Test DVD : Horsehead

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Horsehead

 
France : 2014
Titre original : –
Réalisateur : Romain Basset
Scénario : Romain Basset, Karim Chériguène
Acteurs : Lilly-Fleur Pointeaux, Catriona MacColl, Murray Head
Éditeur : Rimini Éditions
Durée : 1h32
Genre : Horreur
Date de sortie cinéma : 11 mars 2015
Date de sortie DVD : 8 novembre 2016

 

 

Depuis son enfance, Jessica est hantée par des cauchemars récurrents dans lesquels elle est poursuivie par une mystérieuse créature à tête de cheval. A la suite du décès de sa grand-mère, la jeune femme est contrainte de retourner dans la maison familiale. Après une première nuit agitée, elle tombe malade et décide d’utiliser son état léthargique pour expérimenter le Rêve Lucide, une technique qui permet de prendre le contrôle de ses rêves. Mais s’aventurer dans ses propres cauchemars va se révéler très dangereux…

 

 

Le film

[4/5]

Uniquement sortie dans une toute petite poignée de salles lors de sa distribution en salles en 2015, Horsehead est une petite production horrifique française, orchestrée par Romain Basset, un amoureux du genre qui déclame avec ce premier long-métrage un poème visuel à l’atmosphère oppressante et aux images littéralement sublimes, que les amateurs rapprocheront forcément du cinéma d’Hélène Cattet et Bruno Forzani (Amer, L’étrange couleur des larmes de ton corps) pour son goût très prononcé pour une esthétique visuelle baroque directement héritée du giallo et des œuvres immortelles de Mario Bava ou Dario Argento.

Romain Basset fait donc partie de ces « résistants » du cinéma de genre en France, aux côtés du couple Cattet / Forzani mais également d’Alexandre Bustillo et Julien Maury, Julien Seri, Julien Carbon et Laurent Courtiaud, François Gaillard et Christophe Robin ou encore Ludovic de Gaillande : une race en voie de disparition, mais livre vaille que vaille des films hurlant à la mort leur amour du genre et produits dans la sueur et le sang, en dépit des obstacles dressés sur leur route et du manque de reconnaissance publique autant que professionnelle.

Horsehead est donc un sublime hommage aux grands maîtres du cinéma gothique européen ; en clin d’œil à Lucio Fulci, le jeune cinéaste est allé rechercher, pour incarner les parents de l’héroïne, Catriona MacColl (L’au-delà, Frayeurs) ainsi que l’inattendu Murray Head, plus connu dans le monde de la chanson que dans celui du cinéma. Le premier rôle est quant à lui tenu par Lilly-Fleur Pointeaux, à qui on pardonnera de petits problèmes de justesse, probablement liés au fait qu’elle ne tournait pas dans sa langue maternelle. De toutes façons, le sel de Horsehead se situe d’avantage dans ses scènes oniriques et fantasmagoriques, visuellement époustouflantes. Mises en scènes avec un épatant sens du cadre et de la lumière, ces séquences créent un « liant » poétique au cœur d’un film qui impose de fait de lui-même sa narration étrange et un peu « flottante », à la manière éprouvée d’un Jean Rollin, autre grand artisan français disparu d’un cinéma horrifique unique et référentiel, flirtant volontiers avec l’érotisme et le surréalisme.

 

 

Le DVD

[5/5]

C’est aujourd’hui grâce à Rimini Éditions que le spectateur pourra se laisser à cette belle plongée dans les affres du rêve éveillé ; contrairement à d’autres pays, Horsehead ne bénéficiera pas d’édition Blu-ray dans l’hexagone ; cela dit, le DVD édité par Rimini nous offre une définition très précise, ne perdant de sa superbe que dans les plans larges du film, logiquement moins réussis. Globalement, l’encodage compose assez admirablement avec les qualités et les limites du support. Côté son, la spatialisation en Dolby Digital 5.1 fait le boulot de façon particulièrement fine et atmosphérique, et les scènes fantasmagoriques s’imposent comme particulièrement réussies et immersives.

Côté suppléments, l’éditeur français fait également très fort avec une large sélection de courts-métrages réalisés par Romain Basset entre 2007 et 2010 (Bloody current exchange, Light drowning, Rémy et Visages & paysages du Beaujolais), qui dénotaient déjà de son amour pour les « tronches » de cinéma et pour le fait de composer des images visuellement très léchées. Enfin, et outre la traditionnelle bande-annonce, on pourra également découvrir un très riche making of divisé en trois parties (effets spéciaux / casting / fabrication du masque) donnant largement la parole à l’équipe, de Romain Basset à l’excellent Jacques-Olivier Molon (superviseur des effets spéciaux) en passant par Catriona MacColl, qui a l’élégance et la classe de s’exprimer en français.

 

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