’affiche au moins une dizaine de jours, se trouve parmi les nombreux documentaires. Tous les sujets dans l’air du temps y sont traités. Et même plutôt bien traités dans l’ensemble, ce qui rend le choix d’autant plus difficile. A partir de lundi, serez-vous plutôt historien de cinéma avec Be Natural L’Histoire cachée d’Alice Guy-Blaché de Pamela B. Green sur la pionnière française du cinéma muet ou bien altermondialiste en quête d’une nouvelle façon de faire travailler l’argent pour le plus grand bien commun à travers Le Capital au XXIe siècle de Justin Pemberton ? A moins que vous vouliez sauver le continent africain de la désertification en compagnie de la chanteuse malienne Inna Modja dans The Great Green Wall de Jared P. Scott.

Notre cher confrère Jean-Jacques a visiblement apprécié le très féminin Mon nom est clitoris de Lisa Billuart-Monet et Daphné Leblond venu de Belgique, ainsi que le doucement viril Green Boys de Ariane Doublet venu des côtes normandes. Des choix sur lesquels on le suit volontairement, les yeux grands ouverts !

Elephant Man © 1980 Frank Connor / Brooksfilms / Studiocanal / Carlotta Films Tous droits réservés

Enfin, en dehors du vaste programme de recyclage de sorties plus anciennes qui est censé remplir les près de six mille écrans français restés sans images en mouvement pendant plus de trois mois, quelques prestigieuses ressorties accompagnent également la réouverture des salles. A commencer par une splendide restauration en 4K du plus beau et touchant film de l’illustre carrière de David Lynch, le chef-d’œuvre Elephant Man ! La comédie à l’italienne est de même au rendez-vous avec un film à sketches, probablement inégal, quoique en partie réalisé par des maîtres du cinéma transalpin tels que Michelangelo Antonioni et Federico Fellini. Le cinéma suédois n’est pas en reste, grâce à la première partie d’une rétrospective que l’infatigable distributeur Malavida consacre à l’un de ses cinéastes de chevet, Bo Widerberg qui aurait eu 90 ans le 8 juin dernier.


Be Natural L’Histoire cachée d’Alice Guy-Blaché de Pamela B. Green (États-Unis, Documentaire, 1h43, distribué sur 150 copies)

Benni de Nora Fingscheidt (Allemagne, Drame d’enfance, 1h58) avec Helena Zengel, Albrecht Schuch et Gabriela Maria Schmeide (critique)

Cancion sin nombre de Melina Leon (Pérou, Drame, 1h37) avec Pamela Mendoza, Tommy Parraga et Lucio Rojas (critique)

Le Capital au XXIe siècle de Justin Pemberton (États-Unis, Documentaire, 1h43)

The Demon Inside de Pearry Teo (États-Unis, Horreur, 1h27, distribué sur 250 copies) avec Robert Kazinsky, Peter Jason et Hannah Ward

Filles de joie de Frédéric Fonteyne et Anne Paulicevich (France, Drame, 1h31, distribué sur 209 copies) avec Sara Forestier, Noémie Lvovsky et Annabelle Lengronne

The Great Green Wall de Jared P. Scott (Royaume-Uni, Documentaire, 1h30)

Green Boys de Ariane Doublet (France, Documentaire, 1h11) (critique)

The Hunt de Craig Zobel (États-Unis, Thriller, 1h30) avec Ike Barinholtz, Betty Gilpin et Emma Roberts

Jeunesse sauvage de Frédéric Carpentier (France, Drame, 1h20) avec Pablo Cobo, Darren Muselet et Sandor Funtek

Midnight Runner de Hannes Baumgartner (Suisse, Thriller, 1h32) avec Markus Amrein, Saladin Dellers et Annina Euling

Mon nom est clitoris de Lisa Billuart-Monet et Daphné Leblond (Belgique, Documentaire, 1h28) (critique)

Mosquito de João Nuno Pinto (Portugal, Guerre, 2h02) avec João Nunes Monteiro, Miguel Moreira et João Lagarto

Nous les chiens de Oh Sung-yoon et Lee Choon-baek (Corée du Sud, Animation, 1h42)

L’Ombre de Staline de Agnieszka Holland (Pologne, Drame historique, 1h59) avec James Norton, Vanessa Kirby et Peter Sarsgaard

Reprises

L’Amour à la ville (1953) de Michelangelo Antonioni, Federico Fellini, Dino Risi, Carlo Lizzani, Francesco Maselli et Alberto Lattuada (Italie, Comédie, 1h49) avec Rita Josa, Rosanna Carta et Enrico Pelliccia

Bo Widerberg Cinéaste rebelle (1963-71) de Bo Widerberg (Suède) : Le Péché suédois, Le Quartier du corbeau, Amour 65, Elvira Madigan, Adalen 31 & Joe Hill

Elephant Man (1980) de David Lynch (États-Unis, Drame, 2h05) avec Anthony Hopkins, John Hurt et Anne Bancroft

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici