Test DVD : Birds of Prey et la fantabuleuse histoire de Harley Quinn

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Birds of Prey et la fantabuleuse histoire de Harley Quinn

États-Unis : 2020
Titre original : Birds of Prey and the fantabulous emancipation of one Harley Quinn
Réalisateur : Cathy Yan
Scénario : Christina Hodson
Acteurs : Margot Robbie, Mary Elizabeth Winstead, …
Éditeur : Warner Bros. Entertainment France
Durée : 1h45
Date de sortie cinéma : 5 février 2020
Date de sortie DVD/BR : 10 juin 2020

Vous connaissez l’histoire du flic, de l’oiseau chanteur, de la cinglée et de la princesse mafieuse ? Birds of Prey (et la fantabuleuse histoire d’Harley Quinn) est une histoire déjantée racontée par Harley en personne – d’une manière dont elle seule a le secret. Lorsque Roman Sionis, l’ennemi le plus abominable – et le plus narcissique – de Gotham, et son fidèle acolyte Zsasz décident de s’en prendre à une certaine Cass, la ville est passée au peigne fin pour retrouver la trace de la jeune fille. Les parcours de Harley, de la Chasseuse, de Black Canary et de Renee Montoya se télescopent et ce quatuor improbable n’a d’autre choix que de faire équipe pour éliminer Roman…

Le film

[3,5/5]

Atteintes de schizophrénie au dernier degré de la maboulitude, les productions DC Comics à destination du cinéma semblent alterner entre une volonté de coller aux basques de Marvel avec des films à destination de la famille (Shazam, Aquaman, Wonder Woman) et des velléités assez nettes de se détacher de l’image infantile parfois véhiculée par les comics, avec des longs-métrages plus sombres et violents (Suicide Squad). Malgré son titre à rallonge franchement décalé, Birds of prey et la fantabuleuse histoire de Harley Quinn appartient clairement à cette deuxième catégorie. Sans être le film le plus violent ni le plus dégénéré de l’année – loin s’en faut – il n’en pour autant pas réellement à conseiller à un jeune public.

L’univers cinématographique DC a donc deux visages, mais contrairement à Marvel, qui a brillamment su gérer la promotion de ses productions « adultes » – on pense aux deux opus de la saga Deadpool, qui ont su attirer un public pas forcément friand de comics à la base – DC semble n’avoir qu’une seule et unique ligne de conduite en matière de promotion, ce qui l’amène bien souvent à se manger le mur de façon violente au box-office. Car c’est une évidence à la découverte du film de Cathy Yan : tenter de vendre Birds of prey et la fantabuleuse histoire de Harley Quinn comme le nouveau spin-off des aventures animées de Batman est un non-sens absolu. Et ce n’est pas le fait de changer le titre qui changerait quelque-chose au fait que DC Comics s’est trompé de cible, et aurait dû orienter sa communication autour de la violence destroy du film plutôt que sur le personnage d’Harley Quinn et sur l’équipe 100% girly.

Cette méprise explique sans doute en partie les scores du film au box-office. La notion d’échec bien sûr est toujours très relative. En effet, malgré un confinement généralisé et international, le film a tout de même réuni plus d’un million de français dans les salles et cumulé 200 millions de dollars de recettes au box-office mondial. Beaucoup de films – français notamment – rêveraient de rencontrer ce genre d’échecs. On admettra néanmoins que Birds of prey et la fantabuleuse histoire de Harley Quinn aura attiré beaucoup moins de monde dans les salles du monde entier que Suicide Squad en 2016 (2,3 millions de spectateurs en France, 745 millions de dollars à l’international).

Mais échec ou pas, il nous faudra en convenir : Birds of prey et la fantabuleuse histoire de Harley Quinn est un film globalement sympathique. C’est un film certes blindé de défauts (le principal étant sans doute de donner un peu trop l’impression de se délecter de sa propre insolence), mais pas du tout aussi détestable que peut le sous-entendre son abominable réputation. Au contraire, le long-métrage de Cathy Yan fait preuve d’une qualité assez rare dans le petit monde du blockbuster : celle d’être imprévisible, et de ne pas forcément permettre au spectateur de déterminer trop rapidement où il nous emmène. Joyeusement violent et décalé, le film va d’ailleurs constamment de l’avant sans trop se soucier du fait que le spectateur le suive ou pas. Le script est assez linéaire, mais l’histoire est volontairement tarabiscotée dans tous les sens, amenant le récit en suivant les raisonnements irrationnels de son héroïne Harley Quinn. Du point de vue de la tonalité, le film pratique volontiers le grand écart, en passant sans transition de l’humour au sérieux, du dramatique au bouffon.

Néanmoins, Birds of prey et la fantabuleuse histoire de Harley Quinn parvient au final plutôt bien à camoufler ses faiblesses grâce à un personnage central sans qui le film ne serait rien, mais suffisamment haut en couleurs pour le porter durant un peu plus d’une heure et demie. Sur la corde raide entre connivence espiègle et chaos destructeur, Harley Quinn (Margot Robbie sous perfusion d’Arleen Sorkin) est littéralement omniprésente à l’écran. Si elle est entourée d’autres personnages féminins, tous les seconds-rôles sans exception paraissent dispensables. Qu’il s’agisse de Rosie Perez, de Mary Elizabeth Winstead, de Jurnee Smollett-Bell ou encore d’Ewan McGregor, tous n’apparaissent que comme des clichés interchangeables. Par conséquent, ils en deviennent tous « sacrifiables » au cœur de l’intrigue, ce qui contribue grandement au fait que l’on n’arrive jamais réellement à déterminer dans quelle direction le film s’en ira durant la séquence suivante, et dans une moindre mesure qui va survivre et qui va mourir.

L’autre point fort indiscutable de Birds of prey et la fantabuleuse histoire de Harley Quinn réside dans sa photographie, colorée et spectaculaire, et dans quelques-unes des scènes d’action, à l’occasion superbes et électrisantes, à l’image de l’attaque du commissariat par Harley Quinn, véritable feu d’artifice de couleurs et d’énergie. Pour une fois, DC Comics nous livre un film dont les effets spéciaux sont spectaculaires et réussis, sans donner l’impression de n’avoir pas été finalisés et/ou torchés à la hâte (tout le monde ses souvient des scènes d’action de Wonder Woman, moins réussies que la plupart des cinématiques PS4 / Xbox One). Bref, on tient là une réussite, certes partielle, mais clairement enthousiasmante.

Le DVD

[4/5]

Côté DVD, la galette de Birds of prey et la fantabuleuse histoire de Harley Quinn éditée par Warner Bros. Entertainment France fait le boulot sans le moindre problème. L’image respecte pleinement la photographie ultra-colorée du film, qui est bien sûr proposé dans son format d’origine respecté, et la définition est exemplaire, sans le moindre problème de compression ou autre pétouille technique. L’éditeur, rôdé au support DVD depuis quelques années maintenant, compose de manière très habile avec les qualités et les défauts d’un support en définition standard. Côté son, l’éditeur nous propose soit le film à la fois en VF ou en VO au choix en Dolby Digital 5.1 nous proposant un mixage bien enveloppant et dynamique, en particulier sur les séquences d’action, littéralement explosives.

Du côté des suppléments, l’éditeur nous propose de nous plonger dans une featurette qui fera office de mini-making of (8 minutes) et qui reviendra superficiellement sur le tournage du film, en insistant tout particulièrement sur son côté « girly », c’est-à-dire sur le fait qu’il soit écrit, produit, réalisé et interprété par des femmes.

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