Test DVD : Chucky – Saison 1

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Chucky – Saison 1


États-Unis : 2021
Titre original : –
Création : Don Mancini
Acteurs : Zackary Arthur, Bjorgvin Arnarson, Alyvia Alyn Lind
Éditeur : Universal Pictures
Durée : 5h40 environ
Genre : Série TV, Fantastique
Date de sortie DVD : 19 octobre 2022

Lorsqu’une vieille poupée Chucky fait son apparition dans un vide-greniers de quartier, une paisible petite ville américaine se retrouve plongée en plein chaos, et une série de terribles meurtres commence à dévoiler les secrets des habitants…

La saison

[4/5]

On avait laissé Chucky à l’automne 2017 dans Le Retour de Chucky, qui s’était imposé comme un des opus les plus réjouissants de la franchise consacrée à la poupée Brav’Gars. Le personnage reviendrait le temps d’un film en 2019 dans un reboot certes sympathique, mais qui ne parviendrait pas réellement à faire oublier au spectateur que Chucky, c’est avant tout Brad Dourif.

D’ailleurs, la saga Chucky, c’est presque une affaire de famille : Don Mancini s’est toujours entouré des mêmes personnes, techniciens et acteurs, qui revenaient, film après film, assurer le job aussi bien devant que derrière la caméra. Il ne sera donc pas surprenant de retrouver au générique de la série TV Chucky quelques noms bien connus des amateurs de la saga : Brad Dourif reprend évidemment son rôle de Chucky, tandis que sa fille Fiona Dourif reprend celui de Nica, une paraplégique qui se voyait possédée par l’esprit de Chucky à la fin du film de 2017. A leurs côtés, Jennifer Tilly reprend le rôle de Tiffany, Alex Vincent celui d’Andy Barclay, l’ennemi juré de Chucky (qu’il incarne à l’écran depuis l’âge de sept ans !) et Christine Elise celui de Kyle, la sœur adoptive d’Andy.

Diffusée depuis le 12 octobre 2021 simultanément sur Syfy et USA Network, la série Chucky ne nous a pas encore révélé tous ses secrets, et pour cause : seulement trois épisodes ont été diffusés à ce jour. Pour autant, ces trois épisodes, qui posent les bases d’une intrigue vaste et relativement complexe, font se mélanger plusieurs arcs narratifs distincts : la découverte de la ville et des citoyens d’Hackensack d’un côté, la suite de l’intrigue liée à Charles Lee Ray / Chucky de l’autre (qui fait le lien avec les sept films de la saga cinématographique), le tout étant également régulièrement entrecoupé de séquences nous dévoilant l’enfance de Charles Lee Ray.

Les trois premiers épisodes de la série mettent donc en avant la trajectoire de Jake Wheeler (Zackary Arthur), jeune homme ayant récupéré Chucky sous la forme d’une poupée Brav’Gars flambant neuve dans la séquence d’ouverture de la série. Bien entendu, si on ignore pour le moment comment la poupée a hérité de l’esprit de Charles Lee Ray et comment cette intrigue va s’imbriquer dans celle articulée dans les films, la poupée ne tardera pas à révéler son véritable nature… De fait, elle commencera à faire le vide autour du personnage principal, se débarrassant tout d’abord de son chat, puis de son père (Devon Sawa, qui a bien vieilli depuis Destination finale) ainsi que, plus largement, à tous ceux qui l’empêchent d’être lui-même et de s’affirmer.

En tous les cas, c’est vraiment le personnage de Jake, mis en parallèle avec celui de Chucky, qui focalise l’attention durant ces trois premiers épisodes. De la même manière, les thématiques les plus prégnantes au cœur de ces trois premiers épisodes de Chucky sont bel et bien liées à la personnalité de Jake : il s’agit de l’homosexualité, non assumée par le personnage à ce stade, et du harcèlement, à l’école et sur les réseaux sociaux. Deux sujets sérieux traités de façon détournée par Don Mancini, mais d’une façon particulièrement efficace. En effet, s’il ne s’est jamais posé en « moralisateur », Mancini est cependant l’un des rares auteurs s’exprimant dans le domaine du film d’horreur (avec Kevin Williamson et Clive Barker) à s’être toujours ouvertement revendiqué en tant qu’homosexuel.

La lutte et les prises de position n’ont jamais été au centre de son œuvre, mais le côté « queer » transparaissait par moments, dans certains films. Avec Chucky, il pointe ainsi du doigt certaines dérives de la société contemporaine, faisant preuve d’une dent particulièrement dure à l’encontre des réseaux sociaux. Mais comme d’habitude, tout cela est fait avec beaucoup d’humour, même si certaines idées peuvent clairement passer à travers le discours sans filtre de Chucky. Dans le deuxième épisode, il dira ainsi à Jake :

– « You know, I have a queer kid. »
– « You have a kid ? »
– « He’s genderfluid. »
– « And you’re cool with it ? »
– « I’m not a monster, Jake ! »

Bien entendu, ce passage fait référence au Fils de Chucky (2004), qui introduisait dans la saga le fruit des amours de Chucky et Tiffany, à savoir Glen/Glenda (parfois également appelé « Shitface » ou « P’tite Merde » en VF), qui à la fin du film s’affirmait ouvertement comme non-binaire.

Parallèlement à ces éléments narratifs, qui sont d’ailleurs l’objet d’un surprenant « twist » à la fin du deuxième épisode, Chucky s’avère une série pour le moins généreuse en termes d’humour et d’horreur. Les personnages sont attachants, parfois franchement inattendus, et Chucky – quel plaisir de retrouver la voix de Brad Dourif, d’autant que celui-ci semble vraiment s’éclater à retrouver le petit bonhomme – est toujours le même petit salopard. Pouvant tout à la fois se révéler manipulateur, menteur et cruel, il parvient, grâce à son franc-parler réjouissant et à son humour tordu, à s’imposer comme le véritable héros du show.

D’ailleurs, les auteurs de Chucky (Don Mancini, Mallory Westfall et Nick Zigler) s’amusent visiblement beaucoup à le placer dans des situations incongrues, qui nous permettent parfois de découvrir de nouveaux aspects de sa personnalité, ou prolongent ceux que l’on avait déjà pu percevoir par le passé à travers les différents films de la franchise. Les éclats de rire se succéderont donc sur un bon rythme alors que nous découvrons Chucky fêtant Halloween avec un masque Hello Kitty, ou faisant une partie de jeux vidéo avec une petite fille tout en devisant tranquillement sur les meurtres qu’il s’apprête à perpétrer.

Le coffret DVD

[4/5]

Si bien sûr les milliers de fans du personnage de Chucky auraient aimé voir débarquer la série au format Blu-ray, niveau transfert, les deux DVD qui composent le coffret de Chucky – Saison 1 proposé par Universal Pictures sont littéralement impeccables : beau piqué, encodage sans problème malgré beaucoup de séquences tournées de nuit… Les couleurs sont globalement très agréables, même si, bien sûr, les noirs ont par moments une légère tendance à tirer au vert, limites du support obligent. Des limites qui semblent cela dit avoir été habilement contournées en ce qui concerne la définition et le piqué, qui nous réservent de bien belles surprises par moments ; de même, les contrastes et la profondeur de champ s’avèrent tout simplement excellents. Côté son, la VF et la VO bénéficient toutes deux d’une impressionnante spatialisation en Dolby Digital 5.1, au rendu sonore efficace et bien bourrin durant les séquences les plus spectaculaires. Pas de bonus.

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