Test DVD : UglyDolls

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Ugly dolls

 
États-Unis, Canada, Chine : 2018
Titre original : UglyDolls
Réalisation : Kelly Asbury
Scénario : Robert Rodriguez, Alison Peck, Andrea McCarthy Paul, Vivian Wang
Acteurs (VO) : Kelly Clarkson, Pitbull, Wang Leehom
Éditeur : Metropolitan Vidéo
Durée : 1h35
Genre : Animation, Comédie
Date de sortie cinéma : 10 juillet 2019
Date de sortie DVD : 8 novembre 2019

 

À Uglyville, on aime tout ce qui est bizarre, on célèbre les particularités et la beauté cachée ailleurs que dans les apparences. Moxy, une drôle de petite créature à l’esprit libre, et ses amis les UglyDolls vivent chaque jour dans un tourbillon de joie et de bonne humeur, savourant la vie et ses possibilités infinies. Moxy est parfaitement heureuse dans cet endroit où personne n’est comme tout le monde. Mais sa curiosité naturelle la pousse à se demander ce qui peut bien se trouver de l’autre côté de la montagne où se niche Uglyville. Accompagnée de ses amis, elle va découvrir un autre monde, Perfection, une ville où les poupées ordinaires sont élevées pour être idéalement conformes aux critères conventionnels afin de séduire les enfants. Moxy et ses copains vont être soumis aux manipulations de Lou, la poupée idéale chargée de former les nouvelles recrues. À Perfection, les UglyDolls vont se retrouver confrontés à la différence, au rejet et à l’envie d’être aimés, mais ils finiront par comprendre qu’il n’est pas nécessaire d’être parfait pour être extraordinaire et que la seule chose qui compte, c’est qui l’on est vraiment…

 


 

Le film

[3/5]

Dans le monde du cinéma, les idées circulent à droite et à gauche, et il arrive souvent que deux, voire trois films sur un même sujet sortent la même année. Délais de fabrication obligent, c’est un peu plus rare dans le cinéma d’animation, mais ça arrive quand même. Prenons l’exemple du « Yeti » : après Yéti & Compagnie chez Warner bros. Animation en 2018, on a vu débarquer en 2019 Monsieur Link chez Laika et Abominable chez Dreamworks, qui ont précédé de quelques mois la sortie du canadien Mission yéti, qui sortira début 2020 dans les salles françaises. Le cas d’UglyDolls, produit par STX Entertainment (Playmobil le film) est plus étrange et singulier, dans le sens où le film de Kelly Asbury semble finalement assez anachronique dans sa façon d’aborder l’Art de l’animation, et dans la façon dont il s’inspire de films déjà sortis… depuis de très nombreuses années.

Avec son intrigue mettant en scène un petit monde peuplé de jouets défaillants, difficile en effet de ne pas penser à une espèce de mélange de Toy Story et des films tels que ceux adaptés du Dr. Seuss depuis quelques années (Horton, Le lorax, Le grinch…). UglyDolls met également en scène des passerelles entre le « monde réel » et les différents mondes des jouets qui évoqueront immanquablement les deux opus de Monstres et Cie, avec un peu de Baby Boss dedans également (ce qui est logique puisque Baby Boss pillait allégrement Monstres et Cie). Le tout étant agrémenté d’un nombre incalculable de chansons – on se croirait revenu en plein cœur des années 90 – et de péripéties un poil trop « inspirées » d’autres grands succès de l’animation : impossible par exemple lors de la séquence du « broyeur » de ne pas penser à Toy Story 3 – sauf bien sûr que le film de Lee Unkrich constituait une véritable date dans l’Histoire du cinéma d’animation, et que la scène du broyeur du film de 2010 reste, presque dix ans après, dans toutes les mémoires. UglyDolls quant à lui s’impose d’avantage comme un film de l’immédiateté, qui devrait ravir les enfants – surtout les plus jeunes – le temps de la projection, mais qu’ils auront sans doute oublié d’ici quelques mois.

Pourtant bien sûr, UglyDolls comporte quelques excellents gags, notamment ceux qui cassent le « quatrième mur » et qui raviront les parents. Dans l’absolu, il s’agit plutôt d’un bon petit produit, mais qui, à l’image de certains autres films d’animation ayant débarqué sur nos écrans ces dernières années (Trolls, Baby boss…), le film de Kelly Asbury s’adresse très majoritairement aux (petits) enfants, et nettement moins à leurs parents. S’il n’est certes pas totalement excluant pour les adultes, on aura néanmoins en effet un peu de mal à s’attacher à cette histoire qui nous paraîtra assez banale, piochant la plupart de ses idées dans des productions plus ambitieuses et réussies. Reste néanmoins que l’ensemble est bien rythmé et visuellement très réussi : on est tout de même cent coudées au-dessus de certaines coproductions d’animation en provenance d’Europe s’adressant, pour le coup, à un public encore plus jeune et donc moins exigeant. Bref, si vous avez des enfants, UglyDolls mérite sans doute tout de même le coup d’œil !

 

 

Le DVD

[4/5]

En n’enregistrant que 57.179 entrées en France sur un parc pourtant conséquent de 293 copies, UglyDolls n’a pas suscité l’engouement populaire probablement espéré par Metropolitan. Conséquence logique de cet échec public (on notera qu’avec 20 millions de dollars de recettes aux États-Unis, le film n’a pas nécessairement beaucoup mieux fonctionné dans son pays d’origine), UglyDolls ne débarquera en vidéo que sur support DVD, sous les couleurs de Metropolitan Vidéo bien sûr. Et côté DVD, Metro nous propose comme à son habitude une expérience complète et remarquable : le film affiche une image de toute beauté, qu’aucun problème de compression ne vient entacher. La définition est précise, les couleurs de bonne tenue, bref, l’éditeur, rôdé au DVD depuis de nombreuses années, connaît son travail et compose parfaitement avec les limites d’un encodage en définition standard. Niveau son, VF et VOST sont proposées dans des mixages Dolby Digital 5.1 immersifs et très dynamiques. Le résultat est bluffant : il est agréable de constater que contrairement à certains éditeurs depuis l’avènement du Blu-ray, Metropolitan Vidéo ne sacrifie pas le DVD avec un boulot éditorial fait par-dessus la jambe.

Dans la section suppléments, on trouvera une courte featurette intitulée « L’affreuse vérité », revenant très superficiellement sur le tournage du film (1 minute), ainsi qu’une sélection de bandes-annonces de films « jeunesse » disponibles chez Metropolitan Vidéo.

 

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